Hiro’a n°164 – Trésor de Polynésie : Sur les traces du Heiva en images

Trésor de Polynésie  

Maison de la Culture (TFTN) – Te Fare Tauhiti Nui 

Rencontre avec Marie-Hélène Villierme, en charge de l’exposition. Texte : ASF 

1890 Photo Dormoy de LAHARPE - Collection Christian GLEIZAL [HIRO'A]

Sur les traces du Heiva en images 

Dès le 28 juin, chaussez vos baskets pour une promenade enchanteresse, une balade dans le temps. TarahoiVaiete,To΄atā, parcourez les trois places emblématiques du Tiurai pour avancer sur les traces de 140 ans de célébration dans le cadre de l’exposition « A΄ ta΄upiti ana΄e ». Depuis les chars fleuris aux chants et danses, en passant par la marche sur le feu et les sports traditionnels, de nombreux aspects du Heiva seront affichés. L’exposition photographique sera également disponible en ligne sur le site www.heiva.org. 

 

La tâche n’est pas facile, voire titanesque, mais Marie-Hélène Villierme, photographe et réalisatrice, s’y attèle avec enthousiasme depuis quelques mois  : retracer en images 140 ans de célébrations des fêtes de Juillet. Les Archives, la Maison de la culture, la Direction de la Culture et du Patrimoine mais surtout les particuliers et collectionneurs privés ont été mis à contribution pour remonter le temps pas à pas, jusqu’en 1881.  

De Tarahoi à To΄atā  

« Il y a eu trois lieux emblématiques dans l’histoire des célébrations des festivités de juillet  : la place Tarahoi (aujourd’hui parking Tarahoi, ndlr), la place Vai´ete et To´atā. Nous avons initialement fait le choix d’offrir un parcours aux visiteurs le long du front de mer, de la gare maritime en passant par la place Vai’ete jusqu’à To’atā mais pour des questions d’ordre logistique, nous avons finalement décidé de rester ancrer dans ces trois places emblématiques. L’itinéraire et l’évolution des célébrations en images sera visible au moyen d’un diaporama sur le site officiel du Heiva i Tahiti auquel les visiteurs auront accès à travers un QR code apposé sur chaque kakémono qu’il faudra scanner. »  

Cet itinéraire prévoit cent quarante kakemonos déclinés par décennie pour revivre une histoire de la Polynésie française à cheval sur trois siècles, de 1881 à 2021. Photos, cartes postales, documents divers… les images parlent d’elles-mêmes et seront juste accompagnées du nom du photographe, de la date de parution et du fonds auquel elles appartiennent… quand toutes ces informations ont pu être collectées, ce qui est parfois une gageure !  

Un fil continu  

« L’idée, c’est d’avoir un fil chronologique et continu pour permettre aux passants de voir les évolutions des fêtes de juillet tout au long du parcours, même si certaines périodes comme les années 1930 sont plus difficiles à couvrir », souligne Marie-Hélène Villierme, qui s’est tournée vers les collectionneurs et autres contributeurs privés, les invitant à fouiller dans leurs vieux albums photos et dans leurs archives familiales.  

Ce voyage dans le temps permet de visualiser ce qui a demeuré, ce qui a été délaissé et ce qui a fait son apparition en cours de route comme, dans les années 1930 où les concours de javelot apparaissent. Les courses hippiques voient également le jour ou bien encore les premières courses de va’a féminines. Grâce à l’image et aux programmes des festivités, on sait par exemple qu’en 1881 ce sont les districts qui animent les festivités avec les hīmene. Dix ans plus tard, les danses seront totalement intégrées à l’événement. «  Nous avons des choses extraordinaires comme une image d’un umu ti de 1899, qui provient du journal de bord de la campagne du Protet », raconte Marie-Hélène qui a interrogé Flora Devatine, Martine Ratinassamy ou encore John Mairai pour remonter ce fil du temps et avoir des repères. Il y a aussi le plaisir de voir sur chaque photo une multitude de petits détails, de reconnaitre une personnalité. « On découvre également une forme de libération dans la gestuelle et dans les costumes, notamment après l’arrivée de Madeleine Moua. On perçoit une certaine forme d’insouciance selon les décennies », pointe l’œil de la photographe.  

Et l’évolution n’est pas que visuelle, on sent également dans les dénominations un changement du vocabulaire. De la célébration des « fêtes du 14-Juillet », nous sommes passés au « Tiurai » avant de voir le terme «  Heiva  » adopté en 1985. Trois textes décrivant les grandes décennies seront d’ailleurs accessibles par un QR code et vous raconteront aussi cette histoire. 

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PRATIQUE  

Exposition «  A΄ ta΄upiti ana΄e  » à découvrir sur les trois sites emblématiques des célébrations des fêtes de juillet à travers le temps : devant l’Assemblée de la Polynésie française (pour la Place Tarahoi), la place Vai’ete et To’atā. Du 28 juin au 30 septembre  

  • L’exposition photographique sera également disponible en ligne sur le site www.heiva.org et des textes seront accessibles grâce à un QR code sur les kakemonos.

 

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