Hiro’a n°145 – Le saviez-vous : Ramona Tevaearai : une jeune voix de l’artisanat

Le Saviez-vous ? Service de l’artisanat traditionnel (ART) – Pu Ohipa rima ΄i

Ramona Tevaearai : une jeune voix de l’artisanat

Rencontre avec Ramona Tevaearai, présidente du Comité organisateur des expositions artisanales des Îles Australes de la Polynésie française – Texte et Photo : Alexandra Sigaudo-Fourny

L’absence de transmission, le désintérêt des plus jeunes pour leur culture, la perte des savoir traditionnels sont des sujets récurrents qui inquiètent et questionnent dans le milieu de la culture, de l’artisanat. Puis on rencontre des personnalités comme Ramona Tevaearai et l’horizon semble immédiatement moins sombre.

Ramona Tevaearai, trente-trois ans, est membre du CESEC (Conseil économique, social, environnemental et culturel) où elle représente les fédérations artisanales et culturelles des Marquises, des Tuamotu- Gambier, des Australes et des Îles Sous-le-Vent. Lorsqu’elle quitte le CESEC, c’est pour se consacrer à sa nouvelle activité de présidente du Comité organisateur des expositions artisanales des Îles Australes de la Polynésie française (COEAA). Entre les deux, Ramona tresse. « J’ai toujours la main sur le pandanus », assure la jeune femme. De son enfance à Vairao, elle se souvient de ses premiers pas en vannerie, guidés par sa grand-mère maternelle originaire de Rurutu. « En 2004, ma grand-mère est repartie vivre sur son île, deux ans plus tard je la rejoignais. J’avais vingt ans. Depuis, je vis toujours à Rurutu et je tresse sans relâche, parfois très tard dans la nuit pour finir mon travail. »

Sa grand-mère lui apprend les bases : comment couper le pandanus, le faire sécher, l’enrouler… ainsi que les premiers points de vannerie. Pour le reste, elle observe les femmes réunies dans les pupu, ces groupes de femmes qui tressent ensemble les unes pour les autres. « Le tressage fait vivre les familles de Rurutu. Il faut maintenir ces savoir-faire en invitant les jeunes à s’y intéresser et en incitant les plus anciens à partager leurs connaissances. Pour ma part, il me reste tant de choses à apprendre encore. » Membre de l’association Rima’i no Avera depuis 2015, Ramona Tevaearai en est la vice-présidente depuis 2017 à la demande du bureau qui souhaitait justement impliquer davantage les jeunes du village. Un poste qu’elle occupe encore aujourd’hui en plus de son siège de présidente du COEAA. Là encore, c’est une volonté de mettre en avant les jeunes qui l’a propulsée sur le devant de la scène. « C’est une charge de travail et des responsabilités très importantes, mais je suis bien épaulée et dès que j’ai des questions, le service de l’artisanat est là pour me répondre », assure Ramona qui aujourd’hui est au fait des problématiques de l’artisanat, à savoir le maintien des savoir-faire traditionnels, la transmission et aussi la protection de ce savoir. Avec enthousiasme, elle remplit son rôle de présidente. Un poste qu’elle laissera à un artisan de Raivavae dans le cadre du bureau tournant en 2020. En attendant, Ramona et le bureau du

COEAA s’affairent à la préparation du 18e salon artisanal des Îles Australes avec notamment la réception de tout l’artisanat envoyé par containers. Le salon se déroule du 21 octobre au 3 novembre, dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie française et met en exergue les bienfaits de la mer et de la nature, un thème choisi par l’île de Raivavae. Outre l’achat de créations artisanales sur les stands, les visiteurs pourront découvrir tout le savoir-faire de cet archipel à travers les différents concours proposés.

Pratique

18e salon de l’artisanat des îles Australes

• Du 21 octobre au 3 novembre

• Hall de l’Assemblée de la Polynésie française

• Entrée libre

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