Hiro’a n°177 – Le saviez-vous ? Une céramiste de passage au CMA

Le saviez-vous ?

ATELIER CJ BRULE PARFUMS

Centre des Métiers d’Art (CMA) – Pu ha΄api΄ira΄a toro΄a rima΄ī

Rencontre avec Tokainiua Devatine, professeur au centre des métiers d’art. Texte : Lucie Rabréaud – Photos : D.R

Des rencontres entre élèves du CMA, doctorants et professionnels

Dans le cadre de leurs formations, les élèves du Centre des Métiers d’Art ont reçu fin mai et en juin des visites de doctorants et de professionnels venant partager le sujet de leurs recherches et leurs expériences de travail afin d’ouvrir le champ des pratiques des élèves dans les domaines des métiers d’art et du design. Opportunités ou rendez-vous préparés selon un calendrier, l’équipe de direction aime faire venir des intervenants qui parlent de leurs travaux, que ce soit dans l’art, l’artisanat, la science, l’archéologie… Parmi ces rencontres, nous revenons plus particulièrement sur celle avec Céline Janczak, céramiste.

 

Céline Janczak était en Polynésie française pour quelques jours, quand elle a vu le nom de Viri Taimana dans un magazine Hiro’a. Viri était son ancien professeur aux Beaux-arts de Toulon-Provence-Méditerranée en 1999, elle est donc venue lui rendre visite au Centre des métiers d’art. Aujourd’hui, Céline Janczak travaille à son compte comme céramiste, collabore avec des designers pour développer des produits, et est intervient dans des formations, notamment à Vallauris, un lieu très connu dans la céramique, et à Saint-Étienne. Lors de ses voyages, elle aime trouver les centres d’enseignement en art et les visiter pour découvrir ce qui s’y fait. Le Centre des métiers d’art, en plus de retrouver un ancien professeur, était donc un arrêt obligatoire sur sa route polynésienne. Elle a finalement été invités par les enseignants à intervenir auprès des élèves pour leur raconter son parcours et l’histoire de la céramique.

 

Découverte de la céramique

Délaissée avec l’apparition des ustensiles en métal et l’arrivée de l’aluminium, de la fonte, de l’inox, la céramique a connu un renouveau avec le centre de Vallauris où des artistes venaient travailler pour promouvoir la céramique artistique. Elle a aussi parlé de ce travail avec les potiers et de l’étude des anciennes poteries sur lesquelles on s’interroge encore concernant la fabrication de certaines pièces. La céramique n’est pas vraiment dans les habitudes polynésiennes. « On sait que des poteries ont circulé car des tessons ont été retrouvés aux Marquises dans des fouilles archéologiques mais dans l’état actuel des connaissances, on ne sait pas s’il y a eu de la fabrication dans l’espace qu’est l’actuelle Polynésie française. On retrouve cependant de l’argile à l’état naturel », précise Tokainiua Devatine, professeur.

 

Mais c’est tout l’intérêt de ce genre d’échanges entre professionnels et élèves : l’ouverture d’esprit. « Céline Janczak a exposé sa pratique, ce qu’on peut faire de quelque chose de mal connu et un peu en désuétude dans les représentations communes. Il s’agit en fait d’un domaine extrêmement pointu et novateur qui répond à des besoins à la pointe de la technologie, comme par exemple dans l’aérospatial ou dans les prothèses auditives en céramique dont la matière n’est pas rejetée par le corps. »

 

De nouvelles rencontres

D’autres professionnels sont appelés à intervenir au CMA, soit de manière ponctuelle, soit en fonction d’un calendrier précis. Les hasards de visites peuvent devenir des opportunités d’échanges avec les élèves. « L’art et la science doivent communiquer. C’est le regard, l’imagination, la créativité qui permettent d’interroger des champs de savoir qui se cantonnaient finalement à des choses établies et répétées dans les enseignements. On a des designers, des céramistes ou d’autres artisans qui viennent et qui témoignent d’un nouvel essor pour tous ces savoir-faire. » Prochaines interventions : une visite à l’université de Polynésie française pour voir le microscope moléculaire et des rendez-vous avec des chercheurs et des doctorants de l’IRCP (Institut des récifs coralliens du Pacifique) qui travaillent sur le milieu marin, les récifs et le corail. « Il faut une ouverture d’esprit. L’art a un rôle à jouer dans toutes les problématiques mondiales. Le but est d’intéresser les étudiants à un panel de choses extrêmement large avec des scientifiques, des designers, des personnes dans les sciences humaines, des linguistes, des archéologues, des ethno-archéologues, des directeurs de recherches. » Sur le microscope moléculaire, l’idée est d’aller écouter, de se confronter à ces façons de travailler, à ces images et en tirer des applications dans le domaine de l’art. « L’art est transversal et pluridisciplinaire. C’est ce qu’on développe dans la pédagogie ici : une grande ouverture d’esprit. »

 

De nouvelles rencontres passionnante sont d’ores et déjà prévues au mois de septembre ainsi qu’en novembre avec des chercheurs travaillant sur les coraux, les coquillages, ainsi qu’en sciences humaines et en littérature.

 

Légendes :

1/ Céline Janczak travaille à son compte comme céramiste et collabore avec des designers pour développer des produits.

 

2/ Création d’un brûle-parfum design.

 

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