Hiro’a n°186 – Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ? – Service du patrimoine archivistique et audiovisuel de la Polynésie française  – Te piha faufa’a tupuna (TPFT)

Images et sons de Polynésie : voyage dans le temps

Rencontre avec Hugues Nena, technicien audiovisuel au du patrimoine archivistique et audiovisuel de la Polynésie française. Texte et photos : Cl Augereau

Depuis 2012, Hugues Nena numérise les archives audiovisuelles de la Polynésie française. Il enregistre, exporte et jongle à longueur de journée entre différents appareils, d’un autre âge pour certains qui lui permettent de récupérer d’anciens documents audiovisuels, de les convertir au format numérique afin de les rendre accessibles au plus grand nombre, sur le site Internet www.archives.pf, voire sur la nouvelle plateforme Tahiti VOD.

Si le fonds d’archives audiovisuelles polynésien accessible au public s’enrichit chaque jour un peu plus, c’est grâce au travail méthodique du technicien Hugues Nena. Sur les étagères de son bureau, des lecteurs de toutes sortes capables de déchiffrer les différents formats audiovisuels existants : Betacam, DVcam, VHS, CD ou autres DVD, des ordinateurs, et surtout trois appareils datant des années 1950. Achetés par l’ICA (Institut de la communication audiovisuelle) puis récupérés par le Service du patrimoine archivistique et audiovisuel de Polynésie (SPAA) lors de la reprise par l’ancien Service territorial des archives des missions de l’ICA et du Service de la communication et de la documentation en 2012, donnant lieu à la création du SPAA (Te piha faufa’a tupuna), ces instruments d’un autre âge sont toujours de précieux outils de travail. Il s’agit de deux magnétophones audio fonctionnant avec des bandes magnétiques de 6,35 mm.  « Dans le jargon professionnel, on les appelle des Revox. Ils me permettent de réenregistrer les documents audio sur des DVcam analogiques que je vais reconvertir ensuite, via un PC, en version numérique. En ce moment, je travaille sur les émissions “Rencontre” de Michèle De Chazeaux. C’est intéressant et c’est important de garder tous ces souvenirs et anecdotes racontés parles personnalités… » confie Hugues, qui reconnait qu’il faut être débrouillard pour gérer ces vieilles machines. Car, même si elles sont particulièrement robustes, il n’est pas rare qu’il ait à résoudre un problème de bande coincée ou cassée…

L’appareil le plus impressionnant de sa « collection » est sans aucun doute le projecteur magnétophone de la marque américaine Bell & Howell. Il s’agit en fait d’un projecteur comme celui utilisé dans les salles de cinéma de Papeete d’antan, au temps du Bambou ou des drive-in. « Pour numériser les films, la tâche est plus compliquée que pour l’audio, souligne le technicien. Il faut projeter la bande sur un tableau blanc et utiliser une caméra récente qui vient filmer ce qui est projeté. » Enfin, dernière étape, une fois tous ces documents numérisés, il faut les classer et renseigner une fiche afin qu’ils soient indexés dans la base de données informatisée, disponible sur le site www.archives. pf. À ce jour, celle-ci propose plus de 10 726 références. « La notice doit être détaillée avec la mention de l’origine, la durée, le sujet… S’il y a plusieurs bandes, il est nécessaire de prendre le temps de visionner ou d’écouter afin d’être précis dans le résumé informatif. Cela prend du temps… et dans la salle d’archives, une foule de documents attendent leur tour pour être numérisés. »

Depuis le mois d’avril, ce sont plus de deux cents vidéos (documentaires, clips, spectacles ou émissions en tout genre) qui sont consultables gratuitement par tous grâce à la nouvelle plateforme numérique du patrimoine audiovisuel polynésien, Tahiti VOD. L’objectif d’ici la fin de l’année est d’atteindre un millier de vidéos. ◆

PRATIQUE

Pour découvrir la richesse du patrimoine audiovisuel polynésien :

• www.archives.pf

• www.tahitivod.pf

Légendes

Ces deux magnétophones audio à bobines de 6,35 mm datent des années 1950 et permettent aujourd’hui de lire les documents audio d’antan afin de les numériser et de constituer un fonds patrimonial.

Le projecteur magnétophone de la marque américaine Bell & Howell permet de projeter les anciens films qu’il faut ensuite refilmer avec une caméra professionnelle moderne.

Depuis 2012, Hugues Nena se passionne pour son métier : la constitution, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine audiovisuel polynésien.

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