N°110 – Le 12ème Hura Tapairu côté coulisses 

Maison de la Culture –Te Fare Tauhiti NuiHei Rurutu 2015@S. Mailion

Service de l’Artisanat Traditionnel – Pu ‘ohipa rima’i

Rencontre avec Vaiana Giraud, responsable de la production et de la communication à la Maison de la Culture, Vanina Ehu, membre du jury du concours et professeure de ‘ori tahiti au Conservatoire, Engalie Tanseau, fondatrice du groupe Ori noa et membre du jury, Patricia Tsing, chargée de communication pour le Service de l’Artisanat Traditionnel.

Texte : DB.

 

Voici venue la 12ème édition d’une incontournable compétition de danse traditionnelle, le Hura Tapairu. Cet événement attendu des artistes comme du grand public se déroulera du 24 novembre au 3 décembre. L’occasion de découvrir des spectacles innovants et originaux mais aussi d’aller à la rencontre des artisans de Tahiti et des Îles.

Depuis sa naissance en 2004, le Hura Tapairu s’est fait un nom. Au l des ans, il est devenu un rendez-vous de référence qui n’a rien à envier à son aîné de juillet. Les groupes sont en formations réduites : en catégorie tapairu (et non plus en catégorie hura tapairu pour ne pas porter à confusion avec le nom du concours) et en catégorie mehura, ils doivent être entre 15 et 20 danseurs maximum (10 minimum en mehura), de 5 à 6 musiciens et 3 choristes et 1 orero au plus, soit 30 personnes au maximum sur scène. De ce fait, ils peuvent laisser libre cours à leur imagination, par- faire les chorégraphies, les déplacements, les costumes, la musique, jouer avec les lumières de la salle. Autrement dit, s’approprier la scène de façon inattendue. Autant de particularités qui font le succès de ce concours unique !

Pas un mais des concours

Les groupes s’inscrivent dans les catégories suivantes : tapairu, avec une partie ‘ōte’a et une partie ‘aparima, ou mehura, une catégorie qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Ils peuvent aussi avoir accès à trois concours facultatifs que sont : la catégorie ‘aparima en duo (‘aparima ‘ pipiti), la catégorie ‘ōte’a en duo (‘ōte’a ‘ pipiti) ainsi que pahu nui (frappes traditionnelles). Chaque concours est ouvert à partir de trois participants.

En plus de gagner en notoriété, le Hura Tapairu a su évoluer. Pour preuve, la mise en place du pahu nui, un nouveau concours apparu lors de l’édition 2015 et qui est reconduit cette année. Le concept, qui rend ses lettres de noblesses au pahu, a séduit. Avec ce concours, l’instrument prend une place centrale dans l’orchestre. Les groupes qui souhaitent y participer doivent présenter une composition musicale originale à partir des différentes frappes de base : tamau et tahape. Entre autres critères de notation sont retenus la façon de jouer et la mise en scène de l’instrument.

Un jury d’exception

Qui dit compétition dit jury. Celui du Hura Tapairu compte six membres dont quatre qui sont présents depuis les premières éditions : Fabien Dinard, directeur du Conservatoire Artistique de Polynésie française, Vanina Ehu, professeure de ‘ori tahiti au Conservatoire, Moana’ura Teheiura, chorégraphe indépendant, Matani Kainuku, chef de la troupe Nonahere et chorégraphe, auquels se sont joints cette année Teraurii Piritua, directeur de l’école de danse A ori mai et du chef du groupe Ori i Tahiti et Engalie Tanseau, fondatrice du groupe Ori noa. Et si le Hura Tapairu évolue, c’est aussi grâce à eux ! Vanina Ehu garde un souvenir ému de la première édition en 2004. « De toutes ces années, celle qui m’a vraiment marquée, c’est la toute première. C’était nouveau, on lançait quelque chose de différent. On proposait un nouveau rendez-vous pour les groupes de danse avec de nouvelles règles qui allaient leur permettre de s’exprimer autrement. » Ce qu’elle attend des troupes et des danseurs c’est « qu’ils connaissent la fiche de notation, qu’ils aillent chercher les points là où ils sont ». Une che de notation qui, le rap- pelle-t-elle, « a été élaborée avec les chefs de troupes ». La professeure de danse ne se lasse pas de sa mission. « Au Hura Tapairu il y a toujours des spectacles de grande qualité, ce sont des petites formations, ce qui leur permet beaucoup d’originalité. Les contraintes et les opportunités sont bien différentes du Heiva. Et les groupes savent s’en servir pour nous surprendre ! »

