Un opéra par et pour les enfants, ou l’art lyrique revisité

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Tous les ans entre avril et mai, les grands ensembles du Conservatoire proposent un événement musical au public. Souvenez-vous, l’an passé, à côté du répertoire classique du grand orchestre, les musiques de films étaient à l’honneur : Star Wars et Indiana Jones vont céder leur place à un conte légendaire, celui du Petit Poucet. Il sera interprété sous la forme d’un opéra d’enfants, chanté, joué et mimé. Un spectacle qui réunira plus d’une centaine d’artistes, petits et grands, et promet d’être aussi original qu’émouvant. Avec, en seconde partie, le traditionnel concert de la grande harmonie.

Une après-midi de répétitions…

Ambiance survoltée dans l’Auditorium du Conservatoire, les élèves de la classe de théâtre de Christine Bennett sont très motivés pour jouer le rôle des frères du Petit Poucet. On répète la première scène. Le conte comme la répétition débutent ainsi : les enfants sont à la queue-leu-leu pour recevoir leur bol de soupe. Aucun texte à prononcer, il faut mimer la scène. Cette présence, bien que muette, permettra de donner à la musique et aux chants une résonance plus vivante, en donnant corps à l’opéra. « Ne souriez pas !, leur lance Christine. N’oubliez pas que vous êtes censés avoir très très faim ! » Les visages prennent alors une moue boudeuse, pour paraître plus convaincants.

C’est aujourd’hui que l’on va décider qui, de Teva ou Jules, jouera le rôle du Petit Poucet. Un choix important pour ces petits acteurs en herbe, alors chacun est bien décidé à donner le meilleur. Dans le même temps, on réfléchit aux décors, à la mise en scène, aux déplacements des uns et des autres. Où va se cacher le Petit Poucet pour écouter ses parents, que mettre dans la grande marmite, quel récipient utiliser, etc. ? Deux chanteurs de la chorale d’Emmanuelle Vidal-Omai sont là aujourd’hui pour jouer le bûcheron et sa femme. Ils seront 5 adultes à interpréter des morceaux de cet opéra lyrique. Marie-Odile est de ceux-là : elle chantera le rôle de la femme de l’ogre. Mais cet après-midi, elle joue aussi les couturières. Armée de son mètre et de son stylo, elle prend et note les mesures des enfants pour fabriquer le petit costume de chacun. « Il faut bien se débrouiller », dit-elle. « On n’a pas de gros moyens, donc on essaye d’en faire le maximum nous-mêmes pour réaliser un beau spectacle ».

Stéphane Lecoutre et sa chorale d’enfants

Les 26 élèves de la chorale des enfants du Conservatoire, animée par Stéphane Lecoutre, chanteront l’histoire du Petit Poucet. Mais ils ne seront pas les seuls ! 15 apprentis-chanteurs du collège Tipaerui ainsi que 22 enfants de l’école Mamao viendront grossir les rangs de la chorale. En tout, ce sont donc plus de 60 petites voix que Stéphane fera chanter au rythme du grand orchestre, dirigé par Frederic Rossoni. « Le plus difficile, avoue Stéphane, est de faire apprendre toutes les chansons – il y en a 9 – aux enfants, de coordonner la justesse et la mise en place générale… C’est un gros travail de répétitions et d’ajustements, d’autant que tous les enfants n’ont pas tous la même expérience du chant et de la scène. Certains n’avaient jamais chanté jusque-là, encore moins devant un public. Ça sera pour eux une aventure intéressante, mais stressante aussi ! »

Frédéric Rossoni, le chef du grand orchestre et John Mairai, le récitant

Au Conservatoire, musiciens et théâtreux savent travailler de concert, ce qui est assez rare pour être souligné. Le remarquable Frédéric Rossoni, le chef du grand orchestre, va diriger comme à son habitude la soixantaine de musiciens qui composent son prestigieux ensemble musical. Pour l’opéra d’enfants, il accompagnera aussi les chanteurs et les acteurs, dont un que vous connaissez tous : le charismatique John Mairai, qui tiendra le rôle de récitant.

Les créations d’Isabelle Aboulker, compositrice de l’opéra du Petit Poucet

La compositrice Isabelle Aboulker est l’auteur de sept opéras pour enfants, parmi lesquels Cendrillon et Le Petit Poucet. Exemples uniques de compositions d’art lyrique à l’attention des enfants, ces oeuvres permettent, au travers de contes familiers, d’éveiller le jeune public à la musique classique et à l’art vocal.

Halte aux idées reçues !

Il ne faut pas croire que l’opéra n’est destiné qu’aux gens d’un certain âge, voire aux intellectuels de service. C’est faux ! Très réactif, le jeune public appréciera sans nul doute l’opéra du Petit Poucet, conçu pour les sensibiliser à l’art lyrique de manière amusante. N’oublions pas non plus que les enfants sont souvent bien plus ouverts et réceptifs que les adultes…

ENCADRE

Le Petit Poucet, de Charles Perrault (1697)

300 ans ont passé et pourtant, les thèmes de ce conte classique – pauvreté, courage, cruauté et victoire – n’ont pas pris une ride…

Misère et famine règnent sur le pays. Un bûcheron et sa femme n’ont plus de quoi nourrir leurs sept garçons. Un soir, ils se résignent à les perdre dans la forêt. Heureusement, le benjamin de la fratrie, surnommé Petit Poucet en raison de sa petite taille, espionne la conversation. Prévoyant, il se munit de petits cailloux blancs qu’il laissera tomber un à un afin que lui et ses frères puissent retrouver leur chemin. Le lendemain, le père met son sinistre plan à exécution. Mais le Petit Poucet et ses frères regagnent vite leur logis grâce aux cailloux semés en chemin. Les parents sont heureux de les revoir car entre-temps, le seigneur du village avait enfin remboursé aux bûcherons l’argent qu’il leur devait. Mais ce bonheur ne dure que le temps de cette prospérité éphémère. Lorsqu’ils se retrouvent de nouveau dans la précarité, les parents décident à nouveau d’abandonner leurs sept enfants dans la forêt. Ils s’assurent d’enfermer le Petit Poucet afin qu’il ne puisse pas ramasser des cailloux. C’est ainsi que lui et ses frères se retrouvent perdus dans la forêt. Ils arrivent alors devant une chaumière et demandent à y loger : mais c’est la maison de l’ogre, dévoreur d’enfants… La suite est à découvrir pendant le spectacle !

ENCADRE

La grande harmonie de Colin Raoulx

Le chef de la grande harmonie, Colin Raoulx, saxophoniste de talent, dirige depuis plus de 10 ans cet orchestre et sa trentaine de musiciens. Comme à son habitude, Colin a sélectionné pour ce concert des œuvres musicales étonnantes pour le répertoire classique : Out of Africa (John Barry), Harry Potter (John Williams) ou Santana, tout le monde appréciera d’entendre clarinettes, flûtes ou trompettes jouer ces musiques de films entraînantes.

ENCADRE

Opéra d’enfants : le Petit Poucet et concert de la Grande harmonie

Où et quand ?

– Au Grand Théâtre de la Maison de la Culture
– Vendredi 7 mai, à 19h00
– Tarif unique : 1 500 Fcfp
– Vente à la Maison de la Culture (544 544)

+ d’infos : 50 14 14 – www.conservatoire.pf

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