Hiro’a n°164 – Culture bouge : Le gala des arts traditionnels, au cœur des racines polynésiennes

Culture bouge  

CONSERVATOIRE ARTISTIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE (CAPF) – TE FARE UPA RAU 

Rencontre avec Vanina Ehu, professeure de danse et coordinatrice des arts traditionnels au Conservatoire, Vaihere Pohue, née Cadousteau, auteure, et Fabien Mara Dinard, directeurdu Conservatoireartistiquede Polynésie française. Texte : Pauline Stasi – Photos : Christian Durocher/CAPF 

AFFICHE NEW - GALA DES ARTS TRADITIONNELS - 19 JUIN 2021

Le gala des arts traditionnels, au cœur des racines polynésiennes 

Le gala des arts traditionnels va enfin avoir lieu le 19  juin prochain place To΄atā, après un an d’absence. Pour cette édition très attendue qui va rassembler environ neuf cents  participants, le Conservatoire a porté son choix sur un très beau texte de Vaihere Pohue, née Cadousteau, évoquant le combat entre deux dieux polynésiens, Tāne et Ātea. À travers ce texte, l’auteure met en exergue les racines de la société polynésienne, l’orgueil des hommes ou encore l’importance du respect des anciens, sans oublier, heureusement, la réconciliation. 

Le samedi 19 juin aura lieu, sur la mythique scène de To΄atā, l’un des grands rendezvous de la culture polynésienne  : le gala des arts traditionnels du Conservatoire. Si l’édition 2020 n’a pu avoir lieu en raison de l’épidémie liée à la Covid-19, l’établissement est impatient de montrer au public les différents tableaux travaillés depuis des mois par les neuf cents participants.  

Le Conservatoire a souhaité remettre en avant pour cet opus 2021, le texte de Vaihere Pohue, née Cadousteau, déjà retenu pour l’édition de l’an passé. Le thème de cet écrit évoque le combat entre deux divinités polynésiennes, Tāne et Ātea, ou le voyage de Tāne et son combat contre Ātea. « C’est un texte très bien écrit, très profond, qui a nécessité beaucoup de recherches. Vaihere est une ancienne élève du Conservatoire, elle a fait un magnifique travail de réflexion sur les dieux… Ce texte va bien au-delà des légendes simples très souvent racontées, il va bien au-delà de Pai, le guerrier qui jette sa lance et perce la montagne. Vaihere montre toute la richesse de l’histoire, de la mythologie polynésienne. », explique enthousiaste Fabien Mara Dinard, directeur du Conservatoire  artistique de Polynésie française.  

De nombreuses dimensions de la société polynésienne  

Car effectivement, au-delà du combat entre deux dieux Tāne et ĀteaVaihere Pohue aborde, dans ce texte écrit en 2016, les nombreuses dimensions de la société polynésienne. «  Je me suis inspirée  en grande partie du célèbre ouvrage Tahitiaux temps anciens de Teuira Henry, ainsi que du texte Le mystère de l’univers de Charles Teriiteanuanua Manu-Tahi. Ils nous apprennent beaucoup sur les mystères de ce que furent autrefois les croyances des Polynésiens. J’ai réalisé un gros travail de lecture, de réflexion, de recherche et de synthèse pour écrire. Ce thème des dieux Tāne et Ātea me tient très à cœur. Il fait partie des légendes polynésiennes, épiques et cosmogoniques, que j’apprécie énormément. C’est un thème très riche, très vaste, qui permet de parler non seulement des divinités polynésiennes, mais aussi de la cosmogonie, de la rivalité entre les hommes, de l’orgueil, de la colère, et également du respect  et de la réconciliation symbolisée par les étoiles filantes. Je suis partie de la création de Tāne, jeune orgueilleux qui voulait vaincre son aîné ĀteaTāne était certain de gagner le combat, mais sans même avoir besoin de se défendre, c’est Ātea, l’impassible, le sage, qui l’emporte. La sagesse, la connaissance l’emportent sur l’orgueil, la colère. C’est un texte sur la transmission des connaissances  », confie l’auteure intarissable.  

S’adapter aux conditions sanitaires actuelles  

C’est donc ces thèmes, toujours d’actualité, qui serviront de trame pour la mise en scène des différents tableaux. Tableaux qui ont forcément beaucoup changé par rapport à ceux initialement prévus en 2020. «  Le fil conducteur reste le même, mais il a fallu tout repenser pour s’adapter aux conditions sanitaires actuelles, à la mise en place des différentes mesures barrières, à la jauge limitant le nombre de personnes sur scène à cent », explique Vanina Ehu, professeure de danse et coordonnatrice des arts traditionnels au Conservatoire, qui, malgré ces contraintes, garde le sourire, visiblement heureuse pour les élèves que cette édition 2021 soit maintenue. Sur la scène de To΄atā, les élèves des arts traditionnels du Conservatoire et de ses antennes, mais également des classes à horaires aménagés (Cham/Chad) de plusieurs collèges de TaravaoTaunoaTipaeruiTaaone, de Maco Tevane… se relaieront en fonction de leurs âges, des plus jeunes, âgés de quatre ans, jusqu’aux adultes.  

Si les nombreux tableaux seront bien évidemment très attendus du public, la soirée sera également marquée par d’autres moments forts. John Mairai, professeur de ‘orero et de culture au Conservatoire, se verra honoré, tandis qu’un bel hommage sera rendu à Louise Kimitete. Décédée en mars dernier 2020, la grande dame du ΄ori tahiti a marqué des générations de danseurs, à l’image de Vaihere. « Elle fait partie des grands noms de la culture polynésienne. Elle m’a beaucoup appris, je tenais à lui rendre hommage  », confie l’auteure.  

Le ΄aparima Tahiti  Ti’a Mai  écrit par le regretté Coco Hotahota, disparu également en mars 2020, viendra clôturer le gala des arts traditionnels de Te Fare Upa Rau et ouvrira la voie vers un autre grand moment de la culture polynésienne qui se tiendra en juillet : le festival Tahiti Ti’a Mai. 

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Pratique  

Gala des arts traditionnels  

  • Samedi 19 juin à 18 heures placeTo΄atā 
  • En co-production avec la Maison de la Culture 
  • Billets disponibles à la Maison de la culture sur présentation d’un coupon à récupérer au CAPF (1 coupon pour 1 place). 
  • PLACES LIMITÉES 
  • Tarifs : 1 500 XPF tribune principale, 1 000 XPF tribunes latérales, 500 XPF moins de 12 ans

 

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