Hiro’a n°193 – L’oeuvre du mois

Musée de Tahiti et des îles – Fare Iamahana (MTI)

Les Masques des habitants du détroit de Torrès se découvrent au Musée

Rencontre avec Francisque Pays, chargé d’étude au consulat général d’Australie à Papeete. Photos : vice-présidence

Les Masques des habitants du détroit de Torrès est une exposition itinérante proposée par le consulat général d’Australie jusqu’au 16 janvier à Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles. Masques ancestraux et artistes contemporains nous invitent à découvrir les us et coutumes de nos voisins océaniens.

Depuis le 7 décembre et jusqu’au 16 janvier, les visiteurs de Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles ont la possibilité de découvrir Les Masques des habitants du détroit de Torrès, une exposition itinérante dédiée à l’expression artistique contemporaine de ce peuple situé dans la zone frontalière entre la Papouasie Nouvelle-Guinée et l’état de Queensland, au nord de l’Australie. Organisée par le Musée national d’Australie de Canberra en collaboration avec le Centre culturel Gab Titui situé sur l’île Thursday, une des îles du détroit de Torrès, elle figure l’important renouveau culturel au sein des Premières Nations australiennes qui se fait jour depuis plusieurs années. Un renouveau que les autorités publiques australiennes valorisent et soutiennent pour l’inscrire dans la durée et en irriguer la culture australienne contemporaine.

Des masques uniques

Illustrant l’incroyable richesse et la diversité culturelle du détroit, cette exposition met en valeur la pratique de huit artistes originaires de cette région. L’artiste-peintre, mais aussi sculpteur, linguiste et activiste, Alick Tipoti, est l’un deux. C’est une figure de proue de cet essaim artistique contemporain qui fait rayonner les créations du peuple premier du continent australien et celles des habitants du détroit de Torrès. Il s’agit notamment de mettre en valeur l’importance des masques cérémoniaux. Ces derniers étaient portés par les habitants des îles du détroit de Torrès lors des cérémonies et danses sacrées. Uniques au monde, ces masques possèdent des pouvoirs sacrés permettant au porteur de communiquer avec ses ancêtres et le monde spirituel.

Une famille océanienne

En tout, ce sont dix-sept kakémonos qui présentent ces masques traditionnellement confectionnés à partir de carapaces de tortues et tenus ensemble par des fils en fibres naturelles et agrémentés de coquilles et de pierres. Les masques comportent de fines gravures et sont peints.

Cette exposition itinérante, présentée dans différentes îles du Pacifique et plus récemment à Mo’ore’a, se poursuit aujourd’hui à Nu’uroa. Ce souhait de partage rejoint la volonté de la Polynésie française et de l’Australie d’intensifier échanges et partenariats et de prolonger la trame d’un tissage continu avec la famille océanienne. L’Australie, la Polynésie française, et les peuples du Pacifique partagent non seulement un océan, mais aussi un lien inextricable avec l’océan et la terre.

« Notre objectif n’est pas uniquement de contempler le passé, mais bel et bien de construire un avenir en commun. Nous souhaitons inclure la vision de nos Premières Nations dans nos partenariats avec nos partenaires étrangers. Cet événement nous permet de nous rapprocher en tant que peuples océaniens », souligne Francisque Pays, chargé d’étude au consulat général d’Australie, à Papeete. ◆

Pratique

Les Masques des habitants du détroit de Torrès

• Jusqu’au 16 janvier

• Entrée Libre

  • Musée de Tahiti et des îles

(LÉG)

Les masques étaient portés par les habitants des îles du détroit de Torrès lors des cérémonies et danses sacrées.

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