Le Heiva, ça commence en juin !

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Même s’il en est la pierre angulaire, le Heiva i Tahiti ne se résume pas au concours de chants et danses de juillet. Les écoles de danse, la rencontre ‘ōrero des écoles primaires des cinq archipels, le grand gala du Conservatoire sont autant d’évènements intrinsèques à la plus grande fête de notre culture.

C’est leur premier Heiva des écoles…

CJA Outumaoro

Ce n’est pas du tout une école de percussions puisqu’il s’agit du « Centre pour Jeunes Adolescents » de Punaauia, où l’apprentissage est basé sur les métiers du bâtiment, du bois, de l’artisanat, de la terre et de mer. Mais un programme « Vie, langues et culture polynésiennes » est associé à la formation et c’est dans ce contexte que Simplicio Lissant, le directeur, a instauré depuis octobre 2010 un atelier de percussions. Celui-ci rencontre un franc succès auprès des jeunes.

 

Pourquoi un atelier de percussions au sein d’un CJA ?

Parce que les percussions font partie de notre culture et représentent une pratique intéressante à ce niveau là. Apprendre un instrument traditionnel permet d’être sensibilisé à certains aspects culturels, cela favorise également la socialisation, l’estime de soi et l’imagination. Jouer de la musique est une initiative à travers laquelle le jeune peut exercer sa créativité et construire des compétences transférables à d’autres champs disciplinaires. C’est donc une démarche de valorisation globale.

Qui enseigne à vos élèves ?

Nous avons la chance d’avoir à nos côtés un chef d’orchestre particulièrement réputé depuis de nombreuses années : Iriti Hoto. Il a accepté de transmettre son savoir à nos élèves, c’est une fierté d’apprendre avec une sommité pareille ! Ils sont une douzaine à participer à cet atelier et nous sommes tous enchantés par leur motivation. Iriti a même été surpris de leur capacité à apprendre vite et bien, car pour la majorité d’entre eux les percussions étaient une vraie découverte. Nos jeunes ont révélé tant d’aisance et d’intérêt pour la pratique des instruments que cela nous a poussé à aller encore plus loin, en leur proposant de participer au Heiva des écoles.

C’est donc la première fois qu’ils monteront sur la scène de To’ata ?

Absolument ! Et ils en sont très heureux, d’autant que nos apprentis musiciens commencent à prendre goût aux représentations : ils ont joué pour la première fois en public lors de l’inauguration du dispensaire de Punaauia en décembre, puis en mars à l’occasion de la finale de ‘orero des écoles de la commune. Nos élèves se préparent donc à cet événement culturel important qui sera une fête pour nous tous en plus d’être une belle reconnaissance de leur travail.

Nihiau

Cette école de danse qui a ouvert ses portes en septembre 2009 à Pirae est dirigée par une jeune danseuse chevronnée : Nanihi Croteau. Plus de 80 danseuses, des petites aux adolescentes, suivent la passion de Nanihi  pour le ‘ori tahiti. L’école participera pour la première fois depuis sa création au Saint-Graal des apprentis danseurs, le Heiva des écoles. Rencontre avec Nanihi.

A tout juste 20 ans, tu as créé ta propre école de danse il y a deux ans : une grande aventure ?

Oui, c’est vrai, mais ça a toujours été mon rêve. Je danse depuis que j’ai 2 ans et c’était pour moi l’aboutissement de mon parcours de danseuse – une forme de reconnaissance. J’attendais simplement d’être prête pour sauter le pas et c’est la naissance de mon fils, il y a un peu plus de deux ans, qui a été l’élément déclencheur. La responsabilité de son avenir m’a ouvert les yeux !

Tu danses depuis tellement longtemps, ça ne doit pas être ton premier Heiva…

C’est le premier Heiva auquel je participe en mon nom, ce qui change considérablement la donne ! Il s’agit pour moi de tout gérer, des costumes à la musique en passant par la chorégraphie, pour 80 danseuses. C’est donc vraiment une toute nouvelle expérience, très intense à tous les niveaux ! Heureusement, Heiva Nui nous accompagne avec efficacité et écoute dans toutes les démarches nécessaires aux inscriptions et à l’organisation de notre prestation.

Quelle sera la particularité de ton spectacle ?

Il sera décomposé en une trentaine de tableaux différents, offrant à tous les niveaux de danseuses un passage adapté. En terme de création, cela fait un an que je prépare ce spectacle, dont une partie est inspirée de l’œuvre de l’artiste Bobby Holcomb. On oublie trop souvent de les citer alors que leur collaboration est indispensable : les musiciens. Je ne travaille qu’avec la présence d’un orchestre, pas avec de la musique préenregistrée, car danseurs et percussionnistes ne font qu’un.

Heiva des écoles de danse : pratique

– Du 4 au 11 juin, de 17h à 21h

– Place To’ata

– Tarifs des places : de 500 à 1500 Fcfp

– Billetterie aux Carrefours Arue et Punaauia et sur www.radio1.pf

+ d’infos au 50 31 00 – www.heivanui.com

26 écoles participent, voici le programme précis :

Samedi 4 juin

ORI HEI 17h40 – 17h55
VAHEANA 18h00 – 18h30
TEVAI 18h35 – 19h05
RAINEARII 19h10 – 19h40
ARUHOIA 19h45 – 20h15

Dimanche 5 juin

TUMATA 17h10 – 17h25
TE MANA TE HAU 17h30 – 18h00
ORIRAU 18h05 – 18h35
MATEHAUNUI 18h40 – 19h10
HINAITI 18h40 – 19h10

