N°126 – Renouer les liens avec nos voisins du Pacifique

 

Musée de Tahiti et des îles (MTI) – Te Fare Manaha

 

Rencontre avec Miriama Bono, directrice du Musée de Tahiti et des îles. Texte SF. Photos MTI

 

IMG_7920Du 16 au 19 février, la directrice du Musée de Tahiti et des îles s’est rendue en Nouvelle-Zélande pour rencontrer les équipes scientifiques de deux musées de l’île. L’objectif : développer les partenariats régionaux et poursuivre l’inventaire des objets polynésiens dans le Pacifique.

 

Depuis 2016, le musée d’Auckland en Nouvelle-Zélande a lancé un projet afin de rassembler les objets d’art du Pacifique entreposés dans ses sous-sols. Ce projet appelé « Pacific Collection Access Project » (PCAP), qui devrait durer trois ans, a pour objectif de faire revivre ces collections en demandant aux détenteurs de savoir de venir partager leurs connaissances en se joignant aux communautés auxquelles elles appartiennent avec cette idée de documenter les fiches techniques de chaque objet. Après les îles Cook et Fidji, autour de la communauté tahitienne d’être invitée par le musée d’Auckland. Ainsi, la directrice du Musée de Tahiti et des îles s’est rendue en Nouvelle-Zélande du 16 au 19 février dernier. « Trois cent cinquante objets polynésiens ont été étudiés. Le Musée de Tahiti et des îles a été invité à se joindre à ces recherches, comme nos voisins du Pacifique l’ont fait précédemment. Ce nouveau type de travail sur les collections, en associant les communautés polynésiennes, est très intéressant et porteur d’une nouvelle vision de la présentation des collections. », explique Miriama Bono qui a pu assister à une cérémonie de présentation des collections le 16 février du Auckland War Muséum d’Auckland. La directrice du Musée de Tahiti et des îles a ainsi pu rencontrer les équipes scientifiques du musée d’Auckland et du musée Te Papa à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande.

 

Mutualiser les savoir-faire

 

Durant quatre jours, plusieurs discussions ont eu lieu. « Nous envisageons de pouvoir collaborer avec les deux institutions pour des programmes de partenariats techniques et scientifiques, mais également pour pouvoir effectuer des demandes de prêts d’objets dans le cadre du projet de rénovation de la salle d’exposition permanente du Musée de Tahiti et des îles », souligne la directrice de l’établissement. Lors de ces discussions, il a également été question de faire voyager les expositions du musée de Tahiti en commençant notamment par l’exposition « La danse des costumes #3 » qui doit être présentée au public du 15 au 20 juin prochain. Ces rencontres sont primordiales afin de renouer des relations avec les musées de la région et ainsi mutualiser les savoir-faire de chacun à la fois d’un point de vue technique mais également dans le domaine de la recherche. « Le développement des nouvelles technologies et l’informatisation de nos bases de données nous permettrons à terme de mutualiser nos informations. C’est intéressant pour les visiteurs d’un musée de savoir que l’on peut retrouver dans notre musée et dans celui du Te Papa des pièces similaires. C’est intéressant aussi pour nos chercheurs… ». A plus long terme, cette collaboration peut aussi permettre le développement d’outils numériques communs.

 

Des échanges

 

Au-delà des échanges d’informations ou d’objets, cette collaboration a également pour but de marquer l’ancrage culturel dans la région. « Le projet mené par le Musée d’Auckland est une expérience régionale qui permet de réunir toutes les communautés du Pacifique et de penser les collections autrement », précise Miriama Bono, qui rappelle que l’objectif reste de promouvoir le patrimoine polynésien mais également de développer des partenariats régionaux. « Cela nous donne aussi l’opportunité de poursuivre le travail d’inventaire des objets polynésiens détenus par d’autres Musées que nous avons déjà entrepris ».  Ce n’est pas la première fois que le Musée de Tahiti et des îles collaborent avec un musée. En effet, l’établissement a déjà signé une convention de partenariat avec le Musée du Quai Branly Jacques Chirac, à Paris. Grâce à cette convention, un prêt sans échéance définie a été effectué permettant au Musée de Tahiti et des îles de conserver par exemple, en salle d’exposition permanente, un tambour des îles Gambier qui avait été montré au public lors de l’exposition ‘Mangareva’ au Musée de Tahiti et des îles. « Nous avons également prêté au Musée du Quai Branly Jacques Chirac 19 pièces pour l’exposition Mata Horta », ajoute Miriama Bono. En revanche, cela faisait longtemps que des échanges n’avaient pas été réalisés avec nos voisins du Pacifique. « Les deux Musées de Nouvelle-Zélande sont d’accords pour nous prêter des objets que nous pourrions présenter dans notre prochaine scénographie, il nous faut maintenant travailler plus en détails avec eux sur les conditions de prêts ». Lors de cette rencontre, les responsables des musées ont également évoqué le principe de prêts d’expositions, tel que « La danse des costumes #3 », mais il reste encore à définir les modalités et le calendrier. En attendant, cette collaboration marque le début d’un échange du patrimoine culturel polynésien dans la région du Pacifique qui est voué à se pérenniser.

 

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