Hiro’a n°187 – La culture bouge 

Musée de Tahiti et des îles (MTI) – Te Fare Iamanaha

Retour au Musée pour les Tū΄aro Mā΄ohi

Rencontre avec Enoch Laughlin, président du ΄Āmuita hira ΄a Tū΄aro Mā΄ohi, la Fédération des jeux et sports traditionnels. Lucie Rabréaud – Photos : LR et Matareva

Les travaux sont terminés et les épreuves du Heiva des sports traditionnels retrouvent les jardins du Te Fare Iamanaha cette année. Rendez-vous les 14 et 15 juillet pour du sport mais aussi des animations et des tarifs préférentiels d’entrée au Musée.

Le Heiva, c’est aussi la plus importante compétition de tū΄aro mā΄ohi de l’année. Organisée par le ΄ Āmuitahira΄a Tū΄aro Mā΄ohi, la Fédération des jeux et sports traditionnels, elle s’installera de nouveau dans les jardins du Fare Iamanaha pour les concours de grimper de cocotier, lever de pierre, lancer de javelot, lutte, décorticage de coco et coprah. Deux jours de spectacle mais aussi de sport où les meilleurs de chaque catégorie seront sélectionnés pour partir à Hawaii, au Te Moana Nui Traditionnel Games. Près de 600 athlètes sont attendus sur les différentes dates de compétition : pirogue à voile, jeux traditionnels, course de porteurs de fruits. Dont plusieurs étrangers : 37 Néo-zélandais, 18 Hawaiiens, 4 Samoans et 4 Toulousains.

« L’association souhaitait créer des objectifs à l’international et recevoir des athlètes étrangers, car si on reste entre nous, on s’essouffle », explique Enoch Laughlin, président de la fédération. Le but est presque atteint car désormais, tout comme le va΄a ou la danse, les sports traditionnels polynésiens sont pratiqués à l’étranger. Ils seront aussi représentés aux Jeux du Pacifique avec des exhibitions : « C’est un premier pas » ; et également au festival des arts de Hawaii prévu en 2024 : « Ce sera une première ! »

Des sports issus de la vie quotidienne 

« Les sports avaient leur place dans le Tahiti d’antan et les champions rivalisaient dans diverses épreuves codifiées qui ont été retranscrites dans les écrits des premiers explorateurs », expliquent les organisateurs. Ces sports viennent de la vie quotidienne polynésienne : le coprah, toujours important économiquement dans les îles, le lever de pierre à Rurutu qui signifiait une bonne année en cas de réussite, la catégorie « Ia ora Farāni » en lancer de javelot organisé à Anaa tous les 14 juillet… « La pratique de ces sports permet aux Polynésiens de se réapproprier leur culture. Aujourd’hui, les jeunes rament et dansent avec fierté, ils participent également aux sports traditionnels. » Si aujourd’hui la nacelle ou les chaussures spéciales ont remplacé « le grimper au cocotier », ou si à Tahiti on ne fait plus beaucoup de coprah, ces sports permettent aussi de rappeler ces pratiques qui faisaient et font encore partie de la vie quotidienne des Polynésiens dans les îles notamment. 

À côté de ces compétitions, plusieurs animations sont prévues : mā΄a tahiti le midi, massages, artisanat, spectacle de danse. Et c’est l’occasion pour Te Fare Iamanaha, « ravi de les accueillir à nouveau », de proposer des tarifs préférentiels pour visiter la salle d’exposition permanente (entrée au tarif de groupe, soit 800 Fcfp) et la salle d’exposition temporaire où se trouvera l’exposition « Huri » du Centre des métiers d’art. Les tū΄aro mā΄ohi sont une véritable fête ! ◆

Pratique

Tū΄aro mā΄ohi :

• grimper de cocotier, lever de pierre, lancer de javelot, décorticage de coco, coprah, porteurs de fruits, lutte,

pirogue.

Plusieurs rendez-vous en accès libre en juillet, sur différents lieux :

• 14 et 15 juillet au Te Fare Iamanaha : épreuves terrestres traditionnelles

• 16 juillet au parc Paofai : courses de porteurs de fruits.

Légende

Enoch Laughlin, président du ‘Amuitahira’a tū΄aro mā΄ohi.

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