Hiro’a n°166 – Le saviez-vous ? « On ne demande pas un haut niveau, on demande un niveau d’exception »

Le saviez-vous ?

Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) – Te Fare Upa Rau

Rencontre avec Fred Cibard, chargé de communication du Conservatoire artistique de la Polynésie française. Texte : Lucie Rabréaud – Photos CAPF

 

« On ne demande pas un haut niveau, on demande un niveau d’exception »

 

Le Conservatoire artistique de la Polynésie française compte plusieurs lauréats parmi ses élèves de l’année 2020-2021. Une année très particulière où ils ont su rester motivés, et certains ont même épaté le jury.

 

Tous les ans, la fin de l’année scolaire se charge de tensions, de stress et d’excitation. À partir de la fin du mois de mai, les examens commencent au Conservatoire artistique de la Polynésie française. Certains valident leur cycle et passent au niveau supérieur, mais d’autres passent devant le jury pour leur examen : brevet d’études traditionnelles, certificat d’études traditionnelles ou diplôme d’études traditionnelles (toujours appelé la Médaille d’or). En danse traditionnelle, seule Meili Chang Chen Chang a obtenu sa Médaille d’or. « L’examen est extrêmement difficile. Les élèves ont un passage création, un passage imposé, un mémoire à rendre sur le thème choisi et des unités de valeur à valider (΄ōrero, assistance chorégraphique aux professeurs, instruments et culture générale polynésienne) », explique Fred Cibard, chargé de communication du CAPF. Et attention, pour obtenir ce diplôme la moyenne de 17/20 est exigée. « Quand tu obtiens 16/20, tu es très bon mais c’est raté. C’est terrible ! » La danseuse s’est exécutée devant un jury de professionnels composé de Fabien Dinard, le directeur du CAPF, Moana΄ura Tehei΄ura, danseur et chorégraphe, Fabiola, secrétaire du CAPF et ancienne danseuse, Manouche Lehartel, danseuse, chef de troupe, ancienne directrice du Musée de Tahiti et des îles et Heiti Teiva, ancienne Médaille d’or du CAPF. En certificat de fin d’études traditionnelles, l’étape précédant la Médaille d’or, cinq sur six candidats ont été reçus dont Ariipeu Tirador Rony Marama et Brunel Kauehi, qui ont reçu la mention « très bien à l’unanimité ». Une rareté ! Pour le brevet d’études traditionnelles, encore en dessous, quatre sur cinq élèves ont réussi leur examen.

 

En classique, Teva Lecoutre a obtenu sa Médaille d’or en trombone. Et André-Yves Nasone a validé sa dominante instrumentale qui est le chant lyrique avec une mention très bien. Il lui reste des unités de valeur à valider et il aura sa Médaille d’or. Gabriel Yeung a obtenu son certificat d’étude musicale en tuba et Mahanora Ariitahi en violoncelle avec les félicitations du jury. Du côté de la classe d’art dramatique et de celle de l’art visuel, et en musique actuelle, des élèves ont passé leur examen de cycle pour continuer leurs études au cycle supérieur. Niobe Masurier et Gavin Vidis-Sibani ont obtenu leur certificat d’étude en art dramatique, mention très bien pour le premier et mention bien pour le second. Tous ces élèves se retrouveront l’année prochaine pour tenter d’obtenir leur Médaille d’or. Pour le Conservatoire, « c’est une bonne année ». Surtout que l’activité reprenait mais avec toute l’incertitude liée à la pandémie de Covid-19. « Les élèves ont réussi à rester mobilisés, ce qui n’était pas évident. » En plus de la préparation de leur examen de fin d’année, ils participent aux spectacles du Conservatoire, la scène fait partie de leur apprentissage, et certains encadrent les plus petits. Une fois diplômés, plusieurs voies possibles s’ouvrent à eux : en traditionnel, les Médailles d’or peuvent ouvrir leur école, devenir premier danseur dans les troupes professionnelles, assister les professeurs du Conservatoire. Dans le cursus classique, certains continuent en métropole, à l’image d’Oscar Descamps, Médaille d’or en batterie, qui vient d’obtenir son diplôme d’État de musique actuelle amplifiée (batterie) ; de Viriamu Itae-Tetaa en seconde année du Conservatoire national supérieur de Paris en piano ; de Joachim Villedieu qui poursuit ses études en violoncelle en Suisse ; de Leila Rifflart qui a intégré le Conservatoire de Lille en chant lyrique… « Les examens de fin d’année du CAPF sont des examens de haut niveau qui ne permettent pas l’erreur. On ne demande pas un haut niveau, on demande un niveau d’exception. Il s’agit de préparer les élèves à ce qui les attend, que ce soit sur scène ou lors d’auditions. »

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