Quand le songe s’anime

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Nous vous parlions le mois dernier du nouveau cours d’Arts Numériques, dispensé au Centre des Métiers d’Art. Et bien les élèves ont déjà mis à profit le fruit de leur récent apprentissage, avec la réalisation d’un petit court-métrage. Quand la création polynésienne trouve un nouveau souffle…

Luce Pasquini, la nouvelle enseignante en Arts Numériques, n’a pas attendu pour révéler à ses élèves les précieuses clés de la technique du stop motion, permettant de réaliser une animation vidéo à partir de photographies. Quant aux étudiants, ils n’ont pas mis longtemps à en comprendre l’intérêt. En une semaine, ils ont imaginé et concrétisé un court-métrage original et réussi ! Leur film, intitulé « Moemoea », nous fait vivre le rêve d’une jeune fille depuis son lit, qui devient le terrain de ses explorations imaginaires… Mais on ne vous en dit pas plus puisque vous pouvez découvrir la vidéo sur Internet*.

« Nous avons commencé par regarder une sélection de films exécutés en stop motion, pour s’imprégner de l’étendue des possibilités, explique Luce. On a fait ensuite quelques essais pour que les élèves comprennent comment assembler les images. L’avantage du stop motion réside dans sa simplicité d’utilisation et le résultat fait immédiatement son effet. »

Le petit groupe a dû plancher sur une idée de scénario – le seul impératif étant d’avoir un sujet lié à la Polynésie – dessiner le story-board, pour que l’enchaînement des scènes soit cohérent, rechercher les décors…

Enfin, après tout ce travail préparatoire essentiel, les étudiants ont pu démarrer le tournage, c’est-à-dire les prises de vue. « Le plus difficile a été l’installation de l’appareil photo au plafond – nous voulions des images en plongée -, c’est Hervé Fay, le professeur de dessin, qui a réussi à nous trouver un système ingénieux où nous n’avions plus qu’à tirer sur une ficelle pour prendre la photo ! », continue de raconter la jeune enseignante. Pas moins de 260 prises de vue ont été nécessaires pour faire un film d’une minute trente ! Le résultat est épatant, compte tenu des moyens et du temps que la classe a eu pour réaliser cette animation, la première de leur carrière ! Comme quoi avec un peu de technique, de la créativité et beaucoup de volonté, on peut parvenir à ses fins. « Moemoea » a été présenté pendant le FIFO en janvier dernier, à l’espace « démo » du village numérique, et n’a pas manqué de surprendre le public pour sa fraîcheur et son côté très innovant en terme « d’art polynésien ».

Leila, Ariihau, Bryan, et Fetia ura, les réalisateurs en herbe de « Moemoea », ont été stimulés par cette nouvelle expérience. « Le fait d’apprendre à se servir des logiciels d’animation permet de traduire ses idées en mouvement, c’est vraiment amusant. Ca donne envie de tester d’autres projets ! », s’accordent-ils à dire.

Quant à Viri Taimana, le Directeur du Centre, il se réjouit de cette nouvelle ouverture dans le cursus des élèves. « C’est une chance d’apprendre à utiliser ces outils modernes qui ouvrent la voie à d’autres formes d’expression. Je pense même qu’à l’avenir, il faudra envisager une filière spéciale ‘Arts numériques’ au CMA, car ils sont un des avenirs de l’art polynésien contemporain. On ne peut pas, on ne doit pas être en décalage avec notre époque, bien que le patrimoine traditionnel reste le socle sur lequel on pourra se développer. Les outils numériques permettent une interprétation plus personnelle et plus vivante d’autres visions polynésiennes. »

* Tapez « Moemoea – centre des métiers d’art » dans www.youtube.fr pour la visionner.

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