Un symbole de renaissance : le marae Arahurahu

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A Paea, dans la vallée de Tefa’aiti, enfoui sous la végétation et l’oubli, reposait un marae appelé Arahurahu. Redécouvert par l’archéologue Kenneth Emory puis restauré par la Société des Etudes Océaniennes (SEO), il représente aujourd’hui le symbole d’un passé révolu, en plus d’accompagner, depuis 50 ans, le renouveau culturel du Pays.

Le premier archéologue à avoir décrit le marae Arahurahu est Kenneth Emory, en 1925. Selon lui, il s’agissait à l’époque du marae le mieux conservé de Tahiti. Son architecture était intéressante, avec notamment un ahu * à gradins de 3 mètres de hauteur. L’édifice mesurait 28,34 m de long sur 16,76 m de large et s’étendait sur 475 m2.

Le marae fait partie des premiers monuments à avoir été classés, en 1952.

Un projet de renouveau unique

25 ans après le travail de Kenneth Emory, la Société des Etudes Océaniennes décide, avec l’accord des propriétaires, de rénover ce marae, afin de mieux faire connaître le passé polynésien et de valoriser son patrimoine. Pourquoi avoir choisi le marae Arahurahu ? Parce que sa situation réunissait de nombreux atouts : facilement accessible, un caractère architectural intéressant et relativement bien conservé.

La rénovation se fit sur place d’après la description de l’archéologue et avec les pierres taillés d’origine, mises à jour lors du chantier. Le marae était, semble-t-il, assez préservé, bien que les gradins du ahu fussent en partie écroulés. Néanmoins, plus d’un millier de pierres taillées ont dû être récupérées sur un paepae en ruine dans une vallée de Paea, pour achever la restauration du marae.

L’inauguration de cette reconstitution eut lieu le 31 juillet 1954.

Un marae qui évolue

Depuis, d’autres aménagements ont été apportés à la structure : le pavage et les marches au devant de l’enceinte, les deux gigantesques ti’i, copies des originaux provenant de Raivavae et actuellement exposés dans les jardins du musée Gauguin, à Papeari. On peut aussi observer d’autres éléments et objets rituels qui se trouvaient jadis sur les marae : un fata, plate-forme en bois réservée aux offrandes, les unu, planches sculptées qui évoquent les divinités, les chefs défunts mais aussi les piliers du ciel, ou encore des tira, ces mâts cérémoniels.

Mais l’histoire du marae Arahurahu reste à écrire. Aucune datation n’ayant été réalisée sur ce monument, il est difficile d’en déterminer l’âge et la chronologie. Seules les formes architecturales du ahu en gradins et du parement à bossage permettent de penser qu’ils datent du 17ème ou du 18ème siècle. Au regard de sa morphologie imposante, le marae appartenait sans doute à la classe sociale des ari’i, ou chefs.

Ancien lieu de culte et de cérémonies, le marae Arahurahu est désormais un vestige restauré que certains prétendent encore imprégné du mana des ancêtres. Malgré les transformations qu’il a subies au fil du temps, ce premier marae reconstitué de Polynésie est aussi le site archéologique le plus fréquenté de Tahiti. Il est, depuis 1954, le lieu incontournable de manifestations culturelles ou de reconstitutions historiques.

Pratique

Marae Arahurahu, PK 22,5 – côté montagne, Paea

L’accès au site est gratuit et ouvert tous les jours

Il est géré par le service du Tourisme : 47 62 00

* Ahu : espace surélevé réservé aux divinités et aux ancêtres.

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