Pour Engalie Tanseau, c’est un tout nouveau challenge. Elle a fondé la troupe Ori noa en 2012, une troupe qui a déjà participé et été primée plusieurs fois au Hura Tapairu. En 2015, c’est Enda, la petite sœur d’Engalie qui a repris le ambeau. Mais la fondatrice a promis de revenir. « La Maison de la Culture m’a proposé de faire partie du jury du Hura Tapairu cette année. Je ne pouvais pas refuser, c’est un honneur, une reconnaissance. » Le passage de l’autre côté de la scène est « impressionnant » pour Engalie Tanseau qui prend cette mis- sion comme un challenge et une opportunité. « Je veux remonter sur la scène du Hura Tapairu et je sais que ce que je vais apprendre au contact du jury va beau- coup m’enrichir. » Ce qu’elle attend des participants ? « De l’innovation ! Je veux écouter et voir une histoire, je veux avoir des frissons. »

Une organisation aux petits soins

À peine le Heiva est-il terminé que les équipes de la Maison de la Culture se lancent dans l’organisation du Hura Tapairu. Les inscriptions sont ouvertes de- puis début août, ce qui sonne le début des festivités en interne. Tout le monde met la main à la pâte du mois d’août au mois de décembre ! Le secrétariat général, la comptabilité, l’équipe des projets culturels, la technique, la communication et même le personnel de la médiathèque participent. Chacun agit en fonction de ses compétences : sélection des groupes, recherche de visuels, réalisation de décors, paiement des factures, gestion des groupes, agencement des répétitions… « Nous avons des réunions avec le jury et avec les groupes pour discuter du règlement et du cahier des prix, pour répondre aux questions des uns et des autres. Et il y en a toujours ! », indique Vaiana Giraud.

Les prestations du Hura Tapairu ont lieu dans le Grand Théâtre de la Maison de la Culture, une salle déjà bien équipée du point de vue lumière. « Ce qui nous permet de proposer des ambiances lumineuses. À To’ata, au Heiva, c’est beaucoup plus difficile. » Les groupes ont la possibilité de se rendre à deux reprises dans la salle de spectacle pour préparer leur show. « Une première fois, sans les équipes techniques, pour faire du repérage, voir si les artistes occupent bien l’espace, prendre connaissance des possibilités d’entrée et de sortie. Ils ont droit à un second passage, avec les équipes techniques cette fois pour travailler ensemble les jeux de lumière et s’accorder avec les techniciens du son. Les chorégraphes et chefs de troupe évoquent leurs histoires et parlent de leurs attentes en termes de couleur et d’environnement. » Le jour J, tous les détails comptent. Les artistes comme les organisateurs en sont conscients et s’entendent pour offrir le meilleur au public.

 

LES GROUPES INSCRITS A L’EDITION 2016

27 formations sont inscrites cette année dans les catégories obligatoires, et pour certains dans les catégories facultatives (Pahu Nui, ‘aparima ‘ pipiti et ‘ōte’a ‘ pipiti).

En catégorie tapairu : Tahiti Hura de Maheata Teavai ; Manohiva de Poerava Taea ; Ahutuatea de Tumata Vairaaroa ; Manahau de Jean-Marie Biret

En catégorie Mehura : Te Purotu Nui no BT de Danièle Bertho ; Te Natira’a de Reiana Layton ; Mana Atua de Rita Ahu ; Kurahei de Winko Viriamu ; Papara to’u Fenua de Béatrice Legayic ; Hia’ai de Turia Temorere ; Tuiheitemarama de Merehau Buchin ; Te Re-nui-here de Rarahu Temarii ; Piihau de Anthéa Leclerc ; Tahiti Mehura de Maheata Teavai ; Hei Tahiti Vahine et Hei Tahiti Tāne mā’ohi de Tiare Trompette ; Hine de Poerani Germain ; Manohiva Mehura de Poerava Taea ; Tamarii Vairao de Jonathan ; Tamarii na Taa Motu e Pae de Gerry Picard ; Ori ragi de Poerava Yutim ; Ia ora na Tahiti de Eva Grouazel ; Temaeva 1, Temaeva 2 et Temaeva 3 de Roland Tauaroa ; Tamarii Papetoai de Yasmina Taufa et Te Hono Hura nui de Maeva Temarii.

DE NOUVEAUX CONCOURS FACULTATIFS : LES DUOS ‘APARIMA ‘ĀPIPITI ET ‘ŌTE’A ‘ĀPIPITI.

La Maison de la Culture et le jury ont souhaité proposer aux participants de nouveaux concours facultatifs en lieu et place des ‘ori tahito vahine et tane. Ces concours individuels, qui avaient pour objectif de mettre à l’honneur la façon de danser le ‘ori tahiti dans les années 30 à 50, avaient en e et tendance à s’essouffler un peu. En accord avec les groupes, ces catégories – qui pourront revenir sur d’autres éditions – ont été remplacées par des concours en duo, en catégorie ‘ parima et ‘ōte’a: ‘aparima ‘ apipiti et ‘ōte’a ‘ apipiti.

