N°119 – L’histoire du Heiva à travers des cartes postales d’antan

Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel (SPAA) – Te piha faufa’a tupuna © SPAA20170626_0002

 

Rencontre avec Rereata Scholermann, responsable du Département du Patrimoine Audiovisuel Multimédia et Internet et de la valorisation du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel (SPAA). Texte : SF

 

A l’occasion du Heiva i Tahiti, le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel publie sur son site et sa page Facebook, des cartes postales illustrant les fêtes du 14 juillet, issues du fonds Guztwiller des collections du SPAA. Cette valorisation s’intitule « Ha’amana’ora’a, Souvenirs ».

 

Un voyage dans le temps

Chaque jour, un souvenir. Depuis le 1er juillet, le Service du Patrimoine Archivistique publie une carte postale illustrant les festivités du 14 juillet depuis 1894 aux années 1950. Un petit descriptif expliquant le contexte et l’histoire est attaché à chaque document.  Ainsi, on retrouve une carte postale montrant un concours de danse et datée de 1900 à 1930. Sur l’image, on découvre des officiels et des locaux. Le public est venu nombreux place du Gouvernement pour admirer les prestations de chacun, et plus particulièrement des districts. Une autre carte postale dévoile des danseurs posant devant un objectif, sous un manguier. Les artistes sont vêtus de blanc, parés d’une couronne végétale pour certains, d’un chapeau pour d’autres. Les quelques lignes qui accompagnent la carte postale précisent qu’après avoir été interdite en 1849, la danse indigène « Upa Upa » revêt un aspect très pudique. L’auteur de cette image est Franck Homes. Autre petit trésor mis à l’honneur, cette carte postale représentant une gravure de John Webber (1752-1793). Le lecteur peut admirer deux femmes et deux hommes portant des costumes de cérémonie qui exécutent une danse en plein air. En arrière plan : des musiciens jouant du tambour et un fare potee. Cette gravure de John Webber a été publiée pour la première fois en 1785 par G. Nichol et Thomas Cadell de Londres dans le grand atlas « Voyage to the Pacific Ocean » du capitaine James Cook.

 

Histoire du Tiurai

 

Cette valorisation « Ha’amana’ora’a, Souvenirs » permet à la fois de (re)découvrir des images d’antan mais aussi de se rappeler l’histoire des festivités polynésiennes. Avant la christianisation des archipels par la Société missionnaire de Londres au début du XIXème siècle, la population avait son moment de fête où elle chantait, dansait, s’amusait. En 1819, Pomare II se convertit au christianisme et interdit tous divertissements, chants et danses, sous prétexte d’indécence et de débauches. Si en 1847 quelques danses et chants sont autorisés certains jours et dans certains lieux, le retour des festivités traditionnelles se fera seulement en 1881 avec le Tiurai. Ce mot est la transcription en reo tahiti de l’anglais july pour juillet, mois durant lequel sont célébrées des manifestations commémoratives du 14 juillet. Revêtant un aspect très militaire pour les colons, le Tiurai est un rassemblement festif réunissant jeux, divertissements et chants. Les danses réapparaitront avec Madeleine Moua seulement en 1956. Avec la création de l’aéroport internationale de Tahiti-Faa’a, les troupes de danses s’exporteront à l’étranger et se feront connaître à l’international. Rebaptisé Heiva en 1985, cette manifestation est aujourd’hui indissociable de la vie culturelle polynésienne et représente le plus grand évènement culturel du Pays.

 

Retrouvez les cartes postales sur le site (http://www.archives.pf/  ) et le compte Facebook (@archives.polynesie ) du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel.  

 

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