Hiro’a n°156 – La Culture bouge : Hommage à Barthélémy et Coco Mamatui

156

LA CULTURE BOUGE – Maison de la Culture (TFTN) – Te Fare Tauhiti Nui

Hommage à Barthélémy et Coco Mamatui

Rencontre avec Vaiana Giraud, responsable de la production et de la communication à TFTN, Bruno Demougeot, enseignant au CAPF et chef d’orchestre, Antoine Arakino, Reia Poroi et Kalou Gooding, artistes. Texte : SF – Photos : TFTN

Après le succès de la première édition, le concert Tu’iro’o revient avec une deuxième édition le 10 octobre à To’atā. Cette fois, les artistes interpréteront les plus belles chansons de deux grands noms de la musique polynésienne : Barthélémy Arakino et Coco Mamatui.

Ils ont rythmé les soirées des Polynésiens durant des décennies. L’un était le maître incontesté de la musique kaina, le second était une référence de l’écriture musicale et de la chanson polynésienne. « Barthélémy est le roi de la musique pa’umotu. Coco représentait la diversité dans sa musique : un savant mélange de chanson tahitienne avec des influences jazzy. Barthélémy et Coco sont des personnages historiques de l’horizon musical à Tahiti. Rien que de parler d’eux, ça nous rappelle des souvenirs », confie Bruno Demougeot. Cet enseignant du Conservatoire artistique de Polynésie française sera le chef d’orchestre du concert Tu’iro’o. Un concert hommage à ces deux grands noms de la musique polynésienne, qui se déroulera place To’atā le samedi 10 octobre. Bruno Demougeot avait déjà été aux commandes de la première édition, en 2019, qui avait célébré les voix féminines du fenua des années 1980.Le concert avait rencontré un franc succès avec 2 000 spectateurs et des milliers de vues sur le Live Facebook. « C’était juste magique, j’en avais des frissons. Les spectateurs avaient retrouvé les chansons qui les avaient bercés il y a vingt ans, de vrais tubes. Le public entonnait la plupart des chansons. C’était puissant, il y avait une énergie incroyable. »

Des artistes réunis

Sous l’impulsion du ministère de la Culture, la Maison de la culture a donc décidé de réitérer cet événement mais cette fois en hommage à Barthélémy Arakino et Coco Mamatui. Accompagnés d’un orchestre formé par Bruno Demougeot, Antoine Arakino (le cousin de Barthélémy), Kalou Gooding et Reia Poroi interpréteront les plus belles chansons de ces artistes de renom. Ces trois artistes sont bien connus ici au fenua pour animer des soirées dansantes ou donner des concerts mais aussi dans le reste du monde : en Métropole, en Nouvelle-Calédonie ou encore aux États-Unis. « Cette année, on s’est tournés vers des chanteurs très connus, mais qui pourront interpréter un répertoire qui n’est pas le leur », explique Vaiana Giraud, responsable de la production et la communication à la Maison de la culture. « Antoine est un artiste qui se rapproche plus du thème Barthélémy de nos jours. Si Barthélémy est le roi, Arakino est le prince de la musique pa’umotu ! , affirme Bruno Demougeot. Quant à Kalou, il a popularisé la musique de trio. C’est le maître de cette musique, il a repris toutes les chansons polynésiennes. Tous ces musiciens sont la génération d’après qui a créé un passage entre la musique des années 1970-90 et celle d’aujourd’hui. »

Un travail d’équipe

Depuis plusieurs semaines, toute l’équipe s’affaire pour préparer le concert. « Le plus dur c’est de trouver la tonalité de chacun car ils n’ont pas les mêmes tessitures que les chanteurs originaux. Il faut donc coordonner entre les musiciens de l’orchestre et les chanteurs », précise Bruno Demougeot. Autre difficulté pour ce chef d’orchestre :  sélectionner le répertoire : « Il a fallu trouver les chansons avec lesquelles on peut faire un spectacle. Il faut varier le rythme entre lent et plus rapide. » Un travail d’équipe donc, et rigoureux, qui permettra aux artistes de s’enrichir d’une expérience unique. De quoi offrir un beau spectacle au public qui pourra aussi découvrir quelques belles surprises avec l’école Tauariki de Taina Tinirauarii, dont les danseuses interviendront sur plusieurs chansons, et un final avec la chorale de Steeve Reea.

