N° 76 – Matareva, un regard passionné sur le Heiva

Les éditions Matareva viennent de publier leur 4ème revue « Heiva i Tahiti ». Celle-ci retrace l’ensemble des manifestations du Heiva i Tahiti 2013 : concours de chants et danses, sports traditionnels, artisanat…

Ainsi, les milliers de danseurs, chanteurs, orateurs, rameurs, sportifs et artisans sont magnifiquement racontés et immortalisés en photos et en mots au fil des pages, dans lesquelles se mêlent et se transmettent les couleurs et les émotions de ce formidable festival culturel, tout en inscrivant son histoire. 

 

Depuis sa première édition en 2010, la revue « Heiva i Tahiti » nous rappelle que, pour se souvenir d’un évènement, les regards des photographes et des journalistes sont indispensables. Rendez-vous immanquable des amoureux du Heiva et de la culture polynésienne, chaque revue réunit plus de 600 images et des dizaines d’articles retraçant l’histoire des groupes et de leur spectacle. Teava Magyari, directeur de la publication, revient sur l’histoire de ce beau projet qui permet, enfin, de valoriser et de partager le travail et la passion de tous les artistes faisant vivre le Heiva.

Comment est né le collectif Matareva ?

Début 2010, j’ai voulu créer un « groupe » de photographes pour couvrir les évènements de Tahiti. L’idée était d’être présents à plusieurs pour photographier sous plusieurs angles et avec différentes sensibilités un même spectacle, car cela ne se faisait pas. Très vite, nous nous sommes intéressés à la danse et à l’ensemble du Heiva. Les gens nous répétaient combien il était difficile d’accéder aux archives, aussi bien photographiques que documentaires, de ce festival culturel pourtant incontournable. Nous avons donc décidé de nous lancer dans l’aventure.

Vous êtes tous des bénévoles, ce n’est pas trop difficile de mener à bien l’édition de cette revue exigeante ?

Oui et non. Non, car nous sommes tous des passionnés de photographie et de culture et que le Heiva représente un formidable terrain d’exploration artistique. Oui, car le travail est énorme et mobilise tout notre temps durant les mois de juillet et d’août. Mais l’équipe est motivée et consciente de la nécessité de documenter, de conserver la mémoire de chaque édition du Heiva. Manouche Lehartel, commissaire de l’exposition « La danse des costumes », me faisait part de sa difficulté à retrouver certaines images – le costume végétal de tel groupe, le grand costume de tel autre groupe… Aujourd’hui, elle peut nous demander n’importe quelle photo, nous l’avons dans nos archives !

Vous avez amené un nouveau regard, différent et original, sur le Heiva, mais votre objectif est également de créer une base de données ?

Oui, chaque membre du collectif a une feuille de route à tenir pour les soirées auxquelles il assiste : en plus de laisser libre cours à sa créativité, il doit photographier des éléments bien précis : le chef de groupe, les différents costumes, etc. – et recueillir toutes les informations qui permettront au cours du temps de tracer une ligne conductrice de l’histoire et de l’évolution du Heiva.

Personnellement, qu’est-ce qui te fait vibrer dans le Heiva ?

Ce que j’aime, c’est l’ambiance de To’ata, cette scène à ciel ouvert qui s’anime dans la fraîcheur de juillet. Et puis le fait que tous ces spectacles nécessitant des mois de recherches, de travail, de répétitions et de préparation prennent vie lors d’une unique prestation de 45 minutes. C’est magique.

Quels sont vos futurs projets ?

Nous en avons plusieurs ! Déjà, trouver les fonds pour publier une édition en anglais. Tout le travail de traduction existe mais nous n’avons pas eu les moyens de l’éditer. On travaille en ce moment à des publications numériques.

 

« Heiva i Tahiti 2013 » est disponible dans toutes les librairies et points presse de Tahiti au tarif de 1900 Fcfp.

 

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