Hiro’a n°150 – Le saviez-vous : Le British Museum accueille une enseignante du CMA

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Le saviez-vous – Centre des Métiers d’Art de la Polynésie française – Pū ha’api’ira’a tōro’a rima ’ ī

Le British Museum accueille une enseignante du CMA

Rencontre avec Hihirau Vaitoare, plasticienne et assistante d’éducation artistique en sculpture (BPMA1&2) au Centre des métiers d’art de la Polynésie française. Texte : V. P. – Photos : Hihirau Vaitoare / CMA

Une résidence au British Museum, ça ne se refuse pas ! Hihirau Vaitoare, plasticienne, enseignante en sculpture au Centre des métiers d’art de la Polynésie française et spécialiste de la reproduction d’oeuvres anciennes, s’est vu offrir cette opportunité et rejoindra Londres à la fin de l’année. Une invitation qui démontre, encore une fois, l’engagement du CMA à échanger et promouvoir à l’international le patrimoine et le savoir-faire de la Polynésie.

« C’est une aubaine pour la visibilité du Centre des métiers d’art, et une porte ouverte vers le patrimoine polynésien aux quatre coins du monde », commente d’emblée Hihirau Vaitoare lorsqu’on la questionne sur sa future résidence artistique au British Museum. Cette sollicitation du célèbre musée regroupant une part importante de collections océaniennes historiques intervient à la suite d’une visite au fenua d’une délégation britannique en novembre 2019. En décembre, une délégation du CMA était à son tour invitée à plonger dans les précieuses collections du British Museum pour observer et étudier les trésors du patrimoine des îles de la Société. « Une fabuleuse opportunité de manipuler et de comprendre les œuvres d’autrefois, ces trésors forment le socle du développement de nos créations actuelles au Centre », commente la direction du CMA.

Comme Théano Jaillet* auparavant, Hihirau est l’une des rares Polynésiennes à accéder aux collections de ces grands musées de renommée internationale. Cette plasticienne, qui a été elle-même étudiante au CMA en 2011, major du diplôme en 2014 et enseignante depuis cinq ans, prévoit d’emmener ses outils dans ses bagages pour Londres, car elle y assurera une mission bien pr.écise : celle de reproduire à l’identique la fameuse sculpture du dieu A’a de Rurutu qui se trouve au musée. « Je savais qu’un jour j’allais la voir dans une vitrine de musée, mais de là à imaginer que j’aurais un jour la chance de la manipuler ! », s’enthousiasme Hihirau. Cette mission s’inscrit totalement dans ses compétences, puisque cette spécialiste de la reproduction d’œuvres anciennes avait déjà proposé à ses étudiants du CMA un travail de reproduction de la statue l’année passée.

À cette occasion, enseignants et étudiants avaient même fait le déplacement jusqu’à Rurutu pour s’imprégner de l’histoire et des techniques de l’île. Car aujourd’hui, il ne s’agit pas simplement de reproduire des techniques traditionnelles voire ancestrales mais bien de s’en imprégner, d’en saisir l’ensemble des tenants et aboutissants.

Les termes de la résidence ne sont pas encore tout à fait déterminés mais, vraisemblablement, ses phases de résidence à Londres devraient commencer fin 2020, en fonction des périodes de stage et de vacances scolaires du CMA, pour ne pas perturber le bon déroulement de ses cours. Cette invitation du British Museum à une artiste polynésienne est un beau point de départ pour envisager d’autres partenariats avec d’autres musées du monde entier, afin de continuer à découvrir le patrimoine polynésien dispersé dans des réserves habituellement difficiles d’accès. Hihirau évoque notamment l’Auckland War Memorial Museum en Nouvelle-Zélande.

*Ancienne directrice du Musée de Tahiti et des îles et désormais conservatrice des musées, Théano Jaillet a effectué des stages au Musée du Quai Branly ainsi qu’au British Museum, notamment sur la restauration du costume de deuilleur.

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