Hiro’a n°191 – Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ? – Direction de la culture et du patrimoine (DCP) – Te Papa hīro΄a ΄e Faufa΄a tumu

Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles (MTI)

Un centre de conservation et d’étude à Punaauia

Rencontre avec James Tuera, responsable logistique à la Direction de la culture et du patrimoine. Texte : Delphine Barrais – Photos : DCP

La Direction de la culture et du patrimoine et Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles stockent dans leurs réserves du matériel lithique et du mobilier archéologique depuis des années. Mais l’espace vient à y manquer. D’où le projet de construction d’un centre de conservation et d’étude. Les travaux devraient démarrer à la fin de l’année.

Elles sont pleines ! Les réserves de la Direction de la culture et du patrimoine (DCP) et Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles n’ont plus de place. « Il devient donc impossible pour les deux entités de réceptionner du nouveau matériel », indique James Tuera, chargé logistique à la DCP. C’est la raison pour laquelle un projet de construction de centre de conservation et d’étude (CCE) commun a été lancé. 

Un bâtiment, trois étages

Ce centre de conservation et d’étude sera situé à la pointe des Pêcheurs près de la Direction de la culture et du patrimoine et du musée. Il consistera en un bâtiment sur trois niveaux. Il s’étendra sur une surface totale de 445 m2. Le premier niveau (148,27 m2) sera dédié aux collections archéologiques de la DCP. Il sera totalement enterré et son accès se fera depuis l’entrée commune située au rez-de-chaussée. Il sera totalement hermétique pour garantir le niveau d’hygrométrie nécessaire à une bonne conservation des pièces. La ventilation sera mécanique.

Le rez-de-chaussée (163,84 m2) sera consacré aux collections lithiques de la DCP en transit ou en cours d’étude. Ce niveau aura une connexion directe avec la salle d’étude. Il sera ventilé naturellement.

Au premier étage enfin (131,38 m2), se trouveront les salles de stockage du musée : celle des outils et matériels de chantier et celle pour le matériel de communication. Il sera aussi ventilé naturellement. La salle d’étude, située derrière le centre de conservation en rez-de-chaussée, sera accessible par une coursive extérieure ou directement depuis l’entrée principale du centre.

Dogo Architecte, le maître d’œuvre, procède actuellement au dépouillement des dossiers de consultations gros œuvres. Le maître d’œuvre a la responsabilité globale de la réalisation des travaux. Il est chargé de concevoir, piloter et coordonner l’exécution des lots de travaux d’un projet. Les travaux du centre devraient démarrer fin décembre. Leur durée est estimée à une année.

Fonctionnalité et symbolique

« La conception du bâtiment répond à des critères de fonctionnalité pour un outil adapté aux besoins des usagers, mais aussi de symbolique pour exprimer l’activité du lieu et de qualité d’intégration afin de préserver les grands sujets végétaux du site », détaille James Tuera. Le centre a été imaginé en partant du marae et de sa symbolique ainsi que de la végétation traditionnellement proche de ces sites historiques polynésiens (arbres sacrés).

Fouilles et dépôts

Les centres de conservation et d’étude ont pour vocation de répondre, dans le cadre de l’application du Code du patrimoine, aux nouvelles attentes en matière de gestion du mobilier archéologique et lithique : conservation préventive pérenne du mobilier stocké, accessibilité du mobilier et de la documentation scientifique aux chercheurs, puis transfert des collections en vue de leur valorisation patrimoniale.

Le mobilier archéologique désigne l’ensemble des objets recueillis lors d’une opération de terrain et susceptibles d’apporter des informations sur un site archéologique donné, demeurant ainsi le seul témoin direct des sites après les opérations de fouilles. En archéologie, l’industrie lithique désigne l’ensemble des objets en pierre taillée, pierre polie et matériel de mouture sous le terme de mobilier lithique qui sont transformés intentionnellement par les humains.

Depuis plusieurs années la Direction de la culture et du patrimoine et Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles entreposent du matériel lithique et du mobilier archéologique qui proviennent de fouilles ou de prospections archéologiques. Ils peuvent également être déposés par des propriétaires privés dans leurs réserves. Avec le développement de l’archéologie préventive, la quantité de matériel archéologique et lithique mise au jour a considérablement augmenté ces dernières années, formant ainsi une importante banque de données. Mais encore faut-il pouvoir les stocker dans de bonnes conditions pour qu’elles puissent durer dans le temps et garder toute leur valeur historique et patrimoniale.

Le projet est porté financièrement par le Pays (50 %) et par l’État via le Contrat de développement et de transformation (50 %). ◆

Légendes

C’est un bâtiment de trois étages qui va être construit pour accueillir le matériel archéologique et lithique de la Direction de la culture et du patrimoine ainsi que celui de Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des îles.

Le bâtiment s’étendra sur une surface totale de 445 mètres carrés.

Vous aimerez aussi...