Ces catégories concernent donc des duo d’hommes, de femmes, ou mixtes, l’idée étant en e et de ne pas limiter les groupes dans l’expression d’un thème. Qu’il s’agisse de guerriers qui se battent, d’amies qui se retrouvent ou encore d’un couple, les chorégraphes ont toute latitude pour transmettre leur message dès lors qu’il s’agit d’une danse véritablement portée et incarnée par deux per- sonnes et non de deux solos…

LES PALMARES

  • 2004 Hura Tapairu : 1er prix Temaeva / Hula : 1er prix Temaeva
  • 2006 Hura Tapairu : 1er prix Toa Reva / Hula : 1er prix Hei Tahiti
  • 2007 Hura Tapairu : 1er prix Hei Tahiti 1 / Hula : 1er prix Hei Tahiti 2
  • 2008 Hura Tapairu : 1er prix Hei Tahiti 1 / Hula : 1er prix Hitireva 2
  • 2009 Hura Tapairu : 1er prix O Marama / Hula : 1er prix Ahutoru nui 4
  • 2010 Hura Tapairu : 1er prix A ori mai / Hula : 1er prix Tahiti Ora
  • 2011 Hura Tapairu : 1er prix Hitireva 1/ Hula : 1er prix Hei Tahiti 4
  • 2012 Hura Tapairu : 1er prix Hei Tahiti / Mehura : 1er prix Hei Tahiti 1
  • 2013 Hura Tapairu : 1er prix Hei Rurutu / Mehura : 1er prix Hitireva poe
  • 2014 Hura Tapairu : 1er prix Manohiva / Mehura : 1er prix Manohiva mehura
  • 2015 Hura Tapairu : 1er prix Hei Rurutu / Mehura : 1er prix Ori noa

 

ARTISANAT ET ATELIERS A LA DEMANDE

L’authenticité et le charme de notre ‘ori tahiti reposent sur de nombreux critères parmi lesquels les accessoires portés par les danseurs. Coi es, more, robes, bijoux, inspirés de la culture traditionnelle ou de la culture contemporaine, ce savant mélange est le fruit du savoir et de l’imagination de nos artisans ! Pour en pro ter à l’occasion du Hura Tapairu, le Service de l’Artisanat Traditionnel installe un petit village d’artisans à l’entrée du Grand Théâtre de la Maison de la Culture. « Une quinzaine d’artisans en provenance de tous les archipels seront présents », indique Patricia Tsing, du Service de l’Artisanat Traditionnel. Les visiteurs pourront découvrir toutes sortes de parures : bracelets, colliers, boucles d’oreilles, mais aussi des robes, des épingles à cheveux, des ceintures… Et pour faire de votre sortie au Hura Tapairu une vraie fête, les artisans proposent également des couronnes de fleurs fraîches, des bouquets de kumu hei… Ils accueillent le public entre 16h et 20h et, en fonction des demandes, ils animeront des ateliers (confection de couronnes, de bijoux, etc.).

SANS EUX, RIEN NE SERAIT POSSIBLE…

C’est grâce au soutien de nombreux partenaires que le Hura Tapairu peut être organisé, une occasion de les remercier chaleureusement : Vini, partenaire depuis plusieurs années, soutient ce concours, ainsi que la société Eau royale, partenaire depuis la première édition, qui offre notamment des bouteilles d’eau à tous les concurrents. Le Tahiti Pearl Beach resort fait également partie des partenaires et accueille notamment les groupes primés pour une dernière soirée dans le cadre magnifique de la baie de Matavai. Radio 1, Tiare FM, Tahiti Infos, le Tiki Mag et TNTV soutiennent la Maison de la Culture dans la communication de l’événement, et donnent toute son ampleur à ce concours. Tahiti Tourisme invite et reçoit des journalistes étrangers, qui viennent pour l’événement et en n l’OPT fait son entrée cette année parmi les partenaires, rejoignant ainsi Vini qui soutient le concours depuis plusieurs années. Air France, Magic City et Matareva contribuent au cahier des prix par des cadeaux offerts aux gagnants (ukulele, guitare, aller-retour pour Los Angeles et coffrets de magazines Matareva).

 

12EME HURA TAPAIRU : PRATIQUE

  • Au Grand Théâtre de la Maison de la Culture
  • Du 24 novembre au 3 décembre
  • Les soirées de concours démarrent à 18h00
  • Tarif unique : 1 500 Fcfp
  • Samedi 5 décembre, à 16h00 : finales des concours
  • Tarif unique : 2 500 Fcfp
  • Billets en vente aux guichets de la Maison de la Culture
  • Horaires de vente : du lundi au jeudi de 8h à 16h, le vendredi 
de 8h à 15h et sur place une heure avant les spectacles.
  • + d’infos : 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf

 

 

 

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