Hiro’a n°184 – Zoom sur

Service de l’Artisanat traditionnel (ART) – Te pū ohipa rima ́ī

Rencontre avec Ramona Tevaearai, artisane et présidente de la Fédération Va ́ine rima ́ī no Rurutu tu noa. Texte : Cl Augereau – Photos : Service de l’artisanat traditionnel

Artisanat : Rurutu s’expose à l’Assemblée

Du 24 avril au 7 mai, dans le hall de l’assemblée de Polynésie française, se tiendra la 3e édition du Salon artisanal de Rurutu. Objectif : mettre en valeur les traditions, le savoir-faire et les spécificités de cette île de l’archipel des Australes.

Après cinq jours d’exposition artisanale à Rurutu, du 20 au 25 mars, ils seront une trentaine, essentiellement des femmes mais aussi des hommes et quelques jeunes, tous artisans réunis au sein de la fédération Va ́ine rima ́ī no Rurutu tu noa, à s’envoler pour Tahiti afin de participer à la troisième édition du Salon de Rurutu. Organisé par le Service de l’artisanat traditionnel, l’événement se déroulera pendant deux semaines, du lundi 24 avril au dimanche 7 mai, et prendra ses quartiers dans le hall de l’assemblée de Polynésie française.

« Depuis notre exposition en 2020 à Punaauia et le Covid, nous avons eu énormément de demandes pour nos créations artisanales », souligne Ramona Tevaearai, artisane et présidente de la fédération depuis août 2022. Désormais, outre le salon aux côtés des cinq autres îles de l’archipel qui se déroule chaque année en novembre, Rurutu que l’on appelait autrefois   ́Eteroa, « long panier », a donc son propre salon en plein centre-ville de Papeete ; un événement phare qui permet à la fois d’encourager la transmission des savoir-faire à la jeunesse, mais également de continuer à dynamiser le secteur artisanal.

De la vannerie, des tīfaifai et des colliers

« Pour la clientèle locale et les touristes, c’est l’occasion de découvrir les merveilles de Rurutu », commente Ramona avec fierté et enthousiasme. Durant cette exposition-vente, la vannerie sera à l’honneur avec des chapeaux, des paniers, des tapis, des couronnes, des éventails ainsi quedes fleurs, tous finement tressés avec desfeuilles de pandanus séchées. « Pour préparer le salon, on se lève tôt et on commenceà travailler dès 5 heures du matin. Souvent,on se rend au fare de l’artisanat du villageentre amies, et on tresse ensemble en discutant. Ça va plus vite ! » À chaque salon, lesartisans traditionnels innovent et laissentparler leur créativité. « Il m’arrive de m’inspirer de ce que l’on voit sur Internet et de lereproduire en tressage avec du pae ́ore »,confie encore Ramona.Ce sera également l’occasion d’apprécier le travail des couturières de l’île avecquelques belles pièces de tīfaifai cousuesmain. Il faut savoir qu’à Rurutu, les tīfaifaine se réalisent pas avec du tissu appliquémais se composent d’une mosaïque depetits carrés de tissus aux motifs différents, joliment assemblés. Seront également exposés des colliers fabriqués à partir des ressources naturelles de l’île, avecdes coquillages ramassés sur les plages,des graines de couleur grise et blanche ou bien les petites pitipiti ́ō d’un rouge vifbrillant. Le Salon de Rurutu est une occasion unique de (re)découvrir la richesse etl’authenticité de cette île, située à 574 kilomètres de Papeete. Elle vient à nous,allons à elle…

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