N°119 – Tahiti ia ruru-tu noa : son costume végétal raconte la richesse de la terre

 

Maison de la Culture (TFTN) –Te Fare Tauhiti NuiV+®g+®tal rurutu noa 1

Rencontre avec Olivier Lenoir, chef du groupe Tahiti ia ruru-tu noa. Texte ASF

 

Le premier prix du costume végétal du Heiva 2017 a été remis au groupe d’Olivier Lenoir Tahiti ia ruru-tu noa. Un costume qui raconte la richesse de notre terre.

Il est l’élément indispensable de la troupe de danse. Le costume végétal est autant attendu des spectateurs qu’il est redouté des danseurs à qui on demande souvent de réaliser leur propre tenue quelques jours, voire quelques heures avant de monter sur la scène de To’ata afin d’avoir les végétaux les plus frais. Le jury pose sur lui un regard professionnel : quelle est la complexité de la tenue ? comment fait-elle écho au spectacle ? Que raconte-t-elle ?

Une surprise pour Tahiti ia ruru-tu noa

Cette année, le prix du costume végétal a été attribué au groupe professionnel Tahiti ia ruru-tu noa. Son chef de groupe, Olivier Lenoir, s’est dit surpris par cette récompense. Au regard des très beaux costumes vus sur scène, il n’imaginait pas un instant être le vainqueur. En collaboration avec la costumerie du groupe, Olivier Lenoir a imaginé un prototype, à chacun ensuite de le réaliser. « Je contrôle tous les costumes afin de m’assurer de la cohérence dans le groupe. Je peux faire retirer telle ou telle chose si cela s’éloigne du prototype », souligne le chef de troupe.

Une terre nourricière

« To te Fenua ‘Ura i Fenua roa, Ceux du pays rouge en longue terre », tel était le thème de Tahiti ia ruru-tu noa. Un texte inspiré par les récits de l’arrivée des ’Ati ’Ura à Rurutu, leur mise en esclavage, leurs luttes de libération et leur victoire. Sur cette thématique, il a fallu construire un costume qui ait du sens. Les hommes du Pays Rouge qui avait dû fuir la sécheresse et la faim obtiennent dans un premier temps une parcelle de terre pour cultiver leur nourriture. Le costume végétal raconte cette richesse de la terre nourricière. Les hommes sont habillés de feuilles de uru, et comptent sur leurs costumes de nombreux fruits et tubercules, notamment sur leurs coiffes avec un travail de tressage du pandanus dans des couleurs panachées. Dans le dos, des bambous servent de gourde. Le costume des danseuses est un mélange de feuillage et de fleurs à dominante rouge : opuhi, anthuriums, oiseaux de paradis… Là encore, on retrouve l’idée de la terre nourricière avec des fruits et des légumes accrochés à la ceinture au tressage panaché. Depuis plusieurs années, les groupes du Heiva sont sensibilisés à la question environnementale. Ainsi les végétaux utilisés par les groupes ne doivent pas faire partie des espèces protégées, ni des espèces envahissantes.

 

D’autres costumes récompensés

Chaque année, le Heiva récompense plusieurs costumes. Outre le végétal un prix est décerné pour le le grand costume. Pour cette édition 2017, le costume Hura Nui Joseph Uura a été remis au groupe Tamariki Poerani. En chant polyphonique aussi on récompense le meilleur costume avec cette année un prix pour le groupe Natiara vêtu d’un jaune très lumineux.

 

Retrouvez les galeries photos du Heiva i Tahiti sur www.heiva.org et sur le Facebook Maison de la Culture de Tahiti

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