N°91 – 1er festival international de ‘ukulele à Tahiti

afficheMaison de la culture – Te Fare Tauhiti Nui

Conservatoire Artistique de Polynésie française –Te Fare UpaRau

Rencontre avec Vaiana Giraud, responsable de la communication à la Maison de la Culture, MoanaUrima, professeur de ‘ukulele au Conservatoire, Frédéric Cibard, chargé de communication au Conservatoire, Gino, fabricant de ‘ukulele, Apetahi‘ukulele et Kris Fuchigami, virtuose hawaiien.

Textes et photos (sauf mention) : ASF

 

Le TAHITI-FIU, c’est le premier Festival International de ‘Ukulelequi se déroule à la Maison de la Culture du 7 au 11 avril. Un acronyme qui sonne merveilleusement bien pour cet instrument emblématique de la Polynésie.

« Sol do mi la/ Ces quatre notes bien accordées/vont faire jouer le ‘ukulele » raconteune comptinepour enfant. C’est dire si ce petit instrument fait partie du décor,dès le plus jeune âge, en Polynésie. Pas une bringue, pas un jour au marché de Papeete, pas un Heiva sans entendre ce son si particulier. Il ne lui manquait plus qu’un festival et dès 2012, l’idée d’un événement qui lui soit dédié est lancée par l’anciendirecteur de la Maison de la Culture HeremoanaMaamaatuaiahutapu, aujourd’hui ministre de la Culture. D’autant que partout dans le monde, le ‘ukuleleest à la mode : on ne compte plus les festivals qui fleurissent çà et là et en métropole, Julien Doré, gagnant de l’émission télévisée « la Nouvelle Star » en 2007 en a même fait son instrument de prédilection.

 

La culture du ‘ukulele

 

Devant tant d’engouement, cet instrument polynésien se devait d’avoir sa fête à Tahiti. Elle se tiendra du 7 au 11 avril et sera riche en événements. Des master-classesavec deux virtuoses hawaiiens, Kris Fuchigami et Aidan James,  des démonstrations gratuites dans la ville de Papeete ; un concert unique au Grand Théâtre, le 10 avril, où nos musiciens polynésiens, dont MaruariiAteni, Roger Teriipaea, VaimoanaUrarii et d’autres encore, pourront marier leur son et leur technique à ceux des invités hawaiiens ; des expo ventes et, en point d’orgue, une tentative de record du monde du nombre de joueurs de ‘ukulele, place To’ata.

 

En filigrane de cet événement festif, il y a bien sûr la volonté d’amener les Polynésiens à faire rayonner cet instrument, mais surtout à défendre une frappe traditionnelle, un style résolument polynésien au niveau international. C’est aussi l’occasion de mettre en avant le savoir-faire des artisans locauxcomme  Gino, fabriquant de ‘ukulele à Punauuia, qui ne réalise que des pièces uniques. « Il me faut une semaine à temps plein pour réaliser un ‘ukulele. Je suis très perfectionniste, on vient chez moi pour le son que je propose. ». Dans son atelier, l’homme ne sélectionne que des essences locales et y incruste des morceaux de nacre ; c’est sa marque de fabrique, tout comme la fleur Apetahi, du nom de sa fille, que l’on retrouve sur chaque instrument. Les commandes ne manquent pas, mais Gino a promis de se libérer le 11 avril pour participer, avec son fils, au record du monde. Le rendez-vous est pris !

 

Le concert : pratique 

Vendredi 10 avril – 19h30

Grand Théâtre de la Maison de la Culture

Tarif unique : 1500 Fcfp, billets en vente sur place

Renseignements au 40 544 544

 

 

Des démos avec les pros !

Des démonstrations gratuites de ‘ukulele dans la ville de Papeete sont prévues mercredi 8 avril avec les invités hawaïens Aidanjames et Kris Fuchigami. Rendez-vous :

–          Au marché de Papeete de 11h30 à 12h30

–          Rue piétonne du centre Vaima de 14h00 à 15h00

–          Au kiosque de la place Vaiete de 18h30 à 19h30

 

 

Master-classes au CAPF

 

L’occasion d’améliorer sa technique avec les maîtres du ‘ukulele!

