Hiro’a n°180 – L’œuvre du mois

Pī-na´ina´i chérit le mot liberté

Rencontre avec Moana΄ura Tehei΄ura, chorégraphe et scénographe de Pīna΄ina΄i. Texte : ASF – photos : ARCHIVES TFTN

La 12e édition de Pīna΄ina΄i nous transporte dans un univers carcéral pour nous parler de nos libertés et raconter en filigrane notre société.

Est-ce que qu’on peut être dans un emprisonnement physique et être libre dans sa tête ? ou au contraire être libre de ses mouvements mais prisonnier de la société ? Si ces questions vous interpellent, rendez- vous le 23 octobre sur le Paepae a Hiro devenu prison à ciel ouvert le temps d’un spectacle. Pīna΄ina΄i 12.2022, douzième édition, nous invite à réfléchir au mot « Ti΄amā », la liberté, l’indépendance. Mais qu’est-ce qu’un homme ou une femme libre dans la société contemporaine polynésienne ? À cette question philosophique, même la mythologie polynésienne s’en mêle sur le Paepae a Hiro, sous l’apparence de Tū et Hina et leurs énigmes.

Vingt-deux textes

Aujourd’hui, le processus de création de Pīna΄ina΄i est bien rodé. Il démarre toujours par une envie des membres de l’association Littéramā΄ohi de se retrouver pour définir un thème. Une fois la thématique retenue, c’est à chacun des auteurs de s’exprimer. Pas de concertation, pas de mot d’ordre, juste des écrits par tout un panel d’artistes et d’écrivains. « Personne ne se consulte, chacun exprime le thème selon sa sensibilité », nous rappelle Moana’ura Tehei’ura, chorégraphe et scénographe de Pīna΄ina΄i. C’est à lui que revient la responsabilité d’accorder la partition, de permettre aux différents textes de se faire écho. Pour cette édition, ce sont vingt-deux œuvres individuelles, en français, en tahitien et en mangarevien, qu’il a fallu transformer en une seule œuvre collective. « Parfois, les auteurs ne reconnaissent pas leur texte. D’autres fois, c’est le sens du texte qui prend une toute nouvelle tournure alors qu’il est confronté à d’autres écrits. Enfin, certains textes se font écho sans même que leurs auteurs se soient concertés », souligne le chorégraphe qui, depuis dix ans, partage le processus de création avec le compositeur Jeff Taneri΄i.

Porté par des artistes, principalement féminins, le spectacle sera exceptionnellement joué deux fois. Une première fois à huis-clos pour une captation qui sera diffusée en 2023 sur une chaîne française puis devant le public le dimanche 23 octobre 2022. Comme chaque année, l’événement est gratuit mais l’entrée se fait sur présentation d’un billet à retirer auprès de la Maison de la culture. Cette gratuité ne nous empêchera pas de faire un don pour soutenir l’association et contribuer ainsi à la longue vie de Pīna΄ina΄i et à la promotion des auteurs autochtones. ◆

PRATIQUE

• Dimanche 23 octobre à 18 heures

• Au Paepae a Hiro de la Maison de la culture

• Entrée libre avec billets à récupérer à la caisse de la Maison de la culture

• Quatre billets par personne physique au maximum.

• Renseignements : 40 544 544

• Facebook Maison de la Culture de Tahiti

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