La création du centre culturel polynésien au cœur des discussions

Le Comité Interministériel de l’Outre-mer (CIOM) a entendu les souhaits de la population polynésienne après la restitution des Etats généraux et répondu à une de leurs attentes les plus chères : M. Sarkozy a en effet annoncé, le 6 novembre dernier, la création d’un centre culturel en Polynésie française. Quelle meilleure décision pour stimuler la création artistique, faciliter l’accès à la culture polynésienne et participer à son rayonnement ?

[singlepic id=264 w=320 h=240 float=left]Pendant les Etats généraux, la culture a été envisagée comme un vecteur de cohésion sociale et de création de richesse, non seulement morale, sociale, mais aussi économique, si l’on se donne pour ambition de développer le tourisme culturel, d’étoffer le calendrier événementiel et de multiplier les manifestations internationales. C’est à tout cela que le futur centre culturel pourrait répondre.

Les acteurs culturels sont déjà mobilisés !

Suite à l’annonce du président français, les institutions culturelles locales n’ont pas hésité à se rassembler pour réfléchir à la manière dont le projet de centre culturel devait se concrétiser et ont déjà entrepris de se constituer en association pour le développement de la culture en Polynésie française. L’Etat et le Pays (le ministère de la Culture ainsi que l’Etablissement d’Aménagement et de Développement) se sont naturellement joints à cette démarche et ont lancé un cycle de réunions bimensuelles pour mûrir ensemble ce beau projet.

Par ailleurs partenaires grâce à votre magazine préféré, Hiro’a, les établissements et services culturels du Pays ont, depuis deux ans, pris goût à travailler ensemble et à mettre en commun leurs expériences et leurs compétences individuelles et collectives. Une synergie exemplaire, gage d’une volonté commune qui ne peut que nous promettre une évolution réussie du projet de centre culturel !

Un centre culturel, mais comment ?

L’idée de créer un centre culturel, nous le savons tous, n’est pas nouvelle : plusieurs projets sont déjà nés mais n’ont malheureusement pas abouti. Aujourd’hui, il en va différemment : c’est la première fois que les représentants de l’Etat, de la Polynésie française et des établissements culturels travaillent main dans la main. Il n’est donc pas question de manquer cette opportunité !

Parce que les précédents projets ont trop souffert de l’instabilité politique, le débat a été lancé sur le type de structure qui serait le plus à même de faire naître et de pérenniser ce projet : établissement public national, de coopération culturelle, groupement d’intérêt public ? La discussion est ouverte, car il va sans dire que la structure juridique qui sera retenue devra faire l’objet au préalable d’un consensus fort entre le Pays et l’Etat, tant au niveau de leur représentation que de leur engagement financier respectif.

Un autre chantier ouvert concerne la définition des contours de ce futur centre culturel. Quelle mission et quel programme vont lui être confiés ? Quelle « offre » culturelle sera proposée aux Polynésiens ? Autant d’éléments à déterminer, et Hiro’a ne manquera pas de vous faire part des avancées des réflexions liées à la construction de ce projet qui nous concerne tous.

« La culture est devant nous »

Pour l’ensemble du secteur culturel, une chose est certaine : l’objectif de ce centre sera de préserver et valoriser les traditions mais sans repli identitaire ni fermeture à la modernité. « Nous voulons réunir et faire vivre en un même lieu toutes les cultures de la Polynésie d’aujourd’hui : tahitienne, paumotu, marquisienne, raromatai, tuhaa pae, chinoise, française, s’ouvrir sur le grand triangle polynésien, l’Océanie, et, pourquoi pas, par l’édification d’un bâtiment emblématique au cœur de la ville, participer à la progressive transformation et modernisation de Papeete », affirment-ils d’une seule voix.

Un projet ambitieux, réaliste et nécessaire, faisant un écho mérité à la parole de Heremoana Maamaatuaiahutapu, Directeur de la Maison de la Culture et rapporteur des Etats Généraux : « la culture est devant nous ».

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