 

Partenaire du festival, le Conservatoire Artistique de Polynésie française, Te Fare UpaRau, organise deux master-classesgratuites de ‘ukulele (dans la limite des places disponibles) avec les prodiges de l'instrument, Kris Fuchigami et Aidan James. Dans ce moment privilégié de rencontre et de partage, les deux artistes hawaiiens seront accompagnés et soutenus par les meilleurs instrumentistes du Pays dont les enseignants et musiciens du Conservatoire. A l’instar de ce qui se fait déjà régulièrement pour les élèves de la section classique avec les concertistes et virtuoses invités par l’association « Musique en Polynésie », ces deux classes exceptionnelles devraient débuter par une présentation de l’artiste, son parcours de musicien, sa rencontre avec le ‘ukulele ; puis suivra une petite performance, très attendue par le public, avant qu’un ou plusieurs élèves ne viennent les rejoindre sur scène pour une leçon. Kris Fuchigami nous a déjà confié qu’il axerait son cours sur les différentes techniques de pointe qui permettent d’améliorer son jeu et promet un grand moment de plaisir et de fun !

 

Pratique :

–       Au Conservatoire

–       Mardi 7 avril : de 14h à 16h pour les élèves du Conservatoire et de 17h à 19h pour les pratiquants de ‘ukulele confirmés

–       Renseignements et inscriptions : 40 50 14 11

 

 

MoanaUrima : « J’aime l’esprit bringue »

 

Le ‘ukulele est pratiqué sous forme de cours collectifs et de cycles pédagogiques au Conservatoire par les enfants, adolescents et adultes. L’enseignant chargé de cette discipline est MoanaUrima, pour qui la musique est avant tout une histoire de famille. Rencontre.

 

Comment as-tu été « piqué » au ‘ukulele ?

J’avais deux ans et j’ai entendu le premier  single de « Te ava piti », un groupe de Raiatea, immédiatement j’ai eu envie de jouer. J’allais souvent dans les districts avec mon père, Tom Urima, qui est un grand musicien, et souvent il y avait ce ‘ukulele dans un rythme « Te ava piti » comme « Akakino », un style qui fait penser aux chants des marins.

Tu as pris des cours avec ton père ?

Non, à trois ans je jouais dans mon coin, j’écoutais et j’essayais de reproduire les sons. J’ai appris tout seul. A la méthode tahitienne, tu écoutes et tu reproduis ! Tout à l’oreille. Ensuite j’ai commencé à jouer dans les bringues. A cinq ans, j’ai fait mon premier Heiva avec le groupe Temaeva, j’étais le plus jeune musicien.

Qu’est ce qui te fascine le plus dans le ‘ukulele ?

J’adore le soliste ‘ukulele, mais je n’ai jamais fait de concours. Ça ne m’intéresse pas. Je reste dans l’esprit bringue, presque tous les week-ends, avec des collègues, on anime des fêtes. Et puis j’aime apprendre aux autres.

C’est ça pour toi l’esprit du ‘ukulele ? Le partage ?

Tout à fait, on partage un moment de musique.

Est-ce que tu penses qu’il y a un nouvel engouement pour cet instrument ?

Oui, aujourd’hui j’ai plus de 80 élèves et le plus jeune à 5 ans. Les jeunes veulent apprendre, mais davantage dans le style hawaiien. D’ailleurs, la plupart de mes élèves ont une guitare hawaiienne, un kamaka. Il y a plus de monde qui apprend le ‘ukulele, mais en même temps, il n’y a plus de groupes, de trio comme autrefois qui animent des bringues. C’est dommage.

Est-ce qu’il y a un style polynésien ?

Je dirai que le style de frappe qui a conservé la base locale est celui des Tuamotu. A Tahiti, on a un style plus moderne, plus latino. C’est le côté bringue. 

Tu seras sur scène le 11 avril avec tes élèves pour contribuer à battre le record du monde du plus grand nombre de joueurs de ‘ukulele, tu peux nous en dire plus ?

On va être près de 200 élèves. Le seul souci, c’est de trouver et d’acheter des ‘ukulele actuellement. Fin février, nous avons commencé à travailler sur la chanson « Bora Bora » avec mes élèves. On a également appris une dizaine d’autres chansons qui seront jouées tout au long de l’après-midi. Nous ferons une petite animation de trente minutes dans un style reggae, bossa et puis il y aura un hommage à Barthélemy Arakino qui est décédé en février. Nous allons mettre ses chansons en valeur. Il faut venir !

 

Deux virtuoses hawaiiens pour parrains

 

Pour cette première édition, deux virtuoses hawaiiens du ‘ukuleleparraineront l’événement : Kris Fuchigami et Aidan James. Tous deux se produiront aux côtés de nos virtuoses polynésiens sur la scène du Grand Théâtre le vendredi 10 avril à 19h30.

