Hiro’a n°181 – La Culture bouge

La Culture bouge

Service de l’artisanat traditionnel (ART) – Pu Ohipa Rima’i

Rencontre avec Moeata Tahiri, artisane et présidente du comité « Te Mata Keinanga » organisateur du Salon des Tuamotu. Texte : Tiphaine Isselé – Photos : T.I. et ART

Tuamotu : un salon plein de ressources

Dans le hall de l’Assemblée se tient du jeudi 3 au dimanche 13 novembre le 7e salon des Tuamotu, organisé par le comité artisanal des Tuamotu-Gambier « Te Mata Keinanga » (« Les yeux émerveillés »).

Les ressources de la mer et de la terre sont au cœur du 7e Salon des Tuamotu. C’est d’abord le thème, « Te haga hotu rau », de cet événement qui n’avait pas eu lieu depuis 2018 pour cause d’instabilité à la tête du son comité organisateur et de Covid. Et de ressources, sa nouvelle présidente, en place depuis le début de l’année, n’en manque pas.. « C’est lourd à organiser un salon, mais heureusement que le Service de l’artisanat traditionnel nous soutient et que les forfaits téléphoniques sont illimités », précise avec facétie Moeata Tahiri, artisane originaire de Takapoto.

C’est aussi parce que les Tuamotu sont un vivier de ressources. « Trop souvent, nous associons les Tuamotu au coprah. Mais il y a beaucoup d’autres ressources : le miki miki, les fibres de coco, celles de nī΄au blanc, le kere, les gousses d’acacia, le bois flotté, les coquillages et bien d’autres encore. »

Moeata Tahiri, au nom de famille prédestiné – tahiri veut dire éventail –, affirme que l’artisanat est rémunérateur et peut être une source de revenus. « Ramasser et préparer les coquillages afin de les expédier à Tahiti peut être une ressource financière intéressante. (…) Nous avons du pandanus en quantité aux Tuamotu. Chez nous, ce sont des pehu parce que la ressource est là, mais la transmission pour le travailler ne s’est pas faite et nous ne savons plus comment faire. Avant, nos grands-mères faisaient de la vannerie avec le pandanus, mais la technique s’est perdue. Tout comme notre langue. Donc nous perdons notre identité. »

Le panier pa΄umotu, le kero, très différent du panier marché dont on a l’habitude, sera d’ailleurs mis à l’honneur au travers d’un concours de tressage et Moeata Tahiri aimerait entendre parler pa΄umotu dans les allées du salon.

La ressource passe par les matières premières bien sûr, mais aussi par les hommes. Les femmes, en l’occurrence, pour ce salon. Elles seront trente-deux à venir exposer, originaires ou habitantes d’une dizaine d’îles, essentiellement des Tuamotu du nord. La plus jeune a trente ans.

La présidente du comité organisateur a à cœur la transmission aux plus jeunes. Ainsi, des élèves du collège Saint-Raphaël de Rikitea, spécialisés dans le travail de la nacre, participeront à ce salon.

« Cet événement sera réussi s’il y a un partage et des rencontres entre les artisans des îles et les visiteurs. »

Ce pari devrait être tenu car la variété des produits invite tout particulièrement cette année au partage avec de belles innovations dans les produits, notamment à la suite de formations sur la préparation et la création en fibre de coco, nī΄au blanc et nī΄au menées aux Tuamotu en milieu d’année.

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Au programme

– Quatre jours de concours : deux pour tresser avec du nī΄au un panier ou un chapeau et deux pour réaliser un objet de décoration pour la maison

– Un jour de démonstration d’enfilage de coquillages

– Animation musicale le week-end autour de la fameuse frappe pa΄umotu

– Vente de plats pa΄umotu, le samedi, accompagnés de pains ΄īpō, karapu et faaroa nounou

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PRATIQUE

7e Salon des Tuamotu

– Du jeudi 3 au dimanche 13 novembre

– Dans le hall de l’assemblée de la Polynésie française

– De 8 à 16 heures (sauf le dernier jour)

– Facebook : Service de l’artisanat traditionnel

  • www.artisanat.pf

– Tél. : 40 545 400

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