N° 80 – Heiva des écoles : l’appel grandissant de la scène

Il y a 20 ans, le Heiva des écoles de danse naissait, avec la participation de trois d’entre elles. Depuis, cet événement a pris son envol, devenant un rendez-vous annuel attendu et incontournable pour chaque école. La preuve en est avec la participation cette année de 35 écoles, dont six venues des îles.

 

 « Petit poisson deviendra grand », dit le proverbe. Et le Heiva des écoles de danse ne lui donne pas tort. Sa naissance, qui remonte à 1994, est pour le moins fortuite. Heremoana Maamaatuaiahutapu, actuel directeur de la Maison de la Culture, et Manouche Lehartel, muséologue et aujourd’hui présidente de la fédération de ‘ori tahiti, étaient tous les deux conseillers techniques auprès du ministère de la Culture. Ils travaillaient sur les 2e jeux de la Francophonie, prévus à Paris en juillet 1994, pour lesquels la Polynésie se préparait à concourir en danse traditionnelle. Pour ce faire, Coco Hotahota et Pauline Dexter avaient monté un spectacle qui a été présenté à Vaiete avant le départ de la troupe en métropole. Le ministère de la Culture avait alors eu l’idée de faire monter nos jeunes danseurs sur scène, en première partie de ce spectacle. C’est ainsi que le Heiva des écoles était né, avec la participation de seulement trois écoles de danse : le Conservatoire, l’école de Makau Delcuvellerie-Fosteret celle de Moeata Laughlin. Depuis, d’un spectacle de première partie, le Heiva des écoles est devenu un événement à part entière, une institution, un rendez-vous annuel attendu avec impatience par les jeunes danseurs de ‘ori tahiti  qui s’étend sur deux semaines. Cette année, pour son 20e anniversaire, ce sont 35 écoles qui viendront présenter le résultat du travail de leurs élèves, au Grand Théâtre du 29 mai au 1er juin, et à To’ata du 5 au 7 juin.

 

Un engouement qui prend de l’ampleur

 

Pour la Maison de la Culture, qui organise l’événement, cette participation massive des écoles de danse est exceptionnelle. Mais les écoles de danse vous diront que « c’est normal, c’est le Heiva des écoles ! » Traduction : il faut y être. Cet engouement se retrouve dans toutes les écoles participantes, et peut-être davantage chez les nouvelles venues. Poehere Roomataaroa, qui a ouvert son école Manahere en avril 2013 à Punaauia, explique que « dès l’ouverture, mes élèves m’ont demandé de participer au Heiva des écoles. Pour elles, c’est la finalité de toute chose, c’est un cap à passer, donc on se prépare et on y va. »

Même son de cloche pour Nivai, créée en 2012 par Mayanna Vernaudon, et dont c’est la première participation. « Les élèves et leurs parents voulaient absolument que l’école participe. » À Mahina aussi, Tuahiti Vernaudon, qui a ouvert son école ‘Ori Tuahiti en octobre dernier, a été assaillie de demandes. « J’ai beaucoup de participantes originaires de France qui m’ont demandé de le faire parce qu’elles repartent après en métropole et voulaient avoir cette expérience de la scène, explique-t-elle. Les autres élèves aussi voulaient y aller, du coup on s’est lancé dans l’aventure. »

 

L’éveil des îles

 

 

 

Cette année, six écoles des îles font le déplacement, histoire de danser pour un nouveau public, et surtout d’évaluer leur niveau par rapport aux écoles de Tahiti, comme pour Hula Vahine, de Raiatea. « C’est la deuxième année de suite qu’on revient, raconte Annick Hart. On devait revenir seulement l’année prochaine, parce qu’un déplacement à Tahiti, c’est quand même lourd pour nous, mais les élèves veulent aller montrer à Papeete ce qu’elles savent faire. On assistera également aux autres soirées pour voir le niveau des autres écoles. »

