N°95 –   Heiva Rima’i : place aux jeunes !

B04A8912Service de l’Artisanat Traditionnel – Pu Ohipa Rima’i

 

Rencontre avec Nathalie Teariki, présidente du jury des concours pour les jeunes et les participants.

 

Texte et photos : SF.

 

 

 

Lors du Heiva Rima’i qui s’est achevé le 16 juillet, des concours consacrés aux jeunes de moins de 18 ans ont été organisés lors de l’événement. C’était une première : retour sur cette initiative prometteuse.

 

Ils seront peut-être les artisans de demain. Cinq jeunes, originaires des Australes, archipel emblématique de l’artisanat, mais aussi de Tahiti, ont participé avec enthousiasme au concours de vannerie, organisé le 2 juillet dernier lors du Heiva Rima’i. « J’ai découvert que j’aimais le tressage même si c’est dur car il faut de la patience et de l’imagination », confie Tuarengi, concentrée sur sa réalisation, un bel éventail en pandanus. La jeune fille de 18 ans qui s’est essayée au tressage par le biais de sa maman, active dans le milieu de l’artisanat, a souhaité participer au concours pour approfondir son apprentissage. « Même si je tressais un peu avant, là, il y a un prix à la fin donc je m’applique », avoue Tuarengi qui a également participé au concours Tifaifai consacré aux jeunes. Finalement, à la fin de ses deux expériences, la jeune femme aura enrichi ses connaissances et acquis un savoir supplémentaire. C’est justement l’objectif de ces nouveaux concours.

 

Assurer une relève

 

« Nous voulons transmettre notre savoir-faire aux jeunes car nous avons besoin d’une relève et nous devons faire perdurer nos traditions », explique Nathalie Teariki, la présidente du jury de ces concours pour les jeunes. Figure emblématique de l’artisanat polynésien, la sexagénaire est à l’origine de cette ouverture vers la jeunesse. « Les mama ont beaucoup de choses à leur apprendre. Le Heiva Rima’i qui rassemble les artisans de tous les archipels, est justement le meilleur moment dans l’année pour recevoir et partager avec les jeunes. » Entourée de trois autres membres du jury, toutes des femmes reconnues dans le milieu du tressage, Nathalie Teariki se fait un devoir de guider au mieux les apprentis vers le chemin de l’artisanat.

 

Une jeunesse prometteuse

 

Tout au long de ces concours, les mama ont conseillé mais aussi encouragé les jeunes apprentis dans leurs travaux. « Le but n’est pas de les juger mais de leur apprendre à travailler la matière et, surtout, leur donner envie », souligne Marcelle Tereva, responsable des participants, qui tourne autour d’eux participants avec toujours un petit mot de soutien. « Ca nous fait du bien quand les mama viennent nous parler, ça nous motive », confie Ravahere, 13 ans, venue en famille participer à ce concours. Comme son cousin, Eihau, 13 ans, et sa cousine, Kaylie, 10 ans, la jeune adolescente est curieuse de découvrir les différents tressages possibles. « J’aimerai faire des costumes », lance t-elle. « Et moi des paniers, des chapeaux, des bracelets, des couronnes… », renchérit Eihau, le seul garçon parmi les candidats. Prometteurs, enthousiastes, créatifs… Les jeunes ont prouvé lors de ce concours que l’artisanat avait encore un bel avenir devant lui.

 

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