Hiro’a n°161 – Pour vous servir : « Nous sommes des passeurs de mémoire »

Pour vous servir

Direction de la culture et du patrimoine (DCP) – Te Papa hiro΄a ΄e Faufa΄a tumu

Rencontre avec les formateurs en langue et culture polynésiennes, Ateni Pitu et Winston Pukoki ; Martine  Rattinassamy de la Direction de la culture et du patrimoine et de Locine Chaves, professeure au lycée Don Bosco. Texte et photos : Pauline Stasi

« Nous sommes des passeurs de mémoire »

DCP 1

Durant deux jours au mois de février dernier, six professeurs de collège et de lycée accompagnés de deux formateurs de langue et de culture tahitiennes ont travaillé à la retranscription écrite de plusieurs enregistrements du fonds sonore de la Direction de la culture et du patrimoine. Cette première collaboration très positive entre ces différents acteurs est destinée à développer les supports pédagogiques mis à la disposition des professeurs pour enrichir leur cours de reo tahiti.

Casque bien collé sur les oreilles, doigts qui pianotent rapidement sur le clavier, l’ambiance était studieuse à la Direction de la culture et du patrimoine (DCP). Les 16  et 17 février derniers, six professeurs de collège et de lycée participaient ainsi à la retranscription écrite de plusieurs enregistrements oraux appartenant à la Direction, sous les conseils avisés de deux formateurs en langue et culture polynésiennes, Ateni Pitu et l’académicien Winston Pukoki. «  Nous disposons d’un fonds sonore de plus d’un millier d’heures, recueillies pour la plupart à la fin des années 1980. Nous disposons aussi de documents antérieurs. La DCP est dépositaire de toutes ces archives. Notre rôle est de les conserver, de les numériser et de les retranscrire progressivement. La Polynésie a une forte culture orale. Nous sommes des passeurs de mémoire », indique Martine Rattinassamy de la Direction de la culture et du patrimoine.

Grâce à ce travail de retranscription, les professeurs disposeront de nouveaux outils inédits pour animer leurs cours et ainsi intéresser encore davantage leurs élèves à la langue et à la culture polynésiennes. « C’est très intéressant pour nous d’être ici, car il y a des documents sonores passionnants. On va les sélectionner en fonction des thématiques, des programmes que nous choisissons d’étudier pour les collèges et les lycées. On s’assure de la faisabilité de la transcription, des droits d’auteur (…). Notre rôle est de transcrire ces archives, ce sont des documents qui n’ont pas été diffusés, ils serviront d’outils. Parfois, certains mots utilisés dans certaines archives font l’objet de discussions, car les langues évoluent avec le temps. Nous produisons du sang neuf pour les professeurs », développe Ateni Pitu.

Les langues évoluent avec le temps

Une fois, ces données orales saisies à l’état brut sur écran par les professeurs et leurs deux formateurs, elles sont ensuite restituées à la DCP qui va alors suivre une procédure établie pour parvenir au produit finalisé.

Outre l’intérêt incontestable qu’elle présente avec les nouveaux supports pour les cours de reo tahiti, cette collaboration est aussi très appréciée par les enseignants. «  J’ai appris de nombreuses petites histoires que je ne connaissais pas. Hier, j’ai travaillé sur des sons de Taha ΄a, aujourd’hui je retranscris des histoires sur les plantes et sur des lieux. C’est vraiment de belles découvertes pour moi, j’enrichis ma culture générale sur la Polynésie », reconnait dans un sourire Locine Chaves, professeure au lycée Don Bosco

Vous aimerez aussi...