Hiro’a n°176 – 10 questions à Raymond Tamaititahio, responsable de la régie technique à la Maison de la culture

 

«Ma force, ce sont les équipes »

Propos recueillis par Sandrine Guyonnet. – PHOTOS : SG et TFTN

 

La Maison de la culture aura accueilli près de 300 événements en 2022. Plannings, gestion, organisation, les défis à relever sont nombreux pour l’établissement et ses différents départements. À la tête de la régie technique, Raymond Tamaititahio fait en sorte que les infrastructures, la lumière et le son soient parfaits à chaque spectacle. Raymond, dit Mata, 29 ans, père de famille, a été nommé il y a deux ans à l’issue d’un concours. Il s’épanouit dans son travail, soutenu par deux adjoints et 26 agents.

 

En quoi consiste votre poste de responsable de la régie technique à la Maison de la culture ?

« Je fais essentiellement du management et de l’organisation de plannings. Tout d’abord, je recueille et je centralise toutes les informations sur les événements en provenance des producteurs, de la direction ou du Pays. Je dispatche ensuite ces informations à mes différents responsables de cellules ; eux-mêmes vont transmettre ces données à leurs équipes techniques qui œuvrent sur le terrain pour le bon fonctionnement de l’événement. Je donne aussi un avis technique sur la faisabilité de ce qui est demandé et j’apporte des solutions si nécessaire. En fonction du planning des manifestations, je répartis le travail des 26 agents. Nous pouvons avoir jusqu’à trois spectacles dans la semaine, je dois donc veiller à ce que chaque agent puisse se reposer et avoir une vie de famille, même si certains producteurs étrangers ont leurs propres techniciens et ingénieurs. Et bien sûr, il m’arrive d’être sur le terrain avec les boys, j’aime beaucoup ça ; cela rassure aussi les équipes. »

Quels sont les métiers des agents qui travaillent sous votre responsabilité ?

«  Il y a trois domaines dans mon département : la sonorisation, la lumière et tout ce qui est structure mobile. La plupart des agents sont des autodidactes, passionnés par leur domaine, ils apprennent sur le tas et développent leurs compétences. Ce qu’on souhaite d’ailleurs aujourd’hui, c’est valoriser leurs acquis à travers des formations et des diplômes que l’on ne trouve pas forcément sur le territoire. »

Y a-t-il des femmes ?

«  Non, mais ces métiers et nos équipes sont ouvertes aux femmes bien sûr ! »

Quels sont les avantages et les contraintes de votre travail ?

«  Les avantages : je rencontre beaucoup de monde, j’apprends énormément sur l’organisation d’un événement de A à Z, je découvre de nouveaux horizons comme le théâtre et, bien sûr, c’est très gratifiant de participer à la promotion de notre culture à travers de nombreux événements locaux. Les contraintes : nous n’avons pas forcément de week-ends, on sait à quelle heure on commence mais on ne sait pas à quelle heure on va finir. Cela peut impacter la vie de famille, c’est pourquoi il est important d’avoir son soutien. Avec mes adjoints, nous avons fait en sorte que nous puissions être présents et nous relayer sur chaque événement auprès des équipes ; celles-ci doivent être totalement concentrées sur la partie technique sans se soucier de l’organisation ou des petits problèmes à gérer. »

Quelles sont les qualités requises pour exercer votre métier ?

« Plutôt que des qualités je dirais que ma force aujourd’hui, ce sont les garçons, les équipes… Ce sont eux qui me donnent envie de venir travailler tous les jours. »

Concrètement, comment se déroule la préparation de la partie technique du Heiva des écoles, le prochain gros événement de TFTN?

«  Pour les gros événements comme celui-ci, en général toutes les équipes sont réquisitionnées. Celui que l’on nomme le pilote, qui gérera à la console la sono et la lumière, sera le même tout au long de la manifestation, il doit avoir la maitrise de toutes les séquences. L’avantage aujourd’hui, avec le numérique et nos consoles high-tech, c’est que nous pouvons enregistrer tous les réglages à l’avance pour chaque groupe d’artistes. »

L’essentiel du travail se déroule donc aux indispensables répétitions ?

« Oui, on demande en général une à trois heures de répétition pour tout caler. Il y a la répétition générale mais aussi en amont les répétitions uniquement pour la technique. C’est à ce moment-là que nous allons dans les détails pour réaliser les réglages par tableau, par thème, etc. »

Quels sont les événements les plus faciles et ceux les plus difficiles techniquement ?

«  Les plus faciles, ce sont les pièces de théâtre même si l’éclairage est quelquefois pointu. Le plus gros et le plus lourd pour le son et la lumière, c’est le Heiva i Tahiti qui demande deux mois de préparation. »

En bref, quel est votre parcours ?

« J’ai un baccalauréat technologique et un BTS en électrotechnique, j’ai obtenu aussi une licence en énergies renouvelables. Après plusieurs emplois, je suis arrivé à la Maison de la culture comme électricien, j’ai exercé pendant trois ans puis j’ai passé le concours de la Fonction publique catégorie B. J’ai réussi le concours et j’ai pu ainsi décrocher le poste de responsable de la régie technique. »

Que conseillez-vous aux jeunes qui sont intéressés par votre métier et ceux de vos équipes ?

« Aider la nouvelle génération est important pour moi donc, dès que je peux engager ma responsabilité sur des stages, je le fais. Les jeunes peuvent demander à faire des stages chez nous pour observer et voir si ce milieu leur plait. J’aimerais surtout accompagner des jeunes passionnés par l’informatique qui veulent se former sur les systèmes numériques. »

 

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