Hiro’a n°193 – POUR VOUS SERVIR

Service de l’artisanat traditionnel (ART ) – Te Pū ‘Ohipa Rima’ī

Artisanat traditionnel : des aides pour développer le secteur

Rencontre avec Vanessa Cuneo, responsable du pôle développement, animation et contrôle, en charge de la communication au Service de l’artisanat traditionnel. Texte : Lucie Rabréaud – Photo : TFTN

Lancement ou développement de son activité, organisation d’un événement… Le Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘Ohipa Rima’ī propose des aides aux artisans, aux entreprises et aux associations pour s’équiper, acheter des matières premières, se former ou mener des projets. Les dossiers peuvent être déposés dès maintenant, et jusqu’au 8 février pour ceux qui nécessitent un passage en commission.

Plusieurs aides sont accessibles pour lancer ou développer son activité d’artisanat. La création d’un programme d’aides au développement du secteur en février 2022 a permis au Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘Ohipa Rima’ī d’élaborer plusieurs dispositifs correspondants aux différents statuts des artisans. Il suffit de se recenser auprès du service pour accéder à ces programmes pour les patentés, ou bien de présenter un projet qui contribue à mettre en valeur l’artisanat traditionnel.

Des montants variables pour les patentés selon la carte d’agrément

Les titulaires de la carte d’artisan traditionnel Rima’ī mā’ohi ont accès à des formations techniques et générales (la subvention est de 50 000 à 150 000 Fcfp, versée directement au formateur), des aides pour s’équiper et acheter des matières premières (de 50 000 Fcfp à 1,5 million de Fcfp) et sont prioritaires pour participer aux événements organisés ou subventionnés par le Service de l’artisanat traditionnel selon la thématique. Cette aide est cumulable avec le DAAT (Développement d’activité d’artisanat traditionnel) en cas de création ou de reprise d’une activité.

Les titulaires de la carte d’artisan expert ΄Ihi rima’ī mā’ohi, qui exercent depuis au moins cinq ans, peuvent obtenir jusqu’à 200 000 Fcfp pour des formations (versés directement au formateur) et jusqu’à 2 millions de Fcfp pour s’équiper ou acheter des matières premières. Eux-mêmes ont accès à une rémunération en tant que formateur. Leurs frais de déplacement et de fret (aller uniquement) pour des événements dans les îles et hors Polynésie sont pris en charge jusqu’à un certain montant (140 000 Fcfp pour le billet d’avion et 50 % du fret aérien ou l’intégrité du fret maritime pour les îles). Ils ont également un accès privilégié aux événements du service et sont éligibles au dispositif du 1 % artistique.

Pour les titulaires de la carte d’artisan traditionnel Rima’ī mā’ohi et ceux de la carte d’artisan expert ΄Ihi rima’ī mā’ohi, cette aide peut être renouvelée chaque année sous condition que le bénéficiaire maintienne son activité pendant au moins deux ans.

Ces aides à l’équipement ne sont pas cumulables avec celles proposées par la DGAE.

Pour le lancement, la reprise ou le développement d’activité

Des aides ont été mises en place spécialement pour les artisans qui lancent ou reprennent une activité. L’aide à la création ou reprise d’activité d’artisanat traditionnel (DAAT) propose une indemnité mensuelle de 50 000 Fcfp par mois pendant une année.

Cette aide n’est pas cumulable avec l’Icra, qui est proposée par le Sefi.

Soutenir les structures, mais aussi les projets

Enfin, les associations, comités, fédérations souhaitant développer des projets valorisant l’artisanat traditionnel, peuvent également être soutenus pour leur programme de l’année ou pour des événements ponctuels. Ces subventions prennent en charge tout ou partie du programme que ce soit pour l’événement lui-même ou les frais de déplacement, jusqu’à 40 % du montant global du projet. Elles sont attribuées « dans la limite des budgets disponibles » et renouvelables chaque année. Une convention est signée entre le Service et les bénéficiaires, qui doivent mettre en œuvre leur projet dans l’année où la subvention leur est attribuée.

Autre possibilité, un soutien attribué dans une logique de projet, quelle que soit la structure qui le porte. Un salon hors Polynésie ? L’édition d’un ouvrage ou un défilé mettant à l’honneur la création artisanale, désormais ces projets peuvent également être soutenus par le service.

Objectif : la professionnalisation du secteur

Tout ce programme d’aides aux artisans, qui a pu être mis en œuvre tout au long de l’année 2023, vise à « contribuer au développement et à la professionnalisation du secteur de l’artisanat traditionnel en soutenant financièrement les artisans traditionnels de Polynésie française et les entreprises des métiers de l’artisanat traditionnel qui possèdent un potentiel culturel ; et soutenir la production et la diffusion des métiers de l’artisanat traditionnel de Polynésie française, en facilitant la création de nouveaux marchés et l’expansion des marchés existants ». ◆

Pratique

• Les détails des conditions sont à retrouver sur le site du Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘Ohipa Rima’ī (www.service-public.pf/art/) où il est possible de télécharger le dossier pour chaque dispositif. Il faut ensuite renvoyer ce dossier par courrier ou par e-mail ([email protected] ).

• Les dossiers sont à remplir dès maintenant et à déposer jusqu’au 8 février pour ceux qui nécessiteront un passage en commission consultative de l’artisanat traditionnel (aides supérieures au million) courant mars. Une deuxième commission consultative doit se réunir en août avec un dépôt des dossiers début mars. Pour les aides inférieures au million, les dossiers peuvent être déposés jusqu’au 31 août 2024.

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