Œuvres naissantes – juin 2012

ŒUVRES DU MOIS

 

Centre des Métiers d’Art – Pu haapiiraa toroa rima i

 

 

Rencontre avec Feti’a ‘ura, Jo, Warren, Olson, Raufara, Ariihau et Bryan, en 3ème année au CMA.

 

Œuvres naissantes

 

 

Surprendre un artiste au milieu de son processus créatif, autour des oeuvres naissantes, est une expérience intéressante car toujours source de surprises. Pour vous mettre l’eau à la bouche, Hiro’a vous livre quelques réflexions des futurs diplômés du Centre des Métiers d’Art sur leurs travaux. Vous pourrez les découvrir achevés lors de la soirée d’exposition des œuvres des diplômés le 22 juin.

 

Feti’a ‘ura, le paradoxe de l’œuf

« Au commencement était Taaroa, l’Unique ». Il demeurait solitaire dans sa coquille, semblable à un oeuf tournant dans l’espace infini. Mais comme il s’ennuyait, il décida un jour de briser l’œuf, à partir duquel il parvint à créer les éléments de notre monde (le sable, les montagnes, les poissons…). L’œuf est le symbole par excellence de la naissance et de la fertilité : voici ce que Fet’ia ‘ura a souhaité exprimer, mais non sans poser un certain nombre de contradictions… L’œuf n’est pas une forme connue du patrimoine polynésien, alors qu’il est à l’origine du monde. Celui-ci sera conçu comme une urne funéraire, pouvant accueillir les cendres des défunts. La fonction est à double sens, la vie accueille la mort. Et tels les to’o tahitiens, images de divinité de l’ancien temps, Feti’a ‘ura recouvrira l’intérieur d’un peue tandis que l’extérieur sera gravé. Une œuvre inattendue ancrée dans un questionnement contemporain.

Jo, colonne d’émotions

Un ti’i adulte entourant dans ses bras un ti’i enfant : on n’avait jamais vu une sculpture polynésienne de ce genre. D’autant que les ti’i sont tout ce qu’il y a de plus traditionnels dans leur forme, mais la composition est totalement novatrice. Plus extravagante, cette sculpture est comme un portrait de famille d’aujourd’hui aux contours d’hier.

 

Warren, ‘umete lamellés-collés

Warren travaille les formes de contenants en innovant leur construction et/ou leur ornementation. Généralement creusé dans une seule pièce de bois massif, le contenant traditionnel revisité par Warren est plus complexe. Le développement des formes laisse la place à l’assemblage de pièces de bois d’essences variées permettant de révéler leurs nuances. Kaori, tou, purau, acajou, cocotier, cette confluence artistique fait évoluer la perception que nous avons de ces objets. Warren prévoit de les orner de motifs des Australes dorés à la feuille d’or. Du détail, de la lumière et du relief pour des œuvres cosmopolites.

 

Olson, ti’i libérés

Ses  ti’i d’inspiration des îles Australes sont allongés comme à la plage, marchent, râlent, ont mal à la tête… Olson s’attaque aux formes traditionnelles et donne à ses ti’i des positions libres et libérées du poids du sacré. En créant des attitudes éminemment modernes sur une icône du patrimoine polynésien, Olson la rend plus familière ; son indiscipline nous fait sourire car elle nous ressemble. Dans la mythologie polynésienne, Ti’i n’était-il pas censé être le premier homme ? L’ancêtre est ainsi remis au goût du jour.

 

Raufara, réflexion autour de la perception du guerrier

La sculpture de Raufara invite le visiteur à re-questionner la perception qu’il se fait du guerrier aujourd’hui. En lieu et place des codes visuels classiques d’un guerrier grand et extrêmement musclé, Raufara nous donne à voir une représentation filiforme d’un guerrier caché sous des artifices et qui nous empêche de le voir.

Son travail propose de regarder au-delà du visible immédiat et des stéréotypes, une réflexion sur l’être et le paraître. L’habit fait-il le moine ?

 

Ariihau, plongée dans la nacre

Pour sa parure de bijoux, Ariihau a décidé d’explorer les fonds marins, superbement révélés dans la nacre. Tantôt effectuée à l’extérieur ou à l’intérieur, la gravure de la coquille fait apparaître différentes couleurs et différents reliefs, mettant en avant la finesse des coraux, des algues et des poissons. Creuses ou pleines, des pièces cousues en nacre de tailles et de couleurs variables créent un effet dynamique.

 

Bryan, collier ailé

Jouant avec l’os et la nacre et le rythme créé par cette association, Bryan tente de nous dévoiler son univers artistique. Délicatesse des lignes, scintillement de la nacre et blancheur de l’os reflètent une certaine idée de la pureté.

 

Yolande

Elle travaille la nacre qu’elle associe au tressage pour ses œuvres de fin d’année, dans une perspective moderne.

 

 

ENCADRE

Soirée de remise des diplômes : Pratique

Vendredi 22 juin, à partir de 18h

Au Centre des Métiers d’Art

Exposition des œuvres et animations

Entrée libre

+ d’infos : 43 70 51 – www.cma.pf

 

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