N°99 – Rencontre avec Frédéric Cibard, attaché de direction au Conservatoire.

Texte : MD.

Le département des arts traditionnels du Conservatoire vous ouvre ses portes 

Pour la 3ème année consécutive, le Conservatoire Artistique de Polynésie française organise la journée portes ouvertes de son département des arts traditionnels dans les jardins du Musée de Tahiti et des Îles. Un spectacle coloré et rythmé qui attire un public nombreux.

Ce grand spectacle a toujours lieu le mercredi de la dernière semaine avant les vacances de fin d’année. Pour l’édition 2015, la date du mercredi 9 décembre a été retenue et plus de 700 élèves doivent se produire en public. La tension monte semaine après semaine, les costumes se finalisent, le rythme des chorégraphies s’accélère… « C’est un grand rendez-vous, un moment important dans la vie du Conservatoire, s’enthousiasme Frédéric Cibard, attaché de direction du Conservatoire. On dévoile nos pratiques au public, aux curieux et à tous les amoureux de la culture qui viennent découvrir ce que nous faisons et proposons en matière d’arts traditionnels. » Près de 1500 spectateurs sont attendus lors de cet événement qui mêle chants et danses traditionnels, ‘orero, percussions, hīmene et ‘ukulele. C’est tout l’univers traditionnel du Conservatoire qui compose ce spectacle inspiré, cette année, des fleurs… Prometteur !

Le thème : « Le monde des fleurs »

Eléments indissociables de l’environne- ment local, les fleurs contribuent depuis toujours à l’expression de la sensibilité culturelle polynésienne, notamment à travers la danse et les chants. Elles habillent les danseuses et danseurs, les musiciens, les chœurs et occupent une place centrale dans n’importe quelle représentation. Lors de cette journée, le Conservatoire mettra en avant ce lien symbolique très fort, quasi intime, avec la nature, la beauté. « Le monde des fleurs sera le fil rouge du spectacle et chaque section aura son interprétation à son niveau, nous confie Frédéric Cibard. Tout sera relié et raconté durant deux heures avant de dévoiler le tableau final : une explosion de fleurs et de cou- leurs. C’est un sacré challenge pour toutes les personnes qui y travaillent. Les élèves seront fleuris de la tête aux pieds ! » Un défi qui a commencé il y a près de quatre mois pour l’équipe enseignante des Arts Traditionnels du Conservatoire. Les professeurs ainsi que leurs assistants et les musiciens conçoivent le spectacle de A à Z. Ecritures, chansons, rythmes, chorégraphies : rien n’est laissé au hasard et surtout, tout est adapté en fonction des niveaux.

Plusieurs générations d’élèves

Le Conservatoire est un établissement ouvert à tous. Il regroupe ainsi des débutants, des initiés, des élèves confirmés ou avancés et même « des perles », c’est-à- dire les anciens élèves de très haut niveau. Mais il s’agit aussi de petites familles qui partagent de grands moments de plaisir. Un partage intergénérationnel où l’on retrouve parfois une jeune fille, sa maman et sa grand-mère dans un même spectacle. « De 7 à 77 ans et même moins et au-delà, sourit Frédéric Cibard. On leur apprend à développer leur sensibilité à l’expression culturelle et il n’y a pas d’âge pour cela ». Mais les petites stars de ce spectacle seront sans nul doute les élèves en bas âge, les « bébés ». « Le public pourra voir par exemple des petits de 3 à 5 ans qui se prennent déjà au sérieux prévient-il. Les professeurs leur apprennent les principes de l’art traditionnel en question ainsi que la discipline, la politesse et les premières expressions en langue tahitienne : les mains, le regard, le ciel et bien évidemment les mouvements de base. Ce sera un moment exceptionnel pour les parents ». Car l’objectif premier du Conservatoire lors de cette journée reste la valorisation des jeunes artistes et le contact avec le public.

L’un des temps forts de la journée : « La bataille de Nari’i », par John Mairai.

« Huri a tau – Le temps qui bascule » est un texte écrit par le professeur de ‘orero du Conservatoire, John Mairai. Le 9 décembre, après le spectacle traditionnel, les élèves chevronnés des classes de danse (garçons et filles) accompagnés par l’orchestre de musique traditionnelle du Conservatoire, vont illustrer la bataille de Nari’i sur des hīmene tārava, des pata’uta’u, des ote’a et des ‘aparima, le tout lié par des ‘orero exécutés par les élèves de John Mairai. A l’occasion du bicentenaire de cet événement historique, l’enseignant souhaite laisser définitivement de côté les moqueries de « la bataille de Fei-Pi »*.

Journée Portes Ouvertes du Conservatoire : Pratique

  • Mercredi 9 décembre, à partir de 15h30
  • Dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles
  • Entrée libre Gratuite
+ d’infos: 40 50 14 14 – www.conservatoire.pf

 

* voir l’article “Le saviez-vous ? “ du hiro’a n°98, page 12, “ 1815-2015 : bicentenaire de la bataille de Fei-Pi ».

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