Upa Nui 4° édition, Ou comment valoriser la création artistique des jeunes

Rencontre avec Marie Kops, Chef de projet Upa Nui et chargée de mission pour l’Union Polynésienne pour la Jeunesse

Sortir des sentiers battus et proposer des créations originales en impliquant les jeunes, c’est la mission que s’est fixé Upa Nui. Ce concours d’orchestres et de danses mis en place en 2002 va une nouvelle fois revisiter des thèmes de prévention via le regard averti et souvent plein d’humour de jeunes de 12 à 25 ans. Tout au long du mois de mars, vous pourrez suivre les finales par secteur, jusqu’à la grande finale prévue le 03 avril place To’ata !

[singlepic id=53 w=320 h=240 mode=web20 float=left]Organisé par l’Union Polynésienne pour la Jeunesse (UPJ) en collaboration avec la Maison de la Culture – qui apporte une aide logistique, morale et communicationnelle – et avec le soutien du Ministère de la Jeunesse et de l’EPAP*, ce concours a pour but de mettre à l’honneur le dynamisme et les qualités artistiques de la jeunesse polynésienne.
Valoriser la création artistique

Créé en 2002 suite à une étude menée par le Service de la Jeunesse qui révélait que la danse et la musique arrivaient en 2° et 3° positions dans les activités préférées des jeunes (le sport étant en tête de liste), le concours Upa Nui propose aux jeunes des scènes qui leur ressemblent. L’essence du projet est de pouvoir leur offrir les moyens de s’exprimer aux travers des danses et des musiques qu’ils aiment. Le concours prend en compte l’évolution de notre société qui mêle modernisme et tradition en ouvrant la porte aux nouvelles danses. Comme l’explique Marie Kops, chargée de projet pour Upa Nui et chargée de mission auprès de l’UPJ, « le but est surtout de favoriser l’expression artistique, d’inciter à la réinsertion par sa pratique et de valoriser les jeunes. C’est un bon moyen aussi d’occuper les jeunes, pendant une période donnée. L’idée c’est de leur fixer un objectif et de les accompagner dans leur démarche artistique ‘’votre but c’est de décrocher votre place en finale. À vous maintenant de créer autour d’un thème de prévention auquel vous êtes sensibles ». De là ils se réunissent, travaillent, et créent ensemble ».

Une manière ludique de faire passer des messages

Les deux thèmes de prévention choisis cette année sont l’alcool et la sexualité. C’est le Conseil des Jeunes de Polynésie française, émanation de l’UPJ, qui s’associe à l’événement et travaille à la sélection de ces thèmes. À chaque édition ils sont différents, le but étant de pouvoir sensibiliser et conscientiser les jeunes sur un maximum de sujets, qui sont pour beaucoup des fléaux sociaux. L’alcool fait des ravages, particulièrement chez les jeunes, et beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients des risques encourus par une sexualité irresponsable. « Le principe du concours, poursuit Marie Kops, c’est de faire passer des messages de prévention au travers d’activités que les jeunes aiment bien et surtout de les inciter à composer autour de ces thèmes. Il y a deux thèmes principaux, mais libre à eux ensuite de choisir un autre sujet de prévention pour créer. On a vu des danses très créatives sur l’Ice, le paka, et même la violence, le tri sélectif, l’environnement et beaucoup de compositions musicales aussi ».

[singlepic id=54 w=320 h=240 mode=web20 float=left]Plus qu’un concours, Upa Nui se positionne comme un medium pour sensibiliser les jeunes et les responsabiliser face aux nombreux problèmes dont ils sont la première cible. Pour compléter cette volonté, des actions de prévention de terrain sont mises en place à l’occasion des interventions dans les îles et les différents districts lors des soirées de sélections : sketches, chansons, mini clip réalisés par le CJP*, stands… Des cartes à pub sur les thèmes sélectionnés sont aussi distribuées (cf. ci-contre). L’UPJ a également établi un partenariat avec les associations Agir Contre le Sida (qui fournit gratuitement des préservatifs) et Défi pour la Terre. Un livret de sensibilisation pour les jeunes participants portant sur les modalités du concours mais aussi et surtout sur les méfaits des drogues et de l’alcool a par ailleurs été édité. Pour valider leur inscription, les participants doivent signer un contrat moral, par lequel ils s’engagent à ne consommer ni drogue ni alcool pendant la durée du concours. Enfin, l’UPJ a lancé cette année un concours de rédaction de textes de chansons sur le thème de la prévention. Le texte qui remportera la victoire sera interprété par les parrains de Upa Nui (des jeunes, au statut de leader d’opinion auprès de la jeunesse) pour l’enregistrement du single « Be Wise !! », contre la toxicomanie et l’abus d’alcool.

