La catégorie « Heiva Nui » hors concours !

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Vous avez certainement remarqué que le concours de danse du Heiva i Tahiti avait cette année une petite singularité… Il n’y a qu’un groupe inscrit en catégorie Heiva Nui, Hitireva. Alors, concours ou pas concours ? Où sont les autres groupes ? La problématique des lieux de répétitions revient sur le tapis, la régularité du Heiva aussi. Le Heiva i Tahiti serait-il en train de changer ? Julien Mai, directeur de l’établissement Heiva Nui, nous apporte ses éléments de réponse.

L’an dernier, 9 groupes s’affrontaient en catégorie Heiva Nui, remportée par Hei Tahiti et 5 groupes en catégorie Heiva, dont le premier prix fut décerné à Hitireva, qui se voit dès lors le droit de danser dans la cour des grands. C’est donc naturellement que Hitireva s’inscrit dans la case « Heiva Nui » pour l’édition 2010, bien décidé à se confronter à l’élite à laquelle le groupe appartient désormais. Mais… Hitireva est tout seul ! Aucun des autres grands noms de la danse ne participera au concours de danse cette année…

« Tous les groupes ne peuvent pas se présenter tous les ans au Heiva » !

Julien Mai d’expliquer : « il ne faut pas pour autant en conclure que les grands groupes ‘boudent’ le Heiva. Ils reviendront car le Heiva leur appartient. Cette année, nous avons monté une coproduction avec O Tahiti E, qui présente ‘Vaka Arioi’, une reconstitution inédite sur le marae Arahurahu de Paea ; Hei Tahiti dansera le soir de l’hommage à Henri Hiro le 8 juillet ; Tamariki Poerani nous avait averti qu’ils seraient occupés à la préparation d’une tournée internationale, etc. Tous les groupes ne peuvent pas se présenter tous les ans au Heiva, nous le savons bien. Mais je reste opposé à l’idée de faire le Heiva tous les 2 ans comme certains le suggèrent. Parce qu’après, on dira et pourquoi pas tous les 3, 4 ans ? Et notre Heiva disparaîtra petit à petit du paysage culturel. Il faut maintenir cet événement quoi qu’il en coûte en difficulté de préparation et quitte à avoir un « hors concours Heiva Nui » comme c’est aujourd’hui le cas. Un autre problème que l’on soulève souvent, c’est celui des lieux de répétitions. Heikura Nui m’a avoué qu’ils ne présenteraient pas le concours cette année faute d’endroit pour répéter. D’autres groupes rencontrent peut-être la même contrainte, ce serait donc une autre raison de leur absence au Heiva. Je sais qu’il y a de la place à motu Uta, dans des conditions certes déplorables, mais cela oblige les « adversaires » à répéter côte à côte, ce qui n’est pas toujours, comprenons-les, du goût des chefs ! »

Un nouveau cycle

Hitireva seul en catégorie Heiva Nui signifie pas de grand prix, mais le groupe pourra concourir pour les « autres » prix, dans la catégorie Heiva : meilleure danseuse, danseur, costume, orchestre, aparima, otea, auteur, compositeur, etc. Tout n’est donc pas perdu ! Et le groupe reviendra « d’office » danser en clôture de la soirée des lauréats le 23 juillet. « Selon moi, poursuit Julien Mai, Hitireva est annonciateur d’un nouveau cycle. Il faut voir là un message, une réforme. Nous allons ouvrir les festivités du Heiva d’une manière différente, les délégations seront accueillies place To’ata sur la stèle natira’a, le lien. Autre particularité cette année, les groupes des îles viennent en force, deux de Huahine et un de Mangareva. C’est une nouvelle ère ! La jeunesse et les archipels parlent. C’est leur tour. Peut-être que l’on se dirige vers un Heiva plus communautaire, plus proche de ses sources… C’est pourquoi nous avons choisi, en terme de décoration et de communication, de mettre l’accent sur « l’arc-en-ciel, Te anuanua ». L’harmonie des couleurs rappelle l’union et le rassemblement, sa symbolique évoque le pont qui relie les îles à la scène de To’ata. »

ENCADRE

Motu uta va fermer la nuit…

Afin de répondre aux exigences du Code international pour la sûreté des navires et installations portuaires, Motu Uta fermera entre 19h et 5h à partir du 1er juillet. Pour pénétrer dans la zone portuaire, il faudra désormais montrer patte blanche. Le problème des lieux de répétition pour les groupes va dès lors se poser de façon encore plus aiguë et personne, pour le moment, ne peut dire où ils vont bien pouvoir se « réfugier »… Une véritable contrainte pour nos artistes qu’il faut résoudre à bras le corps et avant le prochain Heiva. A bon entendeur !

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