Reynald Temarii, coordinateur général du comité organisateur de la Coupe du Monde de Beach soccer Tahiti 2013.

« La Coupe du monde de Beach soccer va laisser un bel héritage à notre Pays »

 

Après avoir effectué une carrière de footballeur professionnel à Nantes, présidé la Fédération Tahitienne de Football (FTF), occupé des fonctions ministérielles en Polynésie, l’ancien vice-président de la FIFA, Reynald Temarii, codirige le Comité Organisateur Local de la Coupe du Monde de Beach soccer Tahiti 2013 (COL) avec Noelline Parker, directrice générale. La Coupe du Monde, attendue au stade To’ata du 18 au 28 septembre, s’annonce populaire et festive et les performances sportives de ces derniers mois des Tiki Toa laissent augurer du beau spectacle.

L’homme fort du football océanien revient pour Hiro’a sur la genèse de ce projet ambitieux, son organisation et, déjà, son futur héritage.  

 

Quels ont été les atouts de la candidature tahitienne pour l’organisation de cette Coupe du Monde ?

Le 19 mars 2010, le comité exécutif de la FIFA a désigné Tahiti et la Ville de Papeete pour accueillir la 7ème édition de la coupe du monde de Beach soccer de la FIFA.

Sept autres candidatures étaient en lice et notamment celles des Pays-Bas, de l’Afrique du Sud, de l’Argentine et du Brésil. Selon moi, trois éléments ont déterminé le choix du comité exécutif en faveur de Tahiti : la qualité de notre dossier de candidature, le fait qu’il s’agissait de la première candidature issue d’une île du Pacifique depuis la création de la FIFA en 1904, mais aussi le lobbying de la FTF. Le vote en faveur de notre candidature fut unanime et la FTF a été plébiscitée d’une part pour son audace et d’autre part, pour son leadership dans le Pacifique insulaire.

 

Votre dossier a dû considérablement évoluer depuis 2010 ?

En effet, plusieurs facteurs ont amené le COL à revoir l’organisation initiale de l’événement. A titre d’exemple, la fermeture des deux hôtels (Hilton et Sofitel) a eu des effets désastreux sur le plan de l’organisation logistique, sur le coût de l’événement (30% d’inflation du prix des nuitées !) et sur la capacité du Pays à accueillir nos touristes en plus grand nombre. Autre difficulté majeure : les aménagements du stade de To’ata, dont les tribunes n’étaient plus conformes aux normes de sécurité applicables en Polynésie française depuis 2011. Les travaux de la Coupe du Monde de Beach soccer offriront à la Maison de la Culture et aux groupes de danse, à l’issue de notre événement, un site flambant neuf, conforme aux normes de sécurité et comportant des atouts tels que la tribune couverte VIP.

 

Quelles seront les répercussions économiques et médiatiques ?

Notre Coupe du Monde va générer des flux supérieurs à 660 millions de Fcfp. Lors de la présentation au Gouvernement de notre dossier de candidature en septembre 2009, la FTF avait garanti un flux financier de 445 millions Fcfp. A J – 4 mois de l’événement, nos prévisions de revenus pour le Pays ont ainsi augmenté de plus de 50 %. Nous poursuivrons nos efforts jusqu’au 28 septembre. La couverture médiatique de cette Coupe du Monde sur la scène internationale est un des grands atouts des évènements FIFA : 1 250 heures de diffusion TV dans 199 pays, une exposition sur la toile visant les 600 millions d’internautes de www.fifa.com…

 

Et sur le sport local ?

Plus que les répercussions sur le sport local, nous misons sur l’expertise polynésienne. Nous avons fait le choix de privilégier le recrutement de jeunes cadres polynésiens sans expérience professionnelle pour diriger les huit départements du COL, afin de développer l’expertise locale. Nous souhaitons que le succès de la Coupe du Monde leur permette, à l’issue de l’événement, une insertion professionnelle durable au sein des sociétés privées locales, voire dans le cadre de la création de leur propre entreprise.

 

Comment fonctionnez-vous au sein du comité organisateur ?

Le COL est composé de 20 agents permanents ou prestataires, et nous nous appuierons également sur un extraordinaire réseau de bénévoles. Plus de 325 personnes interviendront bénévolement au cours des prochains mois. Je veux ici rendre un hommage à Vairani Davio, Présidente du COL, et à Teva Zaveroni, coach des Tiki Toa, les deux volontaires les plus éminents de notre organisation, tant par la qualité exemplaire de leurs actions quotidiennes que par les fonctions qu’ils occupent. Nos effectifs seront également renforcés par les fonctionnaires du Pays, de l’Etat et de la Ville de Papeete sur des missions qui relèvent de leurs champs de compétences respectifs.