Jeudi 9 juin

ARATAI (Percussions) 17h40 – 17h55
TAMARIKI POERANI(1) 17h40 – 17h55
A ORI MAI 18h35 – 19h05
NANIHI 19h10 – 19h40
TE TAMA AHI (feu) 19h45 – 20h15

Vendredi 10 juin

HEIRAGI 17h40 – 17h55
TEIKOHAI 18h00 – 18h30
HEI’ORI 18h00 – 18h30
HANIHEI 19h10 – 19h40
POEHERE 19h10 – 19h40
NIHIAU 20h20 – 20h50

Samedi 11 juin

CJA OUTUMAORO

(Percussions)

17h10 – 17h25
HEIKOHEI 17h30 – 18h00
TAMARII POERAVA 18h40 – 19h10
ARATO’A 18h40 – 19h10
NONAHERE 18h40 – 19h10
TAMARIKI POERANI(2) 19h50 – 20h20

’A ōrero i tō ’āi’a* : 3ème rencontre ‘ōrero

Quand les jeunes expriment leurs traditions

La rencontre de ‘ōrero des écoles primaires aura lieu vendredi 17 juin place To’ata. L’occasion pour les 25 lauréats de tous les archipels de la Polynésie française de révéler leur maîtrise de cet art déclamatoire ancestral, enseigné depuis maintenant trois ans dans les établissements du premier degré. Tout au long de l’année scolaire, un concours de ‘ōrero est organisé par la Direction de l’Enseignement Primaire (DEP) avec la cellule Langues et Culture Polynésiennes. Des présélections sont effectuées sous forme de concours inter-écoles puis inter-circonscriptions pour aboutir à la sélection de 25 lauréats des différents archipels. Le 17 juin, tous ces vainqueurs monteront sur To’ata pour déclamer dans leur langue d’origine (reo tahiti, reo pa’umotu, ’eo ’enana, reo magareva, reo rurutu, rimatara, ra’ivavae, et tupua’i), invitant le public à un voyage linguistique et culturel authentique. Il ne s’agit pas, ce soir-là, d’un concours, mais bien d’une rencontre des langues polynésiennes : pas question de mettre celles-ci en compétition, chacune ayant son originalité.

Les langues, une priorité

L’apprentissage des langues polynésiennes est devenue une priorité en matière d’éducation. L’intégration du ‘ōrero à l’école a pour objectif principal l’appropriation par les élèves de primaire de leur culture et de leur langue à travers cet art. En outre, par le biais de la déclamation en public d’un texte, il ne fait aucun doute que l’élève gagne en assurance : car contribuer au développement personnel des enfants et à leur réussite fait lui aussi et surtout partie des objectifs de l’éducation !

Parole à… Mirose Paia, responsable de la cellule « Langues et Culture Polynésiennes » à la Direction de l’Enseignement Primaire

« Cet évènement est une action forte pour la promotion de nos langues que nous devons ensemble valoriser et soutenir afin de permettre la continuité de la transmission du patrimoine culturel et linguistique aux élèves et par les élèves. Un grand merci aux deux professeurs de ‘ōrero, Rufina Tetumu et Abel Teahua, qui font un travail remarquable auprès des enseignants et enfants aux quatre coins de la Polynésie. Les concours et rencontres autour du ‘ōrero gagnent de plus en plus de succès car ils fédèrent un grand nombre d’acteurs et de partenaires : enseignants, élèves, familles, communes, matahiapo, associations, etc. Le talent des élèves fait le reste. »

encadré

‘Ōrero

Le ‘ōrero désigne deux réalités : le discours et celui qui le porte. C’est l’art de manier les mots de manière à capter l’attention et à convaincre une assistance. Le terme désigne également la parole même, l’essence du parler, l’éloquence, la rhétorique, le discours.

3ème rencontre ‘ōrero : pratique

– Vendredi 17 juin, à 18 heures

– Place To’ata

– Gratuit

– Possibilité de retirer vos places dès maintenant à Heiva Nui

+ d’infos : 50 31 00 – www.heivanui.com

* « Parle-moi de ta terre »

Gala du Conservatoire

Le Conservatoire Artistique de la Polynésie française, Te Fare Upa Rau, propose comme tous les ans au public son grand Gala de fin d‘année. Ce magnifique spectacle de tous les arts vient clore le Heiva des écoles de danse et ouvrir le Heiva des grands groupes. Un moment exceptionnel réunissant près de 700 jeunes artistes, issus des arts traditionnels et classiques, pour un spectacle où le métissage culturel s’exprime dans toute sa splendeur.

Les forêts, la nature au cœur de notre vie

Le thème central de cette année, sur lequel ont planché près de 600 élèves du département des arts traditionnels, met en lumière les forêts, thématique adoptée par l’Organisation des Nations Unies pour 2011 et développée par de magnifiques textes de Mamie Louise Kimitete, qui seront chantés par tous les élèves. La multitude et la nécessité de ces espaces seront valorisées aussi bien par les musiques, les chorégraphies, le rythme et les costumes.

Les arts classiques au rendez-vous

Le gala ne serait pas si grandiose sans la prestation des ensembles du département classique !  Cette année, la petite harmonie du conservatoire, qui réunit les jeunes talents pratiquant les instruments à vent, et le grand orchestre symphonique de l’établissement seront à l’affiche, avec de belles surprises.

Gala du Conservatoire : pratique

– Samedi 18 juin, à 18h

– Place To’ata

– Tarifs des places : de 500 à 1500 Fcfp

– Réservations au 50 14 14

+ d’infos : www.conservatoire.pf

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