Hiro’a n°181 – La Culture bouge

LA CULTURE BOUGE

Maison de la Culture (TFTN) – Te Fare Tauhiti Nui

16e édition du Hura Tapairu,

l’expression d’un « art léger et engagé »

Rencontre avec Moana’ura Tehei’ura, président du jury du Hura Tapairu 2022. Texte : Cl Augereau – Photo : Alesimédia

La 16e édition du Hura Tapairu se tiendra du 23 novembre au 3 décembre au Grand théâtre de la Maison de la culture avec 31 formations en lice : 6 dans la catégorie Tapairu et 28 en Mehura. Elle accueillera également le 3e Hura Tapairu Manihini avec des groupes venus du Mexique et des États-Unis. Enfin, nouveauté, les amateurs auront la possibilité de suivre les spectacles en live streaming.

Comment a évolué le Hura Tapairu depuis sa création en 2004 ?

Moana’ura Tehei’ura : « Ce qui est intéressant, c’est que, finalement, c’est le concours Mehura qui remporte le plus de succès, car il est moins lourd à porter, dans le sens où il demande moins de logistique, moins de musiciens, moins d’apport textuel. Il existe un véritable engouement pour cette catégorie. Des groupes éphémères se créent spécialement. J’ai un regret cependant pour cette nouvelle édition : nous n’avons que six groupes dans la catégorie Tapairu. Il faut peut-être se questionner sur la logistique, le cout que cela représente et l’organisation au niveau des répétitions qui demandent plus de moyens… »

Selon vous, quels sont les critères les plus importants à prendre en compte dans le choix des vainqueurs ?

« Pour ma part, je vais regarder l’équilibre entre la créativité et ce regard que l’on peut avoir à travers la culture, car ce concours s’inscrit avant tout dans notre culture. Le Hura Tapairu existe actuellement grâce à son évolution depuis trois siècles. Il faut donc trouver le juste équilibre, se poser les questions suivantes : “Est-ce qu’on va trop loin ou pas ? ” Je suis très attentif à cela. Je suis celui qui encourage la créativité et parfois la provocation, car si on remonte à cette confrérie d’artistes qui existait auparavant, les ΄arioi*, ils étaient aussi des dénonciateurs de la société dans un art engagé mais léger. Aujourd’hui, je pense que nous devons être les héritiers de ces ΄arioi… »

 

Taure΄a Mehura,

groupe de danse du lycée hôtelier

« Cette année, la conjoncture est avec nous ! », confie Temanu Timau, danseuse, musicienne, mais surtout enseignante des sciences appliquées à l’hygiène au lycée hôtelier de Tahiti. « Tous les établissements scolaires comptent de nombreux talents artistiques. Moi, je voulais les valoriser sur une scène professionnelle, avec un vrai régisseur et un public qui est là pour eux. Connaitre ce frisson, mais aussi ce challenge, ce que, en tant que professeurs, nous essayons de donner à nos élèves régulièrement, c’est exceptionnel ! »
La formation Taure΄a Mehura (« les jeunes gens du Mehura ») a été créée en 2017 par l’association du foyer éducatif du lycée. Les deux premières années, malheureusement, le groupe ne peut participer, faute d’un nombre suffisant de danseuses et de musiciens. En 2019, enfin, Taure΄a Mehura entre en scène avec l’aide de quelques adultes. « À la suite du concours, cela a créé une véritable émulation dans l’établissement, puis il y a eu les deux ans de Covid… » Pour cette 16e édition du Hura Tapairu, la formation est au complet et motivée avec des jeunes lycéens âgés de 16 à 18 ans, soit 14 danseuses, 5 musiciens, 2 choristes et 1 régisseuse. « Certains d’entre eux, qui sont en terminale aujourd’hui, attendaient de participer à cet événement depuis leur seconde ! »

« Un vrai Challenge avec un C majuscule ! »

« Participer au Hura Tapairu, c’est faire un concours avec soi-même tout d’abord. Comme me disait un élève : “Il faut que cela soit parfait comme lorsqu’on fait un glaçage sur un gâteau”, même si la perfection est difficilement atteignable à chaque fois. Tous les efforts et les erreurs sont comme une poursuite de leur formation. »

Ils se présentent donc dans la catégorie Mehura avec un thème sur la rencontre et le succès scolaire. Des mots d’adolescents qui ont été extraits d’un sondage effectué auprès des élèves après ces deux années si particulières : « joie d’être ensemble », « crainte de ne pas être formés »…. Ces idées sont devenues une chanson portée par la musique de Korou, un groupe à succès dont le chanteur n’est autre qu’un ex-lycéen de l’établissement. Pour les costumes, c’est aussi un ancien élève qui a réalisé son rêve, non pas dans la cuisine mais dans la mode et qui a créé aujourd’hui des tenues pour Mister Tahiti et Miss Tahiti. « En toute amitié, Manuarii Teaura, My Dear Tahiti, a accepté de revisiter nos tenues journalières. Je suis vraiment émue car cette édition 2022, c’est un partage, le fruit d’un travail des lycéens avec d’anciens élèves qui ont réussi. »

Les membres du jury :

– Moana΄ura Tehei΄ura, chorégraphe confirmé et président de ce jury

– Vanina Ehu, enseignante au Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF)

– Fabien Mara-Dinard, directeur du CAPF

– Taero Jamet, chorégraphe et chef du groupe Ha΄avai

– Taina Tinirauarii Mou Fat, cheffe du groupe Tere Ori et directrice d’une école de danse traditionnelle

– Alexandra Holman-Mervin, chorégraphe et membre éminente du groupe Hei Tahiti

Pratique

16e Hura Tapairu au Grand théâtre de la Maison de la culture

– Soirées de concours à 18h30

Du mercredi 23 au samedi 26 novembre et du mercredi 30 novembre au vendredi 2 décembre

Tarifs : 1 500 Fcfp ou 2 500 Fcfp selon la zone

Accès en live payant : www.tahitilive.tv/hura (Tarif : 600 Fcfp)

– Finales Mehura et Tapairu à 18h30

Samedi 3 décembre

Tarifs : 2 000 Fcfp ou 3 000 Fcfp selon la zone

Accès en live payant : www.tahitilive.tv/hura (Tarif : 800 Fcfp la soirée de finales)

Gratuit pour les enfants de moins de 2 ans, sur demande d’un billet “bébé”

– 3e édition du Hura Tapairu Manihini

Mercredi 23, jeudi 24 et vendredi 25 novembre

Billets en vente sur place et en ligne sur www.huratapairu.com

Les soirs des spectacles, expositions artisanales dans le hall

Renseignements : 40 544 544

Page Facebook : Maison de la Culture de Tahiti

www.huratapairu.com

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