N°90 – Cinematamua : 100ème !

Cinematamua 69

Maison de la Culture –Te Fare Tauhiti Nui

 

Rencontre avec Mylène Raveino, responsable des activités permanentes à la Maison de la Culture et Marc E. Louvat, réalisateur.

 

 

 

C’est un bel anniversaire autant qu’un symbole culturel que nous célèbrerons le 18 mars, celui de la 100ème  projection de Cinematamua ! Ces soirées consacrées à l’histoire et à la culture polynésiennes offrent au public depuis 2003 une plongée dans les trésors audiovisuels de la Polynésie française.

 

 

Cinematamua est la contraction des deux mots : « cinéma » et « matamua » qui signifie en reo tahiti « autrefois ». Un concept imaginé en 2003 par les passionnés d’images que sont Heremoana Maamaatuaiahutapu, ancien directeur de la Maison de la Culture, Eric Bourgeois et Marc E. Louvat, qui travaillaient à l’époque à l’ICA, l’Institut de la Communication Audiovisuelle*. « Nous avions pour challenge de redécouvrir et de valoriser le patrimoine audiovisuel du Pays, rappelle Marc E. Louvat. Dès les premiers mois, nous découvrions des archives oubliées, des films extraordinaires. L’ampleur de la tâche semblait énorme. Il fallait donc faire connaître notre activité pour la faire comprendre et quel meilleur moyen pour cela que de faire partager nos trouvailles au public. » Le  premier ciné-club culturel est né ainsi.  Et le succès est immédiat. « Lors de la première projection consacrée aux films de Gaston Guilbert, le Petit Théâtre de la Maison de la Culture débordait de monde, d’une séance prévue, nous en avons fait trois et avons ouvert la salle vidéo en plus », se souvient Marc E. Louvat.  Une belle réussite pour le patrimoine audiovisuel polynésien dont le public raffole, curieux de (re)découvrir ces images faisant revivre les tranches de vie et le quotidien de la Polynésie d’antan.

 

Une évolution nécessaire

 

Suite à la fermeture de l’ICA fin 2011, Cinematamua a bien failli disparaitre. Pendant plusieurs mois, les séances sont suspendues, faute d’accès aux archives. « Nous avons dû nous tourner vers d’autres entités – les archives Polynésie 1ère, celles du CNC… – pour trouver des films à diffuser et maintenir Cinematamua, explique Mylène Raveino, responsable des Activités Permanentes à la Maison de la Culture. « Le concept a dû évoluer. Désormais, les projections sont trimestrielles et nous invitons des personnalités pour débattre avec le public à l’issue des films, afin de les mettre en perspective. »

 

Une surprise pour la 100ème

 

«  Pour la 100ème, nous proposerons des images en 16mm du début des années 70, des images inédites en Polynésie française que nous allons monter et mettre en musique », a bien voulu nous révéler Marc E. Louvat. Une soirée prometteuse, où la nostalgie a rendez-vous avec la mémoire.

 

100ème Cinematamua : Pratique

Mercredi 18 mars – 19h00

Projection puis échange avec les invités

Entrée libre

Petit Théâtre de la Maison de la Culture

Renseignements au 40 544 544 – www.maisondelaculture.pf

 

 

Zoom sur…

Les trésors du SPAA

Le SPAA possède une collection unique d’archives audiovisuelles dédiée à la Polynésie et à l’Océanie, depuis les origines du cinéma à nos jours, qui a été enrichie par les fonds transmis suite à la fermeture de l’ICA en 2011.. Celle-ci est riche d’un peu plus de 38 000 supports : productions audiovisuelles réalisées à l’époque par l’ICA, documentaires, vidéogrammes institutionnels, émissions de télévision (RFO, TNTV, France 3, La Cinquième, etc.). Plus d’une centaine de dépôts volontaires provenant de fonds particuliers alimentent aussi ce fonds : des centaines d’heures d’images et de son ont ainsi pu être sauvées d’une destruction quasi inéluctable, des images précieuses d’amateurs que vous avez peut-être pu voir lors des séances de Cinematamua, nous racontant la vie quotidienne des Polynésiens depuis les années 1950 (des courses de pirogues à voile à Papeete à la fabrication du tapa à Fatu Iva). Parmi les 170 fonds audiovisuels que conserve le SPAA (GIE Tahiti Tourisme, Service de la Culture et du Patrimoine, Mottet, Guilbert, Eglise Protestante, etc.), il y a notamment le fonds de la Maison de la Culture, composé des films de Henri Hiro (« Tarava », « Ariipaea vahine », « Marae »,…) et d’images du Heiva i Tahiti de 1986 à 2001. Le SPAA travaille à rendre ces supports accessibles au public.

* L’ICA (Institut de la Communication Audiovisuelle), qui avait pour mission la conservation et la valorisation du patrimoine audiovisuel, a fermé le 31 décembre 2011. Les archives audiovisuelles sont désormais gérées par le SPAA (Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel), qui regroupe toutes les archives du Pays

 

 

 

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