Hiro’a n°178 – Le saviez-vous?

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DIRECTION DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE – TE PAPA HIRO’A ‘E FAUFA ‘A TUMU (DCP)

Rencontre avec Anatauarii Leal-Tamarii, archéologue, chef de cellule à la Direction de la culture et du patrimoine (DCP) et coordinateur du volet culture du dossier Marquises Unesco. Texte : Pauline Stasi – Photos : DCP

 

«L’inscription à l’Unesco doit être avant tout marquisienne»

Nouvelle étape très importante dans le dossier de classement de l’archipel des Marquises à l’Unesco, l’élaboration du plan de gestion. Pour le définir, des ateliers participatifs avec des ambassadeurs locaux ont été organisés début mai auprès de la population marquisienne des trois îles du sud, d’autres ont été programmés mi-juillet pour les trois îles du nord de l’archipel.

 

Work in progress. Le dossier d’inscription de l’archipel des Marquises est entré dans une nouvelle phase et pas n’importe laquelle, celle de la rencontre et de la concertation avec la population marquisienne. «  Une inscription à l’Unesco ne peut se faire qu’avec l’approbation de la communauté locale. Il est donc important qu’elle adhère au projet, de fédérer la population. Pour cela, il faut qu’elle ait connaissance de ce qu’est un classement  à l’Unesco, de ce que cela induit. La population entend parler de ce classement depuis trente ans, mais en réalité, elle est souvent en manque d’informations », explique posément Anatauarii Leal-Tamarii, archéologue à la Direction de la culture et du patrimoine (DCP), coordinateur du volet culture du dossier Marquises Unesco.

Alors rien de mieux que le dialogue, la pédagogie et la communication pour expliquer ce qu’il en est exactement aujourd’hui du projet. Avec le soutien de l’agence de communication Tahiti Expert Events (TEE), mandatée par la DCP, l’équipe en charge du dossier a ainsi programmé début mai des ateliers à Hiva Oa, Fatu Hiva et Tahuata. D’autres doivent suivre mi-juillet dans les trois îles du nord de l’archipel, Nuku Hiva, Ua Pou et Ua Huka.

Un coup de projecteur sur les Marquises

À la fois participatifs, collaboratifs et inclusifs, ces ateliers étaient animés sur place par les membres de l’équipe projet, accompagnés des ambassadeurs locaux. «  Il est important que ces ateliers soient menés par des Marquisiens. Ces ateliers étaient destinés aux populations ciblées dans l’espace géographique du classement  », précise Anatauarii LealTamarii. «  La population était vraiment dans l’expectative, parfois même sur la réserve, faute d’informations suffisantes (…). Plusieurs questions sont revenues régulièrement comme celles du foncier, de la préservation des sites, des espèces endémiques, de savoir si l’Unesco donnait de l’argent ou si un classement les empêcherait d’aller pêcher leurs poissons (…). Sur tous ces points l’équipe projet a tenté d’apporter un certain nombre d’éclairages. Mais l’idée principale à retenir, c’est que l’Unesco n’impose pas de règles à proprement parler. C’est aux Marquisiens à les fixer dans l’optique commune de préserver ce qui caractérise le patrimoine à la fois culturel et naturel de l’archipel. C’est l’objectif même de ces ateliers participatifs : donner la parole aux Marquisiens. Il faut que les futures initiatives de gestion soient celles de la population locale. Autrement dit, c’est à eux de décider la façon dont ils veulent protéger et préserver au mieux leur île et leur identité marquisienne. C’est de cette manière qu’ils s’approprieront ce label Unesco. L’inscription à l’Unesco doit être avant tout marquisienne  », insiste l’archéologue.

Le plan de gestion présenté le 18 octobre prochain à Paris

Ces ateliers de concertation avec la population marquisienne vont servir de base pour construire le plan de gestion du futur bien inscrit. Les services du Pays, l’OFB (Office français de la biodiversité), la Codim (Communauté de communes des îles Marquises), les acteurs socio-économiques locaux, les entités associatives, tous aideront à la construction de ce plan. Une fois synthétisé et rédigé pour l’Unesco par l’équipe en charge du dossier, ce plan sera alors présenté à Paris au comité français du patrimoine mondial (CFPM) le 18 octobre prochain. Le dépôt du dossier final de candidature auprès de l’Unesco est prévu début 2023. Une mission d’experts de l’Unesco se rendra ensuite sur place au cours de l’année 2023 pour établir un rapport. La décision finale de l’inscription à l’Unesco devrait avoir lieu lors de l’assemblée générale de l’organisation aux alentours de juin-juillet 2024.

 

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Encadré

En plus de concerner la nature et la culture, les composantes identifiées pour le classement au patrimoine mondial présentent également un périmètre terrestre et marin.

Eiao et Hatutu : totalité des deux îles et de leur zone marine côtière.

Ua Huka : zone marine côtière.

Nuku Hiva  : Hatiheu, Anaho, Haatuatua, Hakaui, Nuku a Taha, Te-Kao O΄oumu Matahamo et Vaipupui, sa zone marine côtière.

Ua Pou  : Haka΄ohoka, Hoho΄i, Motu Oa, Mokohe, Takae, sa zone marine côtière.

Hiva Oa et Tahuata : Puamau, Taaoa, mont Temetiu, mont Haaoiputeomo, Motopu, leur zone marine côtière ; Fatu Uku : totalité de l’île et sa zone marine côtière.

Fatu Hiva : vallée de Hanavave, monts Tou’aouoho et Mounanui, vallée d’Omoa, pointe Teae, sa zone côtière.

Facebook  : Les îles Marquises sur la Liste du Patrimoine mondial

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