N°93 – Toakura dans la peau des Mamaia

Photo 8 sepia Christian Durocher OK IMG_9952Conservatoire artistique de la Polynésie française – Te Fare Upa Rau

 

 Rencontre avec Mateata Le Gayic, chef du groupe Toakura et Moana’ura Tehei’ura, metteur en scène.

Rédaction : VH – Photos : C. Durocher

 

Chaque samedi du mois de juillet, la troupe Toakura investira le marae Arahurahu de Paea pour faire revivre les Mamaia le temps d’un spectacle inédit, « Te Aroha Mamaia ». Plus d’une centaine d’artistes se réuniront pour vous raconter en chants et danses, dans un style épuré, leur vision de l’histoire et du culte des Mamaia.

 

En ce doux mois de juillet, le site du marae Arahurahu respirera aux rythmes des pas, aux sons des voix et des instruments de musique. Le groupe Toakura, mené par Mateata Le Gayic, y présentera chaque samedi après-midi son nouveau spectacle, « Te Aroha Mamaia ». Écrite par Patrick Amaru, l’histoire se situe au 19ème siècle à Tahiti, quand les Mamaia, ces gardiens du culte polythéiste et des arts traditionnels, résistant au nouvel ordre imposé par les missionnaires protestants et persécutés, sont contraints de s’exiler au fond des vallées pour s’adonner à leurs pratiques. « Te Aroha Mamaia » raconte plus précisément l’histoire fictive de Tarafati, fils du grand prêtre Temoe, le chef d’un clan de Mamaia reclus dans la vallée où se situe le marae Arahurahu. Tarafati a renié ses origines, son clan, son père, pour suivre la nouvelle religion, le christianisme. Puis, un jour inattendu, il se rend dans cette vallée accompagné de son épouse, pour aller à la rencontre de son père Temoe. Là-bas, un drame se joue.

 

Une vision personnelle

 

« Te Aroha Mamaia » n’est pas une reconstitution historique, mais se veut proche de la réalité, notamment au travers des différentes cérémonies figurant dans le spectacle. Une reconstitution historique aurait été délicate à réaliser, étant donné le peu de données existantes au sujet des Mamaia. Le choix de la fiction était plus propice à la réflexion menée par Patrick Amaru, Mateata Le Gayic et Moana’ura Tehei’ura. Car à travers ce spectacle, ils souhaitent interpeller le public et l’amener à se poser les mêmes questions, ou presque, que Tarafati. Et si la vraie histoire s’était déroulée autrement ? Et si d’autres choix avaient été faits ? Et si…

 

Un retour aux bases

 

Ce spectacle,  un peu comme Tarafati et sa prise de conscience, se veut être un retour aux bases de la culture polynésienne. Exit les ‘aparima chantés sur quelques accords de guitare ou de ukulele. Ce sont les chants polyphoniques, himene ru’au et tarava tahiti du groupe O Faa’a qui résonneront entre les ‘ote’a. Les sonorités seront enrichies du son des pahu, tari parau, to’ere et autres instruments réalisés par les musiciens eux-mêmes. Même mot d’ordre pour les costumes, conçus par Agathe Le Gayic. Qu’ils soient en végétaux frais, en végétaux secs ou en coquillages, ne seront utilisés que des matériaux issus des ressources du fenua.

 

Un travail d’équipe

 

Ce style épuré, sans artifices, est loin de faire affront à la beauté et au poignant du spectacle. Bien au contraire, c’est ainsi que se révèle le talent des artistes et que la magie opère. Parmi la centaine d’artistes présents, on compte 30 danseurs, 30 danseuses, 20 acteurs-figurants, 40 chanteurs et 15 musiciens. La musique, uniquement des créations originales, a été composée par Vaimoana Urarii, en accord avec le thème écrit par Patrick Amaru et les chorégraphies imaginées par Mateata Le Gayic et Moana’ura Tehei’ura, pour un rendu sans fausse note.

 

 

 

« Te Aroha Mamaia » : Pratique

Au marae Arahurahu de Paea

Les samedis 4, 11, 18, 25 juillet et le samedi 1er août, à 16h00

Tarif unique : 2 000 Fcfp

Billetterie : Radio 1 Fare Ute, Carrefour Arue, Faa’a et Punaauia, ou en ligne sur www.radio1.pf

+ d’infos : 40 50 14 14

 

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