PRATIQUE

• Samedi 10 octobre à partir de 19h30

• Place To’atā

• Tarifs : 1 500 Fcfp pour les adultes et 1 000 Fcfp pour les enfants

• Disponible en live au tarif de 1 200 Fcfp sur le site www.maisondelaculture.pf

• Places limitées, masques obligatoires. L’établissement appliquera les mesures sanitaires notammentavec la vente d’un siège sur deux pour le public.

HT

Des artistes fans de Barthélémy et Coco Mamatui

Antoine Arakino est un habitué de To’atā. L’artiste a accompagné durant sept ans le chanteur Gabilou, et s’y est donc produit plusieurs fois. Antoine a grandi dans la musique avec des parents auteurs et compositeurs. Quant à son cousin, Barthélémy, il partage avec lui quelques points communs. « On a pratiquement la même voix et la même sonorité. On est tombés dans le même marmite », s’amuse Antoine, qui a néanmoins une affection particulière pour Coco Mamatui. « C’est lui qui nous a fait connaitre la scène. Mais c’est aussi lui qui nous a apporté des idées nouvelles dans la musique. Dans la musique kaina, on tourne sur trois accords. Avec Coco, on s’est ouvert à l’harmonie et à l’influence jazzy. » Antoine Arakino a interprété cet artiste bon nombre de fois lors de ces différents concerts en Polynésie. Il n’en reste pas moins qu’il est un fervent défenseur de la frappe pa’umotu, chère à la musique kaina. Il en a d’ailleurs fait la promotion autour du monde : Japon, Chili, Londres, New York ou encore en Inde. Sans nul doute, Antoine Arakino sera dans son élément pour le concert Tu’iro’o.

Reia Poroi quitte rarement le micro. Elle est par excellence la chanteuse des reprises polynésiennes. Bal du 14 juillet, bringue live… Reia chante en duo ou en trio pour de nombreuses occasions. Elle participe notamment à l’hommage aux grandes voix féminines de la chanson polynésienne, Vahine hīmene Tahiti. Elle connait bien Antoine et Kalou pour avoir déjà partagé des scènes avec eux. À la question « qui de Coco Mamatuhui ou de Barthélémy a sa préférence ? », Reia ne veut pas choisir : « Coco Mamatuhui a donné beaucoup de chansons à des voix féminines. Je pense en particulier à Esther Tefana. Quant à Barthélémy, bien sûr je l’adore et j’ai toujours chanté ses chansons, même si le public est moins habitué à entendre des voix féminines pour reprendre cet artiste. »

Pour Kalou Gooding, ce concert Tu’iro’o est un hommage à deux personnalités qu’il connait bien. Et pour cause, Coco Mamatui est son oncle tandis que Barthélémy a partagé les bancs de la même école de Faa’a au milieu des années 1960. « Coco, c’est mon oncle. En 1969, lorsqu’on m’a offert ma première guitare, c’est avec lui que j’ai joué mes premières notes. Quelques années plus tard, Coco m’a coaché pour un concours musical et j’ai gagné ! […] J’avais connu Barthélémy à l’école, mais nous nous étions perdus de vue. En 1978, je suis revenu du Japon et je l’ai découvert sur scène. C’était devenu un chanteur populaire. Nous avons plusieurs fois joué ensemble notamment au Kikiriri. »

Légendes

La première édition du concert Tu’iro’o avait connu un vrai succès avec un public qui connaissait les chansons par cœur.

Bruno Demougeot est à nouveau le chef d’orchestre de ce concert.

Vous aimerez aussi...