Hiro’a 149 – Culture bouge : Offrir un bijou et dire son amour

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LA CULTURE BOUGE – Service de l’Artisanat traditionnel (ART) – Pu Ohipa rima ΄i

Bijouterie d'art 02

Offrir un bijou et dire son amour

Rencontre avec Fauura Bouteau, présidente de l’association de la bijouterie d’art polynésien. Texte : L.R. Photos : ART.

Depuis une vingtaine d’années, l’association de la bijouterie d’art polynésien organise un salon quelques jours avant la fête de la Saint-Valentin. Pour Fauura Bouteau, c’est l’occasion de parler d’amour.

Quoi de mieux qu’un salon de la bijouterie d’art quelques jours avant la Saint- Valentin ? Timing parfait pour trouver une coquetterie ou le plus beau des bijoux à offrir à son ou sa bien-aimé(e). Une vingtaine d’exposants seront présents sur le salon. La crème de la crème ! « Il y aura les plus grands artisans bien sûr, les meilleurs, mais aussi des nouveaux », explique Fauura Bouteau, présidente de l’association de la bijouterie d’art. Si certains sont connus et ont déjà leur place sur le marché de l’artisanat, d’autres essayent d’en faire leur métier, et Māmā Fauura est sans doute la mieux placée pour les conseiller et les encourager. « Il faut faire une jolie table, mettre en valeur ses créations, apprendre à faire une belle exposition. En fait, il faut faire un spectacle pour vendre », assure-t-elle. Créer des bijoux ne suffit pas et le métier d’artisan en regroupe finalement trois : la création, la fabrication et la vente. Si le premier tient à l’inspiration qui revient à chacun, les deux autres s’apprennent et nécessitent de l’organisation. Māmā Fauura ne cesse de dispenser ses conseils. Lors du salon de Noël, c’est elle qui a arrangé la table d’une exposante débutant tout juste dans le métier. Elle encore qui vient tous les matins la voir pour la rassurer et l’aider.

Un salon éclectique

Pour les artisans, les salons organisés toute l’année par l’association de la bijouterie d’art polynésien sont l’opportunité de montrer leurs créations et de vendre. Il faut aussi innover, toujours proposer des nouveautés. « Je leur ai demandé de faire d’autres choses que de la perle. Il y a la nacre, le coquillage, le tressage… Il faut aussi de tous les prix pour que chacun puisse faire plaisir. »  Le salon de la Saint-Valentin existe depuis une vingtaine d’années et c’est toujours un succès. Sans doute grâce à cette variété des produits et des prix. « La Saint-Valentin, c’est l’occasion de parler d’amour. Il y a encore beaucoup trop de femmes battues. Nous voulons dire à quel point l’amour en couple et en famille est important. » Māmā Fauura est encore interrompue : on vient la saluer, l’embrasser, prendre de ses nouvelles. « Tu vas faire de jolies choses pour la Saint- Valentin ? », lui demande un homme. « Bien sûr ! » répond-elle. À soixante-dix sept ans, elle aurait aimé s’arrêter mais tout le monde la réclame. Elle sait guider les débutants, rassurer certains et gérer le reste. « C’est important pour moi de transmettre et de dire que c’est possible : qu’on peut gagner sa vie dans l’artisanat. Grâce à l’artisanat, j’ai payé les études de ma fille », explique-t-elle avec fierté. Alors oui, du travail il y en a. Il faut être courageux, regarder, s’inspirer, observer et ne pas copier. « Tout le monde peut faire ce métier », affirme-t-elle.

PRATIQUE

• Salon de la bijouterie d’art, du 10 au 14 février

• De 8h00 à 17h00. Fermeture à 16h00 le 14 février

• Hall de l’assemblée de la Polynésie française

• Tél. : 87 750 363

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