Originaire de Hilo, Kris Fuchigami remporte à 15 ans son premier grand concours. Depuis, il participe à de nombreux festivals et il est reconnu comme virtuose à l’international. A 24 ans, il a déjà enregistré trois CD et a eu le privilège de jouer avec des grands noms du ‘ukulelecomme JakeShimabukuro, Mark Yamanaka, Daniel Ho et Brittni Paiva. Pour cette première visite à Tahiti, Kris Fuchigami est très excité à l’idée de rencontrer les fans polynésiens de ‘ukulele et surtout de jouer devant eux. « Je n’ai jamais joué avec un ‘ukulele tahitien auparavant et j’avoue que j’ai hâte de découvrir cela. J’aime tous les types de musique, donc je suis vraiment impatient d'entendre la musique locale », précise Kris Fuchigami qui affectionne tout particulièrement le son chaleureux de la guitare hawaiienne kamaka. « Quand vous entendez ce son, vous avez tout simplement envie de sourire ! », nous confie le virtuose.

 

Aidan James, lui, est né à Honolulu. Il est devenu célèbre sur Youtube (20 millions de vues !) pour son interprétation de « Soul sister »alors qu’il n’avait pas encore 8 ans. A tout juste 14 ans, il enchaîne les tournées et les festivals et vient de sortir son premier album. C’est également avec beaucoup d’enthousiasme qu’il a accepté d’être le parrain de cette première édition du Tahiti-FIU.

 

Decavaquinho à ‘ukulele : un peu d’histoire…

C’est au Portugal qu’on doit le ‘ukulele. Le petit instrument à quatre cordes, appelécavaquinho,a débarqué au port de Honolulu à la fin du XIXème siècle et a immédiatement séduit les Hawaiiens qui l’ont transformé, en particulier grâce au soutien du roi Kalakaua.

Très rapidement, le ‘ukulele rejoint les côtes tahitiennes. N’ayant pas de luthier, les Tahitiens réinventent l’instrument avec, certainement, une noix de coco en guise de caisse de résonnance et un manche taillé dans du bois. Plus tard, il est fabriqué d’une seule pièce de bois (purau, tou, miro, ‘uru) et la caisse recouverte d’une peau de requin ou de chèvre tendue et sertie par du fil de fer fixé par des clous. Le carton remplacera petit à petit les peaux, mais la fabrication reste la même. C’est l’époque des « TamariiPunaruu », de Moana et autres Marie Mariterangi ; une époque durant laquelle déjà la frappe est bien distincte de celle des Hawaiiens.

Dans les années 80, l’essor des orchestres kaina tels que les « Kaina Boys », « Tamarii ‘upa nave » ou « Te ava piti » va donner un nouvel élan en imposant un nouveau type de ‘ukulele façonnés dans du bois importé et plus facile à travailler, car déjà débité en planche (kaori, yaka, salusalu,…). La caisse est couverte aussi par du bois et des fils en nylon de pêche fluo doublés. Le ‘ukulele tahitien passe de 4 à 8 cordes.

 

Le 11 avril, tous à l’unisson pour le record du monde !

 

Le 18 avril 2014, l’Angleterre entrait dans l’histoire en détenant le record du monde du plus grand rassemblement de joueurs de ‘ukulele avec 2370 participants. Un exploit qui ne pouvait pas laisser la Polynésie indifférente.

Le 1er Tahiti-FIU est donc l’occasion parfaite pour relever à notre tour le défi ! Le 11 avril, tous les joueurs de ‘ukulele, confirmés ou débutants, sont invités à venir avec leur instrument, place To’ata,  pour battre ce record du monde et ainsi faire rentrer la Polynésie française dans le Livre des Records.

Concrètement, il s’agit de jouer tous ensemble (et en harmonie !) la chanson « Bora Bora » d’Eddy Lund, pendant plus de cinq minutes sur la place To’ata, sous la houlette d’un huissier de justice pour la validation du record.

Pour apprendre les accords de la chanson officielle, la chaîne de télévision TNTV, partenaire du festival, a mis en ligne sur son site internet un tutoriel afin de permettre à chacun de s’entraîner. Pour ceux qui n’ont pas Internet ou qui préfèrent jouer en groupe, le Conservatoire a également décidé d’ouvrir ses portes à ceux qui souhaitent améliorer leur jeupendant la semaine du festival. D’autres chansons seront également au programme ce jour-là et vous pouvez d’ores et déjà retrouver les accords sur www.tntv.pf.

 

Tentative de record du monde  ‘ukulele : Pratique

–       Samedi 11 avril

–       Place To’ata

13h00 – début des inscriptions sur place pour ceux qui ne l’ont pas encore fait

15h00 – placement des participants

15h30 – début de l’animation avec le Conservatoire, Aidan James et Kris Fuchigami

16h30 – début des répétitions et harmonisation avec le public
17h00 – démarrage de la tentative de record

–       Les fiches d’inscription sont à télécharger sur le site www.tntv.pf

–       Renseignements : [email protected] – 40 47 36 80 ou 40 87 56 85

 

 

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