N° 76 – Stages de danse pour étrangers au Conservatoire : « nous passons un cap »

Par Frédéric Cibard, chargé de communication du Conservatoire.

 

L’année 2014 verra le Conservatoire Artistique de la Polynésie française (CAPF) s’engager dans son dixième cycle de formation des pratiquants étrangers; l’occasion rêvée de faire le point avec ses équipes sur le succès de ces rendez-vous internationaux, et sur ce qu’ils apportent aux arts traditionnels…

 

Le succès des stages internationaux organisés par le Conservatoire ne se dément pas avec le temps. Alors que la neuvième session – qui s’est tenue début décembre entre les deux semaines de compétition du Hura Tapairu et le second Tahiti Nui Solo – vient à peine de s’achever, toute l’équipe prépare déjà le dixième rendez-vous, qui débutera le lundi 7 avril prochain.

« Nous passons un cap », souligne Fabien Dinard, directeur du Conservatoire. « Ces stages ont débuté en 2009, il y a cinq ans, et nous ont permis de mesurer l’incroyable attrait du ‘ori tahiti à l’étranger. »

 

‘Ori tahiti et UNESCO : vers la reconnaissance mondiale

 

La danse traditionnelle semble, en effet, en pleine croissance ; une croissance exponentielle confirmée par tous les professionnels se rendant, ponctuellement, à l’étranger. « Plusieurs Heiva sont désormais programmés au Japon, où l’on compte plusieurs centaines de milliers de pratiquants. C’est exceptionnel, incroyable même, et cela donne matière à réfléchir ! » déclare encore Fabien Dinard.

Les Etats-Unis ne sont pas en reste. L’amour des arts traditionnels a traversé les océans, vers l’Asie et les Amériques. Plusieurs Heiva sont organisés aux Etats-Unis et notamment à Hawaii, tandis que le Mexique, terre d’arts et de danse, ne s’en laisse pas compter. L’Europe, également, répond présente avec bien évidemment la métropole, qui accueille des élèves formés à Tahiti et des pratiquants sur le retour ; l’Italie et désormais l’Espagne s’ajoutent à l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce qui donne une idée assez précise des terres sur lesquelles fleurit le ‘ori tahiti.

Pour les pratiquants de ‘ori tahiti, venir au moins une fois au fenua est un rêve absolu. Des liens très forts se sont créés entre les élèves stagiaires et leurs enseignants. Ces liens perdurent, se développent et permettent de réunir des conditions pour une parfaite transmission du savoir.

Plus d’un observateur est impressionné par la rigueur, la discipline et la passion qui habitent les pratiquants étrangers et notamment nippons, même si ces derniers ne peuvent pas faire l’économie de reprendre les fameuses bases de la danse, souvent acquises… comme ils pouvaient.

Plus de 50% de nos stagiaires viennent du Japon. On imagine qu’il en est de même pour les écoles privées qui accueillent également des stagiaires, et c’est une bonne chose que chaque école puisse transmettre l’enseignement.

L’annonce du lancement des travaux en vue du classement du ‘ori tahiti tombe donc à pic. Le Conservatoire et ses partenaires publics, professionnels et associatifs comme la fédération des groupes, très active, y joueront un rôle évident, en animant les différentes réunions de travail, ouvertes à tous, sur le classement des pas et les différentes étapes à identifier et à franchir pour que le ‘ori soit consacré comme trésor mondial. Car il le vaut bien, au même titre que le Mayola réunionnais et le Fest-noz breton.

Reste qu’en avril prochain, pour son dixième stage, le Conservatoire préparera une cérémonie spéciale à l’attention de six élèves qui reviendront pour la sixième fois à Tahiti. Une rencontre à célébrer, une histoire d’amour dont la source semble ne jamais devoir se tarir.

 

Pratique

–       Le stage du Conservatoire a accueilli plus de 180 participants, dont certains sont revenus 5 fois !

–       Le prochain stage aura lieu au Conservatoire du 7 au 11 avril 201

+ d’infos : www.conservatoire.pf – 50 14 14

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