N°97 – La culture, vecteur de liberté

Maison de la Culture11407252_688383067932854_2553820670890533332_n

Service du Patrimoine Arichivistique

 

Rencontre avec Yvan Colin, directeur par intérim du SPIP.

 

En partenariat avec la Maison de la Culture et le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel, le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de Nuutania (SPIP) propose, depuis le mois de juillet, des séances Cinematamua. Le rendez-vous devient trimestriel ; la prochaine projection a lieu mi octobre. L’occasion pour Yvan Colin, directeur par intérim du SPIP, de revenir plus largement sur l’importance de la culture en milieu carcéral.

 

Pourquoi avez-vous souhaité diffuser Cinematamua à Nuutania ?

Nous faisons, depuis plusieurs années, le constat d’une perte de repères notamment chez les plus jeunes. Ils ne se retrouvent pas dans la société polynésienne actuelle et ont besoin de se raccrocher à des valeurs. L’accès à la culture est un des éléments du parcours de réinsertion d’une personne placée sous main de justice.

 

Quel est l’objectif des ces projections ?

Les films proposés dans Cinematamua représentent l’occasion, pour les personnes placées en détention, de découvrir ou de redécouvrir des images de la Polynésie d’autrefois et de s’exprimer autour de valeurs partagées. La détention n’est qu’un passage dans la vie. Bien que les personnes soient là pour purger une peine, nous devons nous attacher à maintenir le lien avec l’extérieur. Par ces interventions – il y a également des cours d’arts plastiques, de yoga, etc. – nous tentons de limiter la désocialisation. La culture est un formidable vecteur d’expression et de liberté. La prison est un lieu de privation mais il peut en émerger du positif, à condition d’apporter aux personnes des leviers de changement.

 

La première séance a-t-elle été appréciée ?

La première séance s’est déroulée le 2 juillet dernier et a en effet suscité l’intérêt des spectatrices et spectateurs. Elles et ils sont venus nombreux se remémorer l’ambiance des Tiurai des années 60 à 70. Certains ont même découvert une Polynésie, de leurs parents ou de leurs aïeux, qu’ils ne connaissaient pas. Se rendre compte des évolutions par le biais de l’image, c’est parlant en plus d’être agréable. La présence aux activités repose sur la base du volontariat. Tous n’adhèrent pas forcément mais ils sont nombreux à apprécier ces interventions extérieures qui éveillent la curiosité.

 

Témoignages…

 

Le 2 juillet, le 101ème numéro de Cinematamua était diffusé à Nuutania. Des images issues des fonds Dechazeaux, Bosmel et Teyssier et d’un fond inédit de Chavanne/Dadrian/Hamblin, empruntes de nostalgie et de souvenirs. On revit avec plaisir les Tiurai des années 60 à 70, délicieusement désuets : sports traditionnels, défilés, courses de pirogue, chants et danses, papio…

 

Teva (nom d’emprunt). 57 ans

« J’ai aimé revoir l’ambiance d’autrefois, ca m’a rappelé des souvenirs. Il faut se réapproprier nos cultures, il y aura moins de problème dans la société ».

 

Georges (nom d’emprunt). 44 ans.

« J’aurais voulu être adulte à cette époque, qui avait l’air simple et joyeuse. Ca m’a rappelé mon enfance, lorsque je partais à la pêche. Et puis les papio, c’est drôle, ce sont toujours les mêmes ! Une fois par an, c’était nos seules attractions avant. Tellement de choses ont évolué, mais pas les papio ! »

Vous aimerez aussi...