N° 88 – Le Musée fait le tour de ses objets…

Le saviez-vous ?

 

Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha

 

Rencontre avec Théano Jaillet, directrice du Musée de Tahiti et des Îles

Rédaction : VH.

 

Depuis le mois d’octobre 2014, le Musée de Tahiti et des Îles procède au récolement de ses collections avec l’aide de trois prestataires. Un travail minutieux effectué objet par objet, afin de s’assurer de l’intégrité des collections et de leur bonne conservation.

 

Les objets des réserves du Musée de Tahiti et des Îles ont été quelque peu dérangés dans leur sommeil en fin d’année dernière. Et pour cause : ils sont en train de vivre une opération de contrôle, effectuée d’octobre à décembre 2014 par trois prestataires, recrutées parmi des étudiants en civilisation de l’Océanie ou en histoire de l’art. Mais qu’on se rassure, ils n’auront pas été dérangés pour rien ! Cette étape, obligatoire tous les 10 ans pour les musées de France, permet de s’assurer de l’intégrité des collections. « Nous ne sommes pas un musée de France, mais comme c’est une démarche qui contribue au bon suivi des collections des musées, nous avons décidé d’adopter ce récolement, explique Théano Jaillet, directrice du Musée de Tahiti et des Îles. C’est un travail très systématique qui peut se faire soit à partir de l’inventaire, soit des objets. Nous avons choisi de partir des objets. À partir de leur localisation sur une étagère, on commence par repérer leur numéro d’inventaire pour voir s’il correspond bien à celui répertorié dans la base de données. Ensuite, on prend les mesures de l’objet quand ça n’a pas déjà été fait, ou on les vérifie quand elles sont douteuses. On en profite pour contrôler le poids et pour renseigner tout ce qui concerne les matériaux si ce n’est pas précisé sur les fiches d’inventaire. Et il y a enfin la prise de photos. »

 

Un inventaire stratégique

 

Ce travail minutieux est important pour la bonne conservation des objets. Le récolement permet de dresser un constat d’état et de déterminer si une intervention sur un objet doit être programmée dans le cadre d’un chantier de restauration. « C’est aussi l’occasion parfois de se rendre compte d’erreurs faites au préalable sur la base de données lors de l’inventaire, poursuit Théano. Cela permet de repérer les objets qui n’ont pas été marqués, c’est-à-dire dont le numéro d’inventaire n’a pas été inscrit sur l’objet ou accroché sur une étiquette, et donc de compléter ces manques quand il y en a. Et cela peut être aussi l’occasion de constater qu’un objet n’est plus à sa place, a disparu, a été volé ou tout simplement a été rangé au mauvais endroit – pour le moment ça n’a pas été le cas – ce qui risque d’entrainer, le jour où on en a besoin, des gros retards dans la mise en oeuvre de certains projets. »

En 2013, le récolement de la mezzanine des réserves avait été achevé avec l’aide d’une prestataire issue de l’Ecole du Louvre. Cette année, aucun spécialiste du récolement n’étant présent à Tahiti, une formation des prestataires sélectionnés par la conservatrice a été nécessaire afin de lancer les opérations dans les meilleures conditions.

En marge des quelques 200 objets des réserves – sur près de 18 000 – qui sont passés entre les mains de ces agents de récolement, cette campagne a surtout été l’occasion d’affiner l’inventaire de la collection Brai. Cette collection, remise au Musée par la SEO et composée de plus de 500 objets en provenance d’Océanie, était en attente d’étude depuis plusieurs années. L’identification des différents objets est en cours et cette collection pourra bientôt être répartie entre la collection « Matériel pédagogique » et l’inventaire principal pour les objets les plus remarquables et ainsi rejoindre les réserves du Musée.

L’équipe du Musée a prévu de poursuivre le récolement et de le finaliser en 2015.

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