N°131 – Les arts traditionnels et classiques au service de la cause féminine

 

Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) – Te Fare Upa Rau131 - Pour vous servir - Concert de la paix CAPF - Photo Christian Durocher IMG_4854

Rencontre avec Frédéric Cibard, chargé de communication du CAPF, et Naja Charreard, présidente du club Soroptimist International Tahiti-Papeete. Texte : Benoît Buquet.

 

Rendez-vous le 28 septembre à la mairie de Pirae pour le huitième Concert de la paix. Un événement qui associe le conservatoire et le club Soroptimist pour financer les études artistiques de jeunes filles en Polynésie.

 

Le huitième Concert de la paix, vendredi 28 septembre à 19h30 à la mairie de Pirae, sera le premier des 21 galas de la saison 2018-2019 du Conservatoire artistique de la Polynésie française (CAPF). Ce rendez-vous sert à financer le combat des femmes du club Soroptimist. Il va aussi revêtir cette année une importance toute particulière pour les élèves et les professeurs du Te Fare Upa Rau, qui fête ses 40 ans d’existence.

Le Concert de la paix est traditionnellement partagé entre les deux sections du CAPF, la section musique traditionnelle et la section classique. Le 28 septembre, les élèves avancés des classes de ‘ori tahiti ouvriront les festivités avec une chorégraphie spécialement créée pour célébrer la paix dans le monde. Ces élèves, très applaudis place To’ata en juin dernier lors de la grande nuit de gala du CAPF, puis lors de la fête de l’autonomie, seront soutenus par l’orchestre traditionnel de l’école. Ils seront suivis par les solistes et les ensembles de chambre de la section classique du conservatoire.

Ce huitième concert consacre également une collaboration entre les équipes pédagogiques du conservatoire et le club Soroptimist International de Tahiti-Papeete. Le but initial est d’aider des jeunes filles du CAPF, méritantes mais défavorisées, en les soutenant financièrement pour qu’elles poursuivent leurs études artistiques. Les recettes du concert sont ainsi entièrement consacrées au financement de bourses d’études pour des adolescentes. Chaque élève soutenue par le club Soroptimist est également appuyée par une marraine chargée de soutenir sa filleule pendant ses études supérieures.

 

Pratique

Concert de la paix

Vendredi 28 septembre, 19h30, grande salle de la mairie de Pirae

Billets en vente au CAPF (Tipaerui) et sur place le soir du concert

Renseignements au 40 50 14 14, www.conservatoire.pf

Tarif unique : 2 000 Fcp

 

 

 

Interview de Naja Charreard, présidente du club Soroptimist International Tahiti-Papeete

« Un concert féministe et joyeux »

Quel est le combat du club Soroptimist à Papeete ?

On attribue une bourse à des jeunes filles pour les aider à financer leurs études artistiques quand les professeurs au conservatoire en formulent la demande. Nous ne soutenons que des filles. Le club Soroptimist est une ONG qui se bat dans le monde entier depuis 1921 pour permettre aux filles  d’étudier, d’entrer dans des écoles autrefois réservées aux garçons.

Comment ce concert s’inscrit-il dans ce combat ?

Nous avons entamé en 2011 ce partenariat avec le conservatoire. Petit à petit, on l’a peaufiné, et maintenant, ce sont de beaux concerts qui ont leur place dans le calendrier à Tahiti. Grâce à ces concerts, depuis 2011, nous avons aidé une cinquantaine de jeunes filles du conservatoire. Le prix de l’inscription au CAPF varie entre 35 000 et 75 000 Fcfp. On demande toujours une petite prise en charge des parents pour qu’ils s’investissent et qu’il y ait une persévérance.

Des exemples de parcours individuels que le club Soroptimist a soutenus ?

Il y a Herenui Liu qui est une des premières qu’on a aidées en 2011. Elle a eu son bac S avec mention. Elle a souhaité aller en métropole à Strasbourg, une ville au climat très froid. C’est une jeune fille qui n’avait jamais quitté la Polynésie, mais elle s’est prise en charge, a fait des études médicales et elle nous revient épanouie en Polynésie française. Et plus récemment, une autre qui va bientôt partir : Mahealani Amaru. Nous l’avons soutenue financièrement. Elle a été médaille d’or du concours du conservatoire en orero et en ‘ori tahiti. Elle a fini ses études d’art traditionnel et elle va entrer dans une classe préparatoire à l’école nationale de théâtre et d’art dramatique de Limoges.

Quelques mots sur la soirée du 28 septembre. Que prévoyez-vous ?

C’est une année particulière, puisque ce sont les 40 ans du conservatoire, et aussi les 70 ans de la Déclaration universelle des droits humains de l’Onu. On va essayer de faire un concert féministe et joyeux. Il y aura du traditionnel et du classique. Je sais que l’association Musique en Polynésie nous réserve une surprise. La grande salle de la mairie de Pirae peut accueillir 300 personnes ; on espère la remplir.

 

 

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