L’école Terereura, créée en 2010 à Rangiroa, vient quant à elle pour la première fois. « C’est un challenge qu’on s’est lancé, à la demande des élèves et des parents qui voulaient sortir un peu de l’île, confie Nathalie Alfonso. Donc depuis 5 mois, on organise des ventes de plats et des bals afin de pouvoir tous venir. Mais ce déplacement est aussi un test, pour voir comment ça va se passer, car on projette d’emmener l’école danser aux Etats-Unis. »

 

Une scène prestigieuse

 

Pour certaines écoles des îles, c’est surtout le fait de pouvoir fouler les planches de To’ata qui les motive. Maruata Nui E, de Raiatea, revient pour la 7e fois. Les élèves devaient danser au Grand Théâtre car l’école compte moins de 100 participants, To’ata étant désormais réservée aux grandes formations. « On a demandé une exception, parce qu’on vient quand même de loin et que c’est à To’ata que l’on veut danser, explique Roina Schmidt. C’est un honneur pour nous de nous produire à To’ata. Et surtout, c’est peut-être la dernière participation de l’école, parce que ça représente beaucoup de travail pour réussir à faire déplacer tout le monde, donc ça sera magnifique de danser une dernière fois à To’ata. »

Pour Heihere, de Moorea, c’est pareil. « Les enfants souhaitaient danser au moins une fois dans leur vie à To’ata, raconte Herenui Tevahitua. Avec Heifara, la personne avec qui je m’occupe de l’école, nous avons déjà dansé plusieurs années à To’ata dans de grands groupes, et nous voulions partager ce bonheur avec eux. »

 

Heiva des écoles de ‘ori tahiti : Pratique

–   Jeudi 29 mai au dimanche 1er juin – Grand Théâtre

Tarif unique 1 500 Fcfp

–   Jeudi 5 au samedi 7 juin – aire de spectacle de To’ata

Tarifs : 500 Fcfp, 1 000 Fcfp et 1 500 Fcfp

–   Voir programme détaillé dans notre programme

–   Vente des billets dans le Hall du Grand Théâtre à partir du 12 mai, du lundi au jeudi de 8h à 18h, le vendredi de 8h à 17h et les samedis 17 et 24 mai de 9h à 12h.

–   Renseignements au 544 544

 

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Grande  nuit de Gala du Conservatoire, samedi 14 juin place To’ata

 

La liberté dans la danse !

 

Quelques 600 élèves et artistes attendent de pied ferme le grand public samedi 14 juin prochain à 18h, place To’ata, à l’occasion de la grande et belle nuit de Gala du Conservatoire. Située entre le Heiva des écoles et le Heiva des grands groupes, cette soirée exceptionnelle, placée sous le thème de la liberté de la danse, promet un feu d’artifice dédié aux arts traditionnels, que l’école du Pays enseigne depuis 34 ans. Le public pourra également entendre quelques notes présentées par les élèves du département classique.

 

La tension monte et la passion bouillonne, à Tipaerui. Dans à peine un mois, artistes et musiciens de la section des arts traditionnels du Conservatoire retrouveront leur espace fétiche, la place To’ata, ses lumières, son public chaleureux et surtout un espace considéré par beaucoup comme le temple de la danse. Les élèves des autres écoles de danse et d’art de Tahiti et Moorea les auront précédés. La barre est haute mais c’est une tradition mettant en avant l’école du Pays, qui doit donc relever un défi peu commun : monter un véritable spectacle pour près de 600 acteurs et souvent plus, harmoniser les différents tableaux de danse dans l’esprit des textes, laisser une place harmonieuse aux différentes formations traditionnelles elles aussi appelées à se produire et enfin, faire une place au secteur classique, dont les meilleurs éléments aiment montrer au grand public toute l’étendue de leur talent.

 

Gala du Conservatoire : Pratique

Samedi 14 juin, à partir de 18h

Place Toa’ta

Tarifs : 500 Fcfp, 1 000 Fcfp et 1 500 Fcfp

–   Vente des billets dans le Hall du Grand Théâtre à partir du 12 mai, du lundi au jeudi de 8h à 18h, le vendredi de 8h à 17h et les samedis 17 et 24 mai de 9h à 12h.

Renseignements au 544 544 ou 50 14 14

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