 

Quelles sont les animations qui graviteront autour de la coupe du monde ?

Pour générer une ferveur populaire autour de l’évènement, nous organisons en amont de la Coupe du Monde plusieurs manifestations. Des matchs amicaux avec les Tiki Toa sont programmés depuis octobre 2012 et ils se poursuivront jusqu’en août 2013. La chanson officielle a été choisie le 22 mars dernier, à l’issue d’une série de festivités musicales. En amont de la coupe du monde, le 5 juin aura lieu le tirage au sort des équipes, nous saurons donc contre qui les Tiki Toa joueront. Le lancement de la billetterie est prévu le 18 juin, en même temps que l’ouverture officielle du magasin de la Coupe du Monde, qui sera situé au centre Vaima.

 

Et pendant les matchs, que proposerez-vous ?

Du 14 au 28 septembre 2013, deux sites feront l’objet d’une animation populaire soutenue par le COL et les différents partenaires de la Coupe du Monde. D’une part, l’esplanade de To’ata avec les partenaires de la FIFA (Coca Cola, Kia,…), les sponsors locaux appelés « National supporters » (GIE Tahiti Tourisme, Vini, EDT-GDF – SUEZ, IJSPF) et la Ville de Papeete, de 14 heures à 22 heures. D’autre part, le Centre Vaima et ses environs, avec le concours des commerçants de la place, la CCISM et la Ville de Papeete, tous les jours jusqu’à 01 heure du matin. Une telle programmation devrait stimuler la ferveur populaire et l’ambiance festive attendues de tous, tant de jour que de nuit.

 

Le Beach soccer est une discipline récente. Va-t-elle attirer les foules ?

La FTF est chargée, par délégation de service public délivrée par le Gouvernement local, de promouvoir et développer le Beach soccer dans notre Pays, ainsi que le Football et le Futsal**. La FTF compteau dernier recensement interne de juin 2012, 15 172 membres adhérents répartis dans plus de 111 associations implantées dans tous nos archipels.

Mais pour le Beach soccer, nous aurons une approche élitiste, avec la mise en place d’une école fédérale qui regroupera 300 jeunes talents de 12 à 17 ans. Les Tiki Toa bénéficieront d’un programme particulier qui devrait leur permettre de maintenir leur niveau de performance et être ainsi de formidables ambassadeurs de notre Pays lors des compétitions internationales.

 

Combien de personnes attendons-nous pour cette coupe du monde ?

Nous devrions accueillir près de 600 visiteurs, chiffre inférieur à nos prévisions initiales, estimées en 2009 à 800 personnes étrangères. La fermeture des deux hôtels (Hilton et Sofitel) évoquées précédemment en est la principale cause. Celle-ci a causé l’indisponibilité de leurs 400 chambres. Heureusement, le COL a réagi rapidement pour éviter que les flux financiers générés dans l’économie locale et la couverture médiatique de l’événement sur la scène internationale ne soient pas affectés par le contexte local.

 

Le Pacifique est davantage connu pour le rugby que pour le football. Le football peut-il devenir aussi populaire dans la région ?

Effectivement, le Pacifique est une région où le Rugby est une discipline reine, en raison des performances des équipes nationales de Rugby des îles Fiji, Tonga et Samoa.

Pour autant, le football océanien fédéré au sein de la Confédération Océanienne de Football (OFC) compte bien plus d’adhérents.

Mais l’essentiel à mes yeux  est ailleurs. Les 35 fédérations sportives de Polynésie française agréées par le Gouvernement sont animées par des bénévoles dont l’engagement citoyen est exceptionnel. Toute discipline sportive bien encadrée est une formidable école de la vie.

 

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 Retrouvez les Tiki Toa :

–       Le 17 août dans les jardins de Paofai, face aux champions du Pacifique.

–       Les 30 août et 5 septembre, face à l’Argentine, à l’occasion de l’inauguration du stade de la Coupe du Monde

–       Le 14 septembre, face à l’Australie, dans le cadre du Test match FIFA avec un grand concert et un feu d’artifice

 

* Futsal : foot en salle

 

 

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