Hiro’a n°140 – Trésor de Polynésie : Une autre idée de la nacre

Rencontre avec Daniel et Elodie Tikare, artisans bijoutiers, spécialistes de la nacre. Texte : Meria Orbeck. Photos : Elodie Tikare

Daniel Tikare se fait une place dans le monde de la bijouterie artisanale. Basé à Faa’a, ce jeune artisan se démarque par la qualité et l’originalité de ses œuvres. Entre ses mains, la nacre se veut moderne.

Daniel Tikare, aidé de son épouse Elodie, est un jeune artisan bijoutier. Titulaire d’une formation en bijouterie, il a décidé, en 2015, de se concentrer sur le façonnage de la nacre d’huître perlière. « J’ai commencé avec rien. Je n’avais aucune notion sur le sujet. Je me suis formé tout seul, dans mon garage, et j’ai appris petit à petit comment utiliser les outils pour découper, graver et polir la nacre », nous confie-t-il. Au départ, il s’inspire de ce qui se fait déjà, mais très vite, sur les conseils de son épouse, il oriente ses créations différemment. « Je voulais que nos bijoux soient plus modernes » explique Elodie. De fil en aiguille et à force de patience, ils s’approprient un style qui leur est propre.

Elle imagine, il réalise

Si Daniel s’occupe de la production, c’est donc Elodie qui imagine les bijoux et y apporte la touche féminine indispensable. Elle s’occupe également de toute la partie administrative et du marketing de leur entreprise. « J’ai quitté mon travail pour aider mon mari dans son projet. Je me charge d’organiser notre planning, de trouver des expositions auxquelles participer et de tenir notre page Facebook à jour. »

Son inspiration, Elodie la puise un peu partout : « L’idée, c’est de réaliser des bijoux très actuels. Donc, je regarde ce qui se fait en bijouterie, je recrée le modèle en l’adaptant à la nacre et mon mari réalise mes créations. » Pour Daniel, l’important est de proposer un produit moderne et exclusif. « J’ai choisi la nacre car c’est une matière locale qui permet de réaliser beaucoup de choses ! Chaque bijou est unique. Je n’en fais jamais deux pareils. Les motifs de gravure me viennent au moment où je réalise l’objet. Du coup, quand une cliente revient me voir parce qu’elle a perdu ou cassé une de ses boucles d’oreilles, je refais la paire. C’est aussi parce que les morceaux de nacre utilisés doivent venir de la même coque, sinon ils n’auront pas les mêmes reflets. »

 

La priorité : constituer un stock

Pour le moment, ils fabriquent principalement des boucles d’oreilles, auxquelles ils ajoutent quelquefois des bagues, des colliers et d’autres accessoires. « C’est parce que les boucles d’oreilles sont mes bijoux préférés ! », nous confie Elodie en riant. De plus, elles sont assez rapides à réaliser, ce qui leur permet de constituer un petit stock avant chaque exposition.

« C’est le gros problème que nous rencontrons car je travaille avec un petit outillage. Je ne dispose pas de grosses machines de découpe de la nacre, je fais tout à la main. Cela prend du temps», déclare Daniel.

En plus de leur entreprise, ils sont les parents de trois jeunes enfants. « Il faut gérer la famille, s’occuper des enfants. Mon épouse et moi travaillons souvent tard la nuit pour pouvoir produire nos bijoux, une fois que tous les enfants sont au lit ! », explique Daniel. Malgré les difficultés du quotidien, ce jeune couple courageux travaille d’arrache-pied à la construction de son entreprise.

Des expos et une page Facebook

Pour se faire connaître, ils participent à diverses expositions artisanales ou à thème, telles que le Salon de la femme et de l’enfant, dernière en date. « Nos produits se vendent bien parce qu’ils sont très différents de ce que les gens voient ailleurs. Ils ne sont pas trop chers », affirme Elodie.

Pour étoffer leurs créations, Daniel y associe la perle noire de Tahiti qu’il n’hésite pas à sculpter, des incrustations de métal et, dernièrement, des ajouts en fils de coton colorés. « Ces boucles d’oreilles font fureur en ce moment ! nous dit Elodie. Dès que nous publions les photos de nos dernières créations sur notre page Facebook, le téléphone n’arrête pas de sonner. Mais nous n’arrivons pas encore à satisfaire tout le monde ! »

Si l’envie de mieux s’équiper est là, Daniel et Elodie préfèrent avancer doucement. « Nous misons plutôt sur la qualité que sur la quantité », explique Daniel. « Quand une cliente porte l’une de nos créations, elle sait que personne d’autre n’aura la même et nous en sommes très fiers ! » ajoute Elodie.

Un stand en attente

Ce jeune couple d’artisans espère pouvoir bientôt ouvrir son propre stand. « Nous avons commencé à prospecter au marché de Pape’ete. Mais il y a déjà toute une liste d’attente ! explique Elodie. Pour le moment, on n’envisage pas d’ouvrir une boutique, car ce n’est pas dans nos moyens. »

En attendant, il est toujours possible de les retrouver sur leur page Facebook et de les contacter directement. Souhaitons-leur une belle réussite !

PRATIQUE

Retrouvez l’actualité de Daniel et Elodie Tikare  sur la page Facebook Te Ora Raa

 

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