Une mobilisation sur l’ensemble des archipels

Qui peut le plus, peut le moins, et comme le concours s’adresse à tous les jeunes de Polynésie, sans restriction, quatre archipels sur cinq y participent : Australes, Marquises, Tuamotu, Îles de la Société. Si ce concours passionne, c’est avant tout parce qu’il est ambitieux et abolit même les distances pour l’occasion. Au travers d’antennes implantées localement, ce sont une trentaine de personnes qui se chargent du choix des groupes pour les présélections. « Sans tous ces référents, ces cadres associatifs qui sont dans les îles, confie Marie Kops, on ne pourrait pas réussir à tout organiser de bout en bout. On a une équipe sur Papeete qui s’occupe de pas mal de secteurs et qui se déplace dans les îles à l’issue des sélectives, mais chaque relais effectue un travail énorme en amont de notre venue. Car il ne s’agit pas seulement d’un casting : avant ça il faut motiver les jeunes, les accompagner, les encadrer et rester derrière eux pour les guider jusqu’à la sélection. Upa Nui, c’est un énorme travail d’équipe ».

Les candidats des îles sont entièrement pris en charge par l’organisation : le transport et l’hébergement pour participer à la finale par secteur dans un premier temps, et à la grande finale du mois d’avril ensuite, pour les quatre groupes sélectionnés par secteur. Les orchestres sont composés de 3 à 6 musiciens (aussi bien en musique kaina, traditionnelle que moderne), les groupes de danse moderne, hip hop et traditionnelle, de 4 à 6 danseurs. Près de 30 sélections ont rayonné sur les communes et les îles entre novembre dernier et le 7 février, avant que les jeunes retenus ne participent à leurs finales par secteur, organisées jusqu’au 28 mars. Au total, tous groupes confondus, ce sont environ mille participants qui se sont présentés pour cette quatrième édition. Le but étant qu’il y ait un maximum de jeunes qui montent sur scène. C’est une des raisons pour lesquelles Upa Nui ne se déroule que tous les deux ans : l’événement étant à cheval sur une année scolaire et compte tenu de l’organisation titanesque qu’il nécessite, il faut un certain temps pour le préparer.

Upa Nui, vous l’aurez compris, c’est une expérience enrichissante, tant pour les artistes que pour les organisateurs et les associations, qui a des objectifs qui dépassent largement le cadre culturel et festif. Il s’agit d’amener les jeunes à être acteur de la société à travers la culture et l’art. L’essence même du projet est de pouvoir leur donner confiance, leur montrer qu’ils valent la scène de To’ata. « C’est aussi ce que l’on essaie de faire quand on va un peu partout dans les îles suivre le déroulement de l’opération, explique Marie Kops : monter des scènes et valoriser les jeunes ». Le but est de pouvoir les inciter à voir plus loin et à s’investir davantage dans de futures actions, aussi diverses qu’elles puissent être.
[singlepic id=55 w=320 h=240 mode=web20 float=left] L’organisation Upa Nui

La carte géographique de Upa Nui se divise en 7 secteurs :
– Les Australes
– Tahiti Nui
– Les Marquises
– Teva I Uta/Côte Ouest
– Hitiaa O Te Ra/Côte Est
– Raromatai/îles sous le vent
– Tuamotu

Les îles participant à ce concours sont :
Takaroa, Takapoto, Hao, Raiatea, Huahine, Tahaa, Bora bora, Fakarava, Rangiroa, Maupiti, Moorea, Raivavae, Tubuai, Rurutu, Nuku Hiva, Ua Pou et Tahiti et ses communes.

Le concours se déroule en 3 étapes:
* Plus d’une vingtaine de sélectives sont organisées sur de multiples îles et communes sur l’ensemble des cinq archipels, de septembre à janvier
* Sept finales (une par secteur géographique) sont organisées avec les candidats issus des sélectives de février à mars
* Le vendredi 3 avril 2009, les 28 groupes sortant des finales par secteur accèderont à la grande finale place To’ata, qui sera retransmise en direct sur RFO télévision et radio. Environ 170 jeunes monteront sur scène à cette occasion.


Les gagnants Upa Nui

Le concours est exclusivement réservé aux amateurs. Il y aura un vainqueur par catégorie : un orchestre, un groupe de danse moderne, un groupe de danse traditionnelle, un groupe de danse hip hop. Chaque gagnant recevra un chèque de 180 000 Fcfp. En plus, dans la catégorie orchestre, le groupe vainqueur se verra offrir l’enregistrement et la production d’un single. Dans la catégorie danse, l’ensemble des lauréats, tous styles confondus, participeront au tournage d’un clip les rassemblant autour d’une même chorégraphie. Le clip sera diffusé sur RFO et dans les cinémas.

Les partenaires de Upa Nui
L’Etablissement Public Administratif pour la Prévention (EPAP)
Te Fare Tauhiti nui – Maison de la Culture
RFO Polynésie
Le Conseil des Jeunes de Polynésie française
Le Ministère de l’éducation
Le Ministère de la Jeunesse et des Sports
La Dépêche de Tahiti
Pacific Films
L’Eau Royale
NRJ

L’union Polynésienne pour la Jeunesse
Elle voit le jour le 27 juin 1977 sous le nom de Comité Territorial pour la Jeunesse (CTJ) avec pour fonction première d’être le médiateur principal et l’interlocuteur privilégié entre les pouvoirs publics et les associations. Le 24 avril 2003, le CTJ devient Te Tama Ti’a Hou – Union Polynésienne pour la Jeunesse (UPJ). 15 membres composent son Conseil d’Administration et élisent 6 personnes au bureau exécutif. L’UPJ compte aujourd’hui plus de 84 associations, représentant plus de 25 000 jeunes. Établissement semi-publique, elle fonctionne sur des fonds du Pays.
La principale mission de l’UPJ est d’aider ses associations membres en leur apportant soutien et conseils tant dans leur mode de gestion, que dans le montage de projets, la création de formations spécifiques à leurs besoins, ou encore la communication. Elle leur fournit l’aide leur permettant de garantir et pérenniser les actions en faveur des jeunes de Polynésie française. L’objectif de l’UPJ est de trouver des solutions concrètes aux problèmes rencontrés par les associations de jeunesse. De la lutte contre l’échec scolaire et l’illettrisme, à la sécurité sanitaire des aliments, ou encore la lutte contre l’obésité, de nombreuses propositions ont déjà été développées. Les dirigeants associatifs sont des hommes et des femmes de terrain, une proximité qui leur permet d’être force de proposition pour développer des actions en faveur de la jeunesse et faire évoluer l’éducation populaire. Les plus importantes associations de Polynésie sont membres de l’UPJ, ce qui confère à la fédération une crédibilité non négligeable face aux pouvoirs publics et lui permet de participer à l’élaboration de la politique de la jeunesse du pays.
Le concours Upa Nui n’est qu’un volet des actions de l’association pour favoriser l’expression libre des jeunes. Beaucoup d’autres opérations sont menées en ce sens.
Contacts :
15 avenue Bruat – 1er étage BP 3474 – 98713 Papeete
Tél. : 50.82.20 – fax : 42.06.94
E-mail : [email protected]
http://www.upj.pf
Marie Kops, chargée de mission : 76.74.62 / [email protected]
Lin-C, chargé de l’organisation : 50.82.20

Les soirées du mois de mars
– Vendredi 13 mars à Vairao : finale du secteur Côte Ouest Tahiti
– Samedi 21 mars à Mahina : finale du secteur Côte Est Tahiti
– Vendredi 27 mars à Papeete : finale du secteur Tahiti Nui
– Samedi 28 mars à Papeete : finale du secteur Tuamotu
La grande finale aura lieu vendredi 3 avril, Place To’ata et sera retransmise en direct sur RFO TV.

* EPAP = Etablissement Public Administratif pour la Prévention
* CJP = Conseil des Jeunes de Polynésie française

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