N°103 – Une coupe du monde de ‘ori tahiti place To’ata

afficheMaison de la Culture – Te Fare Tauhiti Nui

Conservatoire Artistique de Polynésie française – Te Fare Upa Rau

Texte : ASF. Photos : Matani Kainuku

Rencontre avec Matani Kainuku, organisateur de la coupe du monde de ‘ori tahiti.

 

Le 9 avril, danseurs locaux et internationaux pourront se produire place To’ata lors de la coupe du monde de ’ori tahiti. Une compétition qui se terminera par un concert de Mevina Liufau et qui s’inscrit dans une semaine totalement dédiée à la danse traditionnelle.

Permettre aux meilleurs danseurs de ‘ori tahiti, quel que soit leur pays d’origine, de se confronter sur la place To’ata, tel est l’objectif de la coupe du monde de « ’ori tahiti » organisée par Matani Kainuku, chef de la troupe Nonahere, en partenariat avec la Maison de la Culture, le Conservatoire Artistique et Porinetia Adventures. Un rendez-vous festif le 9 avril qui clôturera ainsi la 1ère édition du Heiva international, prévu du 1er au 10 avril. Cette compétition internationale accueille uniquement des danseuses et des danseurs solistes ayant déjà eu un prix reconnu en ‘ori tahiti en Polynésie française ou à l’étranger et celles et ceux diplômés du Conservatoire ou en cours d’obtention. L’idée est de permettre aux meilleurs danseurs locaux et étrangers de se confronter ici même où, chaque année, le Heiva réunit les troupes polynésiennes amateurs et professionnelles. « Au Heiva, les étrangers sont limités dans chaque groupe. Cette fois, ils seront seuls sur la scène et pourront se confronter à des danseurs tahitiens, mais aussi japonais, américains, mexicains, etc. », souligne Matani qui compte déjà huit étrangers inscrits. Pour lui, il ne s’agira pas d’enchaîner les prouesses techniques sur scène, mais plutôt d’interpréter les chansons et donc de saisir le sens des textes. « La compréhension de la langue est très importante, cela permet la compréhension de la culture. Trop de personnes dansent sans comprendre ce qu’ils racontent » regrette Matani qui a donc décidé de faire de la langue le fil conducteur de toute cette semaine. Pour les danseurs, cela se traduit par l’apprentissage de cinq otea et cinq aparima sur des thématiques, textes et musiques imposés. «Les inscrits ont déjà reçu les thématiques et les traductions pour les textes. Le soir du concours, ils tireront au sort un thème qu’ils devront interpréter à leur guise pendant deux minutes sur scène », précise l’organisateur. Mer, ’uru, fleurs de tiare Tahiti, lune ou étoile, oiseau ou cochon sauvage sont les propositions sur lesquelles ils devront peut-être s’exécuter pour le otea. En aparima, les cinq musiques retenues sont « Muriaroha » et sa danse dédiée à l’amour aussi puissant que le ciel et la montagne qui s’unissent à l’horizon ; « Te tama pehe », une chanson dédiée à l’enfant écrivain et à la transmission des savoirs ; « Vahine no tahiti » consacre la femme polynésienne qui ressemble à une fleur ; « Purotu o te hura » met en avant la beauté et la danse et « Te here », la version polynésienne de l’Hymne à l’amour d’Edith Piaf. Une version proposée par le groupe Nonosina et dont le leader, Mevina Liufau, offrira un concert exceptionnel en seconde partie de soirée. Cet interprète américain d’origine polynésienne, chanteur et danseur qui a évolué dans des groupes polynésiens comme Hei Tahiti, chantera des chansons tahitiennes et anglaises accompagné d’un chœur et d’un orchestre. Une captation de la soirée est prévue avec une diffusion en streaming sur Internet.

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Coupe du monde de ‘ori tahiti : Pratique

  • Compétition de danse solo et concert de Mevina Liufau
  • Samedi 9 avril, à 18h
  • Place To’ata
  • Tickets en vente à la Maison de la Culture
  • Pour les différents événements organisés du 1er 
au 10 avril, renseignements au 87 78 60 – [email protected]
  • + d’infos : 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf

 

Interview de Matani Kainuku

Vous organisez une coupe du monde de ‘ori tahiti le 9 avril, celle-ci s’inscrit dans une semaine dédiée à la danse, pouvez-vous nous en parler ?

La coupe du monde de ‘ori tahiti clôt la 1ère édition du Heiva international qui se déroule du 1er au 10 avril. Tout au long de cette semaine, plusieurs rendez-vous culturels sont prévus autour de la danse. Le concept est, sur un temps restreint, d’offrir une formation continue pour les acteurs locaux et internationaux.

Concrètement que va-t-il se passer ?

Ca commence le 3 avril avec un tour de l’île. Nous visiterons des lieux en lien avec le ‘ori tahiti ou qui nourrissent le ‘ori tahiti par des légendes. Cela se terminera à la Pointe Vénus, à Mahina, avec un ma’a Tahiti. Cette journée est ouverte à tous. Du 4 au 7 avril, nous organisons le ‘ori tahiti Master class international au Conservatoire. Ce master class s’adresse aux chefs de groupe, à ceux qui enseignent dans une école ici ou à l’étranger. L’idée est de leur apporter une meilleure expertise de cette discipline, de leur offrir une formation continue sur comment enseigner le ‘ori tahiti. Il y aura plusieurs intervenants comme Tiare Trompette, Makau Foster, Coco Tirao. Le jeudi 7 avril, en fin de journée, nous proposons un concours de danse ouvert à tous sur des chansons imposées dans différentes catégories. Il s’agit du ‘ori tahiti compétition i Matavai, à l’hôtel Pearl Beach Resort d’Arue. Enfin, le 9 juillet, nous avons la coupe du monde et le concert de Mevina Liufau qui vient avec Nonosina Japan et Nonosina USA.

Pour les concours vous imposez les thèmes et les chansons, pourquoi ?

Le fil conducteur de cette semaine est la langue tahitienne comme vecteur du ‘ori tahiti. La langue est importante pour la compréhension et l’interprétation de la danse. En imposant les thèmes, nous obligeons les danseurs à réfléchir et à comprendre le sens des textes.

Des représentants de plusieurs pays ont déjà annoncé leur participation ?

Oui, Etats-Unis, Japon, Mexique…Ces étrangers veulent venir se former à la source. Ils veulent avoir un vrai parcours culturel. Ils connaissent très bien la technicité, ils n’ont pas besoin des Tahitiens pour cela, par contre ils veulent comprendre la langue et la culture pour mieux danser.

 

 

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