N°113 – Le village d’‘Opunohu prend vie

 

Ahu o Mahine après@Mark Eddowes

Service de la Culture et du Patrimoine – Pu no te Ta’ere e no te Faufa’a Tumu

 

Rencontre avec Jennifer Kahn, archéologue et Joany Cadousteau, historienne au Service de la Culture et du Patrimoine.

 

 

Les travaux d’aménagement du projet de parcours de découverte et d’interprétation ethnobotanique de la zone archéologique du domaine d’‘Opunohu, à Moorea, se poursuivent. Des fare et un jardin traditionnels viennent d’être achevés par l’équipe en charge du projet. Un sentier vous permettra de visiter les richesses et l’histoire de cette vallée, parsemée de sites archéologiques rénovés ou reconstitués. Jennifer Kahn, l’archéologue du domaine, répond à nos questions.

 

Vous venez de reconstituer des fare haupape à ‘Opunohu : de quoi s’agit-il ?
Les fare haupape sont des maisons traditionnelles rectangulaires. Autrefois, l’architecture des fare polynésiens était soit rectangulaire, soit ovale (fare pote’e). A ‘Opunohu, nous avons restauré ces deux types de maisons. Les fare pote’e étaient généralement plus grands et plus élaborés que les fare haupape. Ils servaient de chambres à coucher (pour l’élite) ou de maisons spécialisées (fare ario’i – maison de réunion pour l’élite -, fare iamanaha, maison pour les objets sacrés). Les fare haupape sont généralement plus petits et moins prestigieux. Ils étaient utilisés comme maisons de couchage, mais généralement pour les non-élites (les manahune). Ils pouvaient également être utilisés à des fins spécialisées, comme pour les activités artisanales telles que la fabrication du tapa et des herminettes, ainsi que pour la cuisine.

Pourquoi avoir reconstruit ce type de maison dans la vallée d’‘Opunohu ? Quelle sera leur utilité? 

Nous avons construit deux fare pour montrer au public à quoi ressemblaient ces maisons traditionnelles dans le passé et en apprendre davantage sur l’histoire de la vallée de ‘Opunohu. Elles seront accompagnées de panneaux informatifs. D’autres fare non restaurés sont situés à côté. L’objectif est de reconstituer une partie d’un village ma’ohi d’autrefois, avec des maisons traditionnelles donc, mais également des marae. Les marae sont de formidables vestiges de la période pré-contact, mais, contrairement aux fare, ils ne nous renseignent pas sur le quotidien des ma’ohi. Nous voulions parler de la vie de tous les jours, des maisons, de la façon dont elles étaient utilisées, de l’aspect des jardins, etc.

 

Qui a participé à ce chantier ?

 

J’ai restauré les sites avec l’aide d’associations de Tahiti et de Mo’orea, et avec les équipes du Ministère de la Culture et le département Archéologie du Service de la Culture et du Patrimoine.
Peut-on aller visiter les sites à ce jour ?

 

Oui, tout à fait ! Les fare haupape sont terminés et peuvent être admirés le long d’un petit sentier quittant le marae Tetiaroa. Ils se trouvent le long du sentier des ancêtres, près des plantations d’ananas et devant le mont Rotui. Au cours des mois d’avril-mai, nous allons mettre en place de nouveaux panneaux d’information décrivant les sites restaurés et l’histoire de la vallée le long de ce sentier, ainsi qu’une signalétique au parking du marae Tetiaroa, indiquant le sentier des ancêtres et le site restauré avec les fare et le jardin. Des visites guidées du nouveau sentier vont également être organisées pour les associations touristiques et culturelles de Mo’orea. Nous invitons également les guides locaux à visiter le nouveau sentier pour en apprendre davantage sur l’histoire de la vallée et à intégrer cette information dans leurs visites touristiques.

 

+ d’infos : www.culture-patrimoine.pf

 

 

 

 

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