N°93 – Heiva des écoles : Des enjeux différents mais des valeurs communes

Maison de la Culture – Te Fare Tauhiti NuiA ori mai@FC (1)

 

Rencontre avec Hirohiti Tematahotoa, de l’école Heiva et Teraurii Piritua, de l’école A ori mai.

Rédaction : SF – Photos : Matareva.

 

Selon les écoles, les approches et les enjeux du Heiva des écoles peuvent être différents. Néanmoins, elles gardent en commun la valorisation de la culture polynésienne. Vous avez encore rendez-vous du 4 au 6 juin à To’ata pour en prendre la mesure.

 

« Mes pas sont traditionnels, en revanche, je suis moderne dans ma manière de faire les choses. Je suis carré et organisé », explique Hirohiti Tematahotoa, 39 ans, qui tient d’une main de fer son école Heiva dont sa femme, Simone, est à la tête. Ce danseur chevronné met un point d’honneur à apprendre à ses élèves la discipline. « Être assidu, être à l’heure, avoir sa tenue et écouter ! Si tu viens dans mon école, tu dois te tenir à cette méthode ». Surnommée par ses apprentis « la méthode Hiro », cette dernière est indispensable pour monter à la fin de l’année sur To’ata et réaliser un spectacle époustouflant. Car, pour Hirohiti Tematahotoa, le Heiva des écoles est comme une préparation au grand Heiva. « Même si ce n’est pas un concours, je prépare mes élèves à être dans la concurrence. Si tu viens dans mon école, c’est pour monter à la fin de l’année sur To’ata et te mesurer aux autres ». Et pour être les meilleurs le jour J, Hirohiti prépare comme il se doit son Heiva des écoles. En décembre, il annonce le thème, cette année, ce sera « Te Tiare » : le paradis des fleurs. En mars, il clôture les inscriptions des élèves pour le spectacle et les mois suivants, il leur apprend les chorégraphies. Pour les chansons, il fournit aux élèves, en plus de ses vidéos postées sur Facebook, des clés USB avec les paroles en reo tahiti traduites en français. Quant aux costumes, il ne lésine pas sur les moyens : quatre couturières travaillent sur deux costumes, tissu et végétal, comme pour le concours du Heiva. « L’enjeu est très important à la fois pour la culture mais aussi pour l’avenir de l’école. Je veux époustoufler et entendre une spectatrice dire à sa maman : l’année prochaine, je veux aller dans cette école ». Pour ce danseur qui a gagné le prix du meilleur couple de danseurs avec sa femme au Heiva de 1999, faire le Heiva des écoles est aussi une manière d’attirer les futures élèves.

 

Le plaisir avant tout

 

Cet enjeu, Teraurii Piritua, le directeur de l’école A ori mai, en a conscience mais n’en fait pas sa priorité. Pour lui, le Heiva des écoles doit rester un accomplissement des nombreuses heures de travail durant toute l’année. « En s’inscrivant dans mon école, mes élèves réalisent un souhait : celui d’apprendre à danser. C’est ce qu’on fait ensemble, et à la fin de l’année, après des mois d’effort, ils l’accomplissent sur scène », confie ce passionné de ‘ori tahiti, ancien élève notamment de Makau Foster, Louise Kimitete et Vanina Ehu. Réputé pour être proche des traditions, Terau situe l’enjeu du Heiva des écoles dans une reconnexion avec la culture et la langue mais aussi dans les valeurs polynésiennes. Cette année, un seul costume est prévu pour le Heiva des écoles : un pareo et une couronne de fleurs. Terau souhaite faire simple mais demande à chaque élève de s’impliquer en récoltant les fleurs pour confectionner leur couronne. Un travail qu’elles réaliseront ensemble. « Je veux que cela soit un exercice collectif, je veux que celles qui savent le faire apprennent à celles qui ne savent pas », explique Terau qui n’a pas choisi de thème pour le spectacle, il s’agira simplement d’un enchainement des pas appris durant l’année. « On n’est pas au grand Heiva, à mes yeux, ce n’est pas un concours. Le plus important pour les élèves doit être de se faire plaisir et de partager ce plaisir sur scène avec le public ».

 

21ème Heiva des écoles de ‘ori tahiti : Pratique

Du 4 au 6 juin à To’ata, pour les écoles de plus de 100 élèves

A 18h00

Voir le détail des groupes dans notre programme

Tarifs :

– To’ata : 500 Fcfp, 1 000 Fcfp et 1 500 Fcfp / gratuit pour les – 2 ans avec billet bébé

Vente des billets sur place uniquement à la Maison de la Culture du lundi au jeudi de 9h00 à 18h00 (17h le vendredi) et sur place 1 heure avant les soirées

Renseignements 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf

 

 

 

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