Hiro’a n°141 – Le saviez-vous ? Aide aux associations culturelles : le Casa étudie vos projets

DIRECTION DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE (DCP) – TE PAPA HIRO’A ‘E FAUFA ’A TUMU 

 

Rencontre avec Matahi Chave, responsable de la cellule Développement culturel et artistique de la direction de la Culture et du Patrimoine. Texte SFPhotos : DCP 

 

Commission CASA

Aide aux associations culturelles : le Casa étudie vos projets 

Depuis sa création, en 2015, le comité d’attribution des subventions en matière de culture et de patrimoine de la Polynésie française se réunit plusieurs fois par an afin d’examiner les demandes des associations culturelles pour l’obtention d’une subvention. La dernière commission a eu lieu en mars 2019. Explications.   

Le 28 mars dernier, le comité d’attribution des subventions aux associations en matière de culture et de patrimoine de la Polynésie française, plus communément appelé Casa, s’est réuni au sein du ministère de la Culture, à Papeetē. Les membres de ce comité ont ainsi examiné douze demandes de subvention formulées par les associations au titre de l’année 2019. Onze ont reçu un avis favorable pour une aide globale de 16 325 000 Fcfp. Depuis la création du comité en 2015, les subventions octroyées ont pour objectifs de promouvoir les savoir-faire, de rendre visible la Polynésie française à l’étranger, et de soutenir les échanges culturels inter-archipels 

Des critères de sélection nombreux 

Pour pouvoir bénéficier de ces aides, les associations culturelles doivent déposer leurs dossiers de demande de subvention auprès de la direction de la culture et du patrimoine.  

À quel moment ? En février pour une présentation au comité fin mars, début avril ; en mai pour la commission de juillet ; fin juillet au plus tard pour la session de septembre, si des crédits sont encore disponibles. 

Comment ces aides sont-elles attribuées ? Plusieurs critères entrent en ligne de compte. Ces critères ont été établis par la direction de la Culture et du Patrimoine. Ils permettent de jauger la pertinence culturelle et patrimoniale du projet, sa qualité et sa valeur artistique et culturelle, mais aussi son caractère innovant. L’impact et les retombées potentielles du projet sont aussi importants. Sont également évaluées la capacité du porteur de projet à le développer, la cohérence et la crédibilité du projet, la part d’autofinancement ainsi que la nature des publics touchés et l’éventuelle politique tarifaire annoncée. Les projets porteurs d’actions en faveur de l’éco-labellisation sont aussi appréciés. Un plan de communication prévu pour valoriser la participation financière du Pays est souhaitable. Le dispositif d’aide aux associations culturelles concerne tous les domaines relevant des arts et des techniques tels que, danse, musique, arts plastiques, écriture, artisanat, théâtre, art oratoire…, tant dans leurs expressions traditionnelles que modernes. Il existe deux catégories : l’une est intitulée « culture et art contemporain » et l’autre, « patrimoine et transmission des savoirs ». Les thèmes des projets sont 100 % libres, mais ils doivent toutefois s’inscrire dans une démarche de valorisation de l’identité et de la culture polynésiennes. Pour la première commission de 2019,  14 825 000 Fcfp ont été octroyés à la section culture et art contemporain et 1 500 000 Fcfp à celle du patrimoine et transmission des savoirs traditionnels. 

 

Promouvoir notre culture  

Parmi les associations sélectionnées lors de la commission de mars, plusieurs participent au rayonnement de la Polynésie française à l’étranger. C’est le cas du Pupu Temaevaqui se déplacera avec un groupe de danse à San Francisco, en septembre prochain. Il s’agira pour cette association d’une première opération, afin de transmettre l’amour et la passion pour le ori tahiti à un public étranger. Autre association qui promeut la danse polynésienne en Californie : Te Ana Hotu. Celle-ci, depuis bientôt cinq ans, se déplace en août pour le festival “Taste of Tahiti”. L’association Nonahere, elle, organise les épreuves qualificatives du Heiva international et prévoit des déplacements culturels aux États-Unis. Toujours à l’international, mais cette fois sur la côte est des États-Unis, l’association Tahiti Hura a reçu une aide pour le festival culturel polynésien dénommé « Festival Tahiti Ia ora na».   

On reste dans la danse, et au fenua avec l’association Tahiti Swing qui a reçu un avis favorable afin d’organiser pour la première fois en Polynésie française un événement centré sur le West Coast SwingWCS (danse en couple d’interprétation et de ressenti musical), rassemblant des compétiteurs venus du monde entier. Des associations comme Te Ha’a Nui ont aussi été soutenues, car elles promeuvent, non plus la danse, mais les jeux et sports traditionnels. Raiatea Nui bénéficie également d’une aide pour le Festival Taputapuātea, événement biannuel qui se tiendra pour cette édition en juillet prochain à Ra’iātea, et qui fera revivre la pratique des jeux anciens, de l’art culinaire, des danses et chants, des savoirs des Anciens… Te Pua O Feani, une association des îles Marquises, a obtenu une aide pour participer au Festival de Mangareva. Toujours aux Marquises, l’association District Vaka de Ua Pou a reçu une subvention pour lancer la deuxième édition du Tuhuna Vaka qui met en valeur le va’a, les tū’aro mā‘ohi, les chants et danses marquisiens, les arts du ōrero et de la sculpture, et sensibilise sur la protection de l’environnement. Une autre subvention a été allouée à l’association District Vaka de Ua Pou pour l’organisation d’un évènement sportif et culturel « Vaka’iki et Tama O Hiva ».Enfin, l’association Heifara a reçu un avis favorable pour son projet Taurua Taravana, un concours d’orchestres locaux, de chants et de danses traditionnels et de décoration de chars de parade fleuris. 

 

Un comité impartial  
En 2015, une commission a été créée pour étudier et évaluer les demandes d’aide aux associations culturelles, afin que celles-ci soient soumises à un avis qui soit le plus objectif possible.
Ce comité d’attribution des aides financières en matière de culture et de patrimoine de la Polynésie française est chargé d’émettre un avis sur la répartition des subventions aux associations dont les projets présentent un intérêt pour la Polynésie française, à l’exception des évènements inscrits au calendrier des évènements culturels présentés chaque année en Conseil des Ministres ainsi que des dossiers relatifs à l’organisation de heiva dans les communes de Polynésie française. La commission est composée de spécialistes reconnus dans leur discipline. Dans les domaines de la culture et de l’art contemporain, on retrouve Manouche Lehartel, figure incontournable de la culture polynésienne, et Miriama Bono, directrice du musée de Tahiti et des îles. Quant au patrimoine et à la transmission des savoirs, la commission accueille l’artiste Heitapu Chang et la spécialiste des langues polynésiennes et des savoirs traditionnels, Denise Raapoto. À ce quatuor reconnu s’ajoutent quatre représentants du gouvernement : le ministre de la Culture Heremonana Maamaatuaiahutapu, un représentant de la commission culture à l’Assemblée de la Polynésie française, le directeur de la Direction de la Culture et du Patrimoine Hiriata Millaud et la directrice de la Maison de la Culture Hinatea